LienRag a noté Les profondeurs : 4 étoiles

Bédéphile (et non "file, débile !")
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Charles et Julien se rencontrent au lycée Leconte de Lisle. Leur monde, c'est La Réunion des années 1940. Parmi les …
Je viens de lire "Chroniques du Léopard", d'Appollo et Tehem, et je suis mitigé. J'aime bien le dessin de Tehem, c'est assez complet comme présentation de la Réunion - mais justement, ça fait presque "guide touristique", l'imbrication de la petite histoire et de la grande peut être un très bon thème mais ici j'ai l'impression que ça ne décolle jamais vraiment (même si l'affrontement final avec Haï-Lang peut être une explication intéressante de pourquoi).
Après, la BD fait référence au Grand Meaulnes à un moment, et c'est vrai que ça peut être une des clés de l’œuvre, des gens qui rêvassent leur vie au lieu de la vivre - mais comme je n'ai pas aimé le Grand Meaulnes non plus, ça n'aide pas tant que ça.
Une partie de l'expérience humaine de l'adolescence est de passer à côté de sa vie, c'est exact, mais il me semble que pour que …
Je viens de lire "Chroniques du Léopard", d'Appollo et Tehem, et je suis mitigé. J'aime bien le dessin de Tehem, c'est assez complet comme présentation de la Réunion - mais justement, ça fait presque "guide touristique", l'imbrication de la petite histoire et de la grande peut être un très bon thème mais ici j'ai l'impression que ça ne décolle jamais vraiment (même si l'affrontement final avec Haï-Lang peut être une explication intéressante de pourquoi).
Après, la BD fait référence au Grand Meaulnes à un moment, et c'est vrai que ça peut être une des clés de l’œuvre, des gens qui rêvassent leur vie au lieu de la vivre - mais comme je n'ai pas aimé le Grand Meaulnes non plus, ça n'aide pas tant que ça.
Une partie de l'expérience humaine de l'adolescence est de passer à côté de sa vie, c'est exact, mais il me semble que pour que le représenter en fiction soit intéressant, il faut aussi montrer ce que cela aurait pu être, pas seulement ce qui a prévalu.
Et à la réflexion je crois que l'histoire d'Albert est un bon exemple de ce qui ne marche pas dans l'album, et de pourquoi ça ne marche pas : on a une bonne description de la façon dont la moquerie tourne à la violence, mais toute l'histoire est finalement quasiment sans enjeu. Le lecteur moderne pétri de bonne conscience aurait voulu que les héros interviennent, mais c'est contraire à l'histoire (à la fois parce que l'Albert est apparemment un personnage historique, et qu'il a réellement vécu ces outrages, sans que personne ne l'aide, et à la fois parce que cela aurait totalement été incohérent avec l'ambiance de l'époque et de l'école, voire avec l'arc des protagonistes). Mais on n'a aucun accès à l’intériorité des personnages, et ça c'est un choix du scénariste (et donc une erreur de construction du récit). On voit bien sur le visage d'Albert sa tristesse, son courage stoïque, on devine la montée du désespoir quand ce courage ne suffit pas, qu'il apparaît qu'il n'y aura aucune solution; mais rien de plus, on ne voit rien de sa vie hors de l'école non plus. Et de la part des héros protagonistes, on n'a rien du tout.
Le lecteur réfléchi peut comprendre, en comparant avec l'accueil initial de Lucien, que c'est le fait qu'Albert refuse de se défendre qui interdit son intégration. Et en voyant la présentation de la structure sociale et raciale de l'époque que l'album fait tout du long, comprendre aussi qu'il était en fait totalement impossible à Albert de se défendre, que cela aurait engendré une violence terrible à son égard et accentué au contraire son rejet. Et donc comprendre intellectuellement comment Albert s'est retrouvé placé dans une situation de double contrainte qui ne pouvait finir bien. Mais comme ce n'est jamais vraiment mis en scène, cette compréhension reste purement intellectuelle, elle ne touche pas réellement le lecteur sur le plan des émotions.
Dans le fameux triangle des questions définissant un personnage de fiction ("qu'est-ce qu'il veut, pourquoi ne peut-il pas l'obtenir et pourquoi ça nous intéresse"), Albert est privé de la dernière question (la sympathie naturelle que l'on peut avoir spontanément pour lui est vite vidée par l'absence de toute réaction, de toute agentivité), et les protagonistes sont privés des deux premières.
Le début est très bien, le concept assez génial, mais c'est ensuite traité de façon paresseuse je trouve : l'univers n'est pas cohérent malgré un simili-réalisme (dans Mad Max, les voitures sont encore là parce que relativement peu de temps a passé, et on voit bien tous les efforts faits pour les maintenir et l'état de carcasse de la plupart d'entre elles), et surtout le méchant montre bien qu'il est très méchant, alors que l'idée de base d'un méchant qui a sa propre vision du bien est nettement plus intéressante.
De même, l'origine des scouts n'apporte rien au récit, elle simplifie au contraire (et abêtit) toute l'originalité du concept et la complexité morale qu'il pouvait porter.
L'auteur explique dans une interview qu'il vient d'une famille très conservatrice, malheureusement pour lui, pour l'oeuvre et pour nous, il semble qu'il soit beaucoup moins débarrassé de cette approche moralisatrice qu'il ne le pense...
