Un livre d'entretiens avec une dizaine d'acteurices et militant·es de l'écologie contemporaine qui présentent leur parcours, leurs désirs, leurs désillusions… Lecture facile, globalement revigorante, peut-être un peu lassante sur la fin. On aimerait un tome 2 où ces gens-là se parleraient entre eux et tâcheraient d'ébaucher une sorte de programme commun.
Profil
Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité Apprenti musicien (batterie, tablas) Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
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Livres de Antoine Chambert-Loir
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Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de L'Écologie du XXIe siècle par Hervé Kempf
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Laïcité par Stéphanie Hennette Vauchez (Le mot est faible)
Un nouveau petit livre de la collection Le mot est faible, chez Anamosa, dans lequel la juriste Stéphanie Hennette Vauchez revient sur la laïcité et son évolution récente. La présentation qu'elle fait de ce principe est très éclairante, en ce qu'elle place la laïcité au centre d'un triangle dont les trois sommets sont 1) garantie (d'exercice des cultes), 2) neutralité , 3) séparation, et qu'elle montre comment l'hypertrophie récente de la neutralité, initialement imposée à l'État, mais depuis une quinzaine d'années étendue au public, affaiblit du même coup les deux autres pôles.

Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Les ignorants par Étienne Davodeau
Un vigneron de Loire, un auteur de bande dessinée. Et voilà un magnifique récit de rencontre qui nous donne à voir le travail de deux artisans, et pas que le résultat de ce travail. L'importance du temps, de la patience ; l'inquiétude et l'impatience parfois. Avec quelques planches qui résonnent avec le chercheur qui les lisait, comme celle-là qui analyse finement l'ineptie à résumer un vin en une note sur 100.
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Les aiguilles d'or par Michael McDowell
De Michael McDowell, j'avais lu les 6 volumes de sa série Blackwater qui m'avaient emporté dans un univers fantastique dont j'ai peu l'habitude. On est ici à New-York, en 1882, et on assiste à un féroce duel entre deux familles: celle de l'implacable juge James Stallworth, et celle de la cheffe de gang Lena Shanks. L'écriture est faite pour qu'on dévore le livre, et ça ne manque pas.
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Les ignorants par Étienne Davodeau
Un vigneron de Loire, un auteur de bande dessinée. Et voilà un magnifique récit de rencontre qui nous donne à voir le travail de deux artisans, et pas que le résultat de ce travail. L'importance du temps, de la patience ; l'inquiétude et l'impatience parfois. Avec quelques planches qui résonnent avec le chercheur qui les lisait, comme celle-là qui analyse finement l'ineptie à résumer un vin en une note sur 100.
Antoine Chambert-Loir a publié une critique de Novecento : pianiste par Alessandro Baricco
Un joli récit, peut-être un peu trop convenu
4 étoiles
Trouvé dans la boite à livres ce matin, un court récit, bien mené, proprement écrit, qui m'a délicatement accompagné dans le train/tram qui m'emmenait au bureau. L'écriture, prévue pour un spectacle avec un seul acteur, est efficace, on n'a pas de peine à visualiser la mise en scène, entendre les effets sonores, même s'il y a quelque ambiguïté à entendre un récit aussi irréel (de la situation initiale, l'éclosion du pianiste-enfant, à la scène de la tempête…) de la bouche d'un de ses protagonistes. Sans être le truc le plus bouleversant que j'aie jamais lu, j'y ai passé un bon moment, et sa brièveté le rend tout à fait conseillable.
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Le corps de l'âme par Ludmila Oulitskaïa (Du monde entier)
Antoine Chambert-Loir a commencé la lecture de The Selected Works of Audre Lorde par Audre Lorde
Antoine Chambert-Loir a publié une critique de Alors nous irons trouver la beauté ailleurs par Corinne Morel Darleux
Alors nous irons trouver la beauté ailleurs
4 étoiles
Corinne Morel Darleux nous invite à l'accompagner pendant un séjour d'un mois à Pondichéry où l'ont conduites ses activités d'intellectuelle, de militante, d'observatrice du monde tel qu'il va. Mais du détail de ses activités, ou de celles qui l'avaient mené au Rojava, nous ne saurons en fait que peu de choses, il n'en est souvent question qu'au détour d'une phrase.
En fait, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est à l'intimité de son déplacement qu'elle nous convie à assister. Déplacement non seulement en Inde, mais surtout ailleurs, comme le soulignent les « confins » du sous-titre. Un ailleurs qui n'est pas tant géographique que mental. Se déplacer, déplacer son point de vue, s'extraire de ses habitudes invisibles, s'observer en reconstruire d'autres. Elle nous convie à ses lectures (paroxysme de l'intime!); notamment deux romans — Le dieux des petits riens d'Arundhati Roy, et Les yeux dans les arbres, de …
Corinne Morel Darleux nous invite à l'accompagner pendant un séjour d'un mois à Pondichéry où l'ont conduites ses activités d'intellectuelle, de militante, d'observatrice du monde tel qu'il va. Mais du détail de ses activités, ou de celles qui l'avaient mené au Rojava, nous ne saurons en fait que peu de choses, il n'en est souvent question qu'au détour d'une phrase.
En fait, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est à l'intimité de son déplacement qu'elle nous convie à assister. Déplacement non seulement en Inde, mais surtout ailleurs, comme le soulignent les « confins » du sous-titre. Un ailleurs qui n'est pas tant géographique que mental. Se déplacer, déplacer son point de vue, s'extraire de ses habitudes invisibles, s'observer en reconstruire d'autres. Elle nous convie à ses lectures (paroxysme de l'intime!); notamment deux romans — Le dieux des petits riens d'Arundhati Roy, et Les yeux dans les arbres, de Barbara Kingsolver — mais aussi ceux qu'elle a écrits, surtout La sauvagière.