J'aime beaucoup ce que fait Lucie Durbiano, qui a une touche particulière, et décris les relations entre les êtres de façon tendre et simple, sans avoir l'air d'y toucher (sans une très très grande profondeur non plus, mais de façon assez réaliste, et naturellement juste). Son dessin très expressif et joliment coloré se prête très bien à cet usage, et je le trouve charmant.
Malheureusement, souvent ses scénarios vont un peu dans tous les sens, et on finit son album en se demandant où elle voulait en venir et qu'est-ce qui s'esr réellement passé.
Rien de tel avec Trésor, le meilleur Durbiano que j'aie lu jusqu'à présent : toujours frais, touchant, charmant, sympathique, mais avec un casting plus resserré dont l'évolution des relations est bien mieux travaillée, et un vrai scénario simple mais efficace, qui justifie toutes ces interactions entre des personnages campés vite mais bien, certes archétypaux mais jamais …
J'aime beaucoup ce que fait Lucie Durbiano, qui a une touche particulière, et décris les relations entre les êtres de façon tendre et simple, sans avoir l'air d'y toucher (sans une très très grande profondeur non plus, mais de façon assez réaliste, et naturellement juste). Son dessin très expressif et joliment coloré se prête très bien à cet usage, et je le trouve charmant.
Malheureusement, souvent ses scénarios vont un peu dans tous les sens, et on finit son album en se demandant où elle voulait en venir et qu'est-ce qui s'esr réellement passé.
Rien de tel avec Trésor, le meilleur Durbiano que j'aie lu jusqu'à présent : toujours frais, touchant, charmant, sympathique, mais avec un casting plus resserré dont l'évolution des relations est bien mieux travaillée, et un vrai scénario simple mais efficace, qui justifie toutes ces interactions entre des personnages campés vite mais bien, certes archétypaux mais jamais caricaturaux, dans une époque également très bien retranscrite.
La fin du scénario est un peu légère (et surtout rapide) à mon goût, mais reste cohérente, et réussit à nouer toutes les intrigues relationnelles à celle liée au mystère du Trésor du titre (même s'il est suggéré que celui-ci n'est pas forcément celui dont tout le monde parle).
Jolie, gaie, naïve et fleur bleue, Christine est la fille de l'archéologue Alamaro. Quand elle tombe éperdument amoureuse de Jean, …
"Je suis leur silence" m'a plutôt déconcerté, à la fois pour le dessin (la maigreur caricaturale des personnages, mais aussi le caractère coloré voire enjoué, pour raconter une histoire qui ne l'est pas vraiment) et l'intrigue qui part dans tous les sens...
Je sais pas quoi en penser, j'ai l'impression que c'est quand même un peu bancal - vouloir faire un polar très différent est une bonne idée et il traite énormément de sujets, souvent intéressants, mais il me semble qu'il aurait dû mieux travailler la partie policière proprement dite vu que c'est elle qui aurait permis de tenir l'ensemble.
Plutôt bien aimé, l'histoire est à la fois un grand classique et originale par son univers, le dessin est correct et les couleurs plutôt belles, l’anthropomorphie est parfaitement exploitée.
Je regrette beaucoup quand même que la suspension d'incrédulité sur les prouesses de l'héroïne soit altérée dès le premier combat... En effet "intelligence et rapidité", sont les deux atouts qu'elle affirme maîtriser (ce qui est crédible dans le contexte). Mais ce n'est pas l'intelligence et probablement pas la rapidité qui permettent de couper un fauve en deux d'un coup d'épée... Il y a une question mécanique de résistance des os et de la chair, et si la technique du combattant et le tranchant du katana peuvent jouer un rôle important, il y a un aspect de force physique pure qui n'est pas compatible avec sa frêle silhouette, ni avec la présentation qui est faite du personnage : force de caractère oui, …
Plutôt bien aimé, l'histoire est à la fois un grand classique et originale par son univers, le dessin est correct et les couleurs plutôt belles, l’anthropomorphie est parfaitement exploitée.
Je regrette beaucoup quand même que la suspension d'incrédulité sur les prouesses de l'héroïne soit altérée dès le premier combat... En effet "intelligence et rapidité", sont les deux atouts qu'elle affirme maîtriser (ce qui est crédible dans le contexte). Mais ce n'est pas l'intelligence et probablement pas la rapidité qui permettent de couper un fauve en deux d'un coup d'épée... Il y a une question mécanique de résistance des os et de la chair, et si la technique du combattant et le tranchant du katana peuvent jouer un rôle important, il y a un aspect de force physique pure qui n'est pas compatible avec sa frêle silhouette, ni avec la présentation qui est faite du personnage : force de caractère oui, force brute non.
Et le combat suivant est pire encore : face à huit adversaires aguerris elle les prend de front et les massacre en deux temps trois mouvements. Or justement l'intelligence c'est de ne pas prendre 8 adversaires de front, la rapidité dans un combat permettant aussi de passer de l'esquive (inexistante dans cette scène) à l'attaque, d'un terrain à l'autre, de ne pas être là où on l'attend : rien de tel ici, juste une héroïne invulnérable parce que le scénario le dit.
On est vraiment dans le "tell, don't show" et c'est extrêmement dommage.