Partir, être, puis revenir et confronter cette expérience du déplacement aux enjeux contemporains qui sous-tendent tout le texte, changement climatique, effondrement de la biodiversité, érosion de la démocratie, limites du militantisme… Elle esquisse d'ailleurs quelques pistes en fin de livre.
La lecture de ce livre me rappelle celui que Marielle Macé avait publié en 2018, Nos cabanes, si ce n'est que le ton ici, sans être moins poétique ni moins émouvant, est plus précis (en tout cas que mon souvenir). Les confins où nous irons trouver la beauté sont peut-être dans le monde qui nous entoure, peut-être dans notre imaginaire, celui que nos lectures suscitent. Dans tout le texte, ils sont en tout cas nourris par des animaux, des plantes, une chaleur moite, qui passe d'ailleurs d'insupportable à nécessaire… Ils ont un son, une couleur, une odeur… Ils sont vivants.
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Ceux de 14 par Maurice Genevoix (Points -- P231)
La guerre à hauteur d'homme, avais-je écrit au moment de commencer ma lecture de ce livre. Un livre qu'on m'avait conseillé il y a longtemps, sur lequel je suis tombé par hasard, et qui m'a accompagné pendant les trois semaines que sa lecture m'a demandées. C'était par opposition à cette guerre « moderne » qu'on nous montre souvent, faites d'avions de reconnaissance et de drones connectés. Ici, la guerre se mène à pied, parfois à cheval ; seules les ambulances ne sont des automobiles. Elle se mène à pied, sous la pluie, dans la boue ; sous le fracas des marmites qui tombent, des balles qui claquent, souvent sans but. Elle est aussi ces journées de récupération, au cœur de la vie civile, dans un bain chaud qu'autorise une journée de permission à Verdun, dans une soirée trop alcoolisée, dans un « quart » de café un peu plus chaud …
La guerre à hauteur d'homme, avais-je écrit au moment de commencer ma lecture de ce livre. Un livre qu'on m'avait conseillé il y a longtemps, sur lequel je suis tombé par hasard, et qui m'a accompagné pendant les trois semaines que sa lecture m'a demandées. C'était par opposition à cette guerre « moderne » qu'on nous montre souvent, faites d'avions de reconnaissance et de drones connectés. Ici, la guerre se mène à pied, parfois à cheval ; seules les ambulances ne sont des automobiles. Elle se mène à pied, sous la pluie, dans la boue ; sous le fracas des marmites qui tombent, des balles qui claquent, souvent sans but. Elle est aussi ces journées de récupération, au cœur de la vie civile, dans un bain chaud qu'autorise une journée de permission à Verdun, dans une soirée trop alcoolisée, dans un « quart » de café un peu plus chaud que d'habitude. Comme si, dans toute l'inhumanité absurde qu'est la guerre, l'humanité tenait à ne pas perdre pied.
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Loire par Étienne Davodeau
Tout commence par un retour mystérieux, un peu nostalgique, au bord de la Loire, par une baignade inopinée dans le fleuve qui se termine en une drôle de balade nocturne. Il s'agissait de répondre à l'invitation d'Agathe, mais une invitation plus profonde sous-tend toute cette bande dessinée aux magnifiques aquarelles. « Je voudrais penser comme un fleuve. »
Antoine Chambert-Loir a répondu au statut de Catherine Rideau-Kikuchi
@crideaukikuchi@social.sciences.re page 10, « La très longue période médiévale est intéressante car ont voit poindre l'État moderne, avec son territoire et son pouvoir centralisé. » puis une page puis « À partir du 13e siècle, … » mais page 14, on est en 1795 !
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Étranger par Karine Parrot (Le mot est faible)
Celles et ceux qui me connaissent savent mon attachement à cette collection Le mot est faible, chez Anamosa, qui, mot après mot, analyse, construit et déconstruit la société dans laquelle nous vivons. Mais ce dernier petit ouvrage (96 pages) est tout simplement exceptionnel.
Au prisme de la situation française, pour fixer les idées, Karine Parrot expose deux siècles d'histoire et de droit des étrangers. Comment le racisme façonne le droit qui, par un pratique retour de bâton, légitime le racisme, avec comme tiers-personnage les besoins de l'économie.
Découverte dans les premières pages, l'étymologie du mot « aubaine » est déjà glaçante: l'aubain était l'étranger, et le droit d'aubaine était le droit à s'approprier ses biens lorsqu'il mourait.
Plus encore que chacun des livres de cette collection, c'est un livre de savoir et un livre de combat. J'espère qu'il donnera lieu à de nombreuses présentations publiques, il y a matière.
Antoine Chambert-Loir a publié une critique de Classe par Étienne Penissat (Le mot est faible)
Prolétaires de tous les pays…
4 étoiles
Ce petit livre fait le point sur la notion de classe, de son essor au 19e siècle, en même temps que l'émergence du capitalisme industriel, à son déclin — au profit d'autres catégories d'analyse — sous l'impact du néolibéralisme des années 1970-2000, et à la façon dont certains points de vue (intersectionnel, en particulier) lui redonnent aujourd'hui toute son acuité. Comme tous les livres de cette remarquable collection, Le mot est faible, un livre à la fois de connaissance et de combat.