Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité
Apprenti musicien (batterie, tablas)
Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
« Les morts se retrouvent ; seuls les vivants peuvent disparaître. »
Leonardo Sciascia.
Un drôle de récit que cette Disparition de Majorana. Le texte est très bien écrit, mais les enjeux étranges, on voudrait qu'elle fût liée à un refus du physicien de « toucher » à l'arme atomique, mais ce n'est pas vraiment dit non plus, et la controverse qui a suivi la publication de ce récit voudrait démontrer le contraire. Et puis quelqu'un qui déciderait, comme ça, de quitter le monde des vivants sans pour autant rejoindre celui des morts, c'est assez inquiétant ; parce que c'est une décision qui doit être maintenue longtemps (ad vitam…).
Quelque chose en elle appelait la tyrannie et la terreur, et elle corrompait mes rêves, …
Alors que le monde meurt sous une implacable vague de glace, apparemment provoquée par une guerre nucléaire, un homme poursuit une femme qu'il avait connue auparavant. Le livre frappe par le caractère absurde de la quête, et l'anonymat universel qui le traverse. Rien n'a de nom, ni les gens, ni les villes, ni les pays.
Un roman dystopique glaçant. On pense à 1984, mais il a été écrit presque 10 ans plus tôt, et par une femme.
Dans un monde où plus rien nevoys appartient, un chimiste découvre une espèce de sérum de vérité par lequel même vos pensées seront criminelles.
L'occasion de régler des comptes ? C'est sans compter, peut-être, les angoisses intimes que le régime totalitaire de l'État mondial n'a pu abolir totalement.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
J'avais acheté ce livre il y a quelques années. Le hasard du calendrier faut que je ne l'ai commencé que dimanche dernier, au soir de cette dissolution surprise, pour le finir maintenant. Métaphore d'une semaine où le paysage politique français semble s'être bouleversé.
Semaine après semaine, une femme, écrivaine, confie à un inconnu ses impressions, ses émotions, alors qu'une dictature fascisante a pris le pouvoir.
Le titre du roman, Destruction, désigne les destructions matérielles auxquelles se livre le nouveau pouvoir, en particulier ces bâtiments anciens, rasés un à un. Les disparitions inexpliquées. Mais aussi la suppression de tout signe du passé, au nom d'un impératif de bonheur. Et la suppression glaçante de toute dialogue. C'est-à-dire qu'excepté ce « blog sonore », plus personne ne se parle dans ce livre, ou presque.
C'est un roman dominé par une écrasante solitude, y compris dans les rares interactions humaines qu'il décrit, jusque dans …
J'avais acheté ce livre il y a quelques années. Le hasard du calendrier faut que je ne l'ai commencé que dimanche dernier, au soir de cette dissolution surprise, pour le finir maintenant. Métaphore d'une semaine où le paysage politique français semble s'être bouleversé.
Semaine après semaine, une femme, écrivaine, confie à un inconnu ses impressions, ses émotions, alors qu'une dictature fascisante a pris le pouvoir.
Le titre du roman, Destruction, désigne les destructions matérielles auxquelles se livre le nouveau pouvoir, en particulier ces bâtiments anciens, rasés un à un. Les disparitions inexpliquées. Mais aussi la suppression de tout signe du passé, au nom d'un impératif de bonheur. Et la suppression glaçante de toute dialogue. C'est-à-dire qu'excepté ce « blog sonore », plus personne ne se parle dans ce livre, ou presque.
C'est un roman dominé par une écrasante solitude, y compris dans les rares interactions humaines qu'il décrit, jusque dans son irréelle scène finale dont on peine à deviner ce qu'elle produira.
Les premiers chapitres m'ont semblé difficiles, tant on ne comprend pas ce qui se passe, tant l'autrice reste avare de descriptions et de contexte. Peu à peu, ma lecture est devenue plus fluide, éclairée notamment par quelques livres que la narratrice évoque (Farenheit 451, Mandelstam et Tsetaieva, mais aussi Watership Down ou Le seigneur des anneaux). Mue, également, par l'angoisse profonde qui s'installe peu à peu.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
— Pourtant j'avais signé des pétitions, j'avais demandé la fin des bombardements, le début des négociations, la fin du racisme, le début de l'entente entre les peuples, la fin de la prolifération nucléaire.
—Pourtant j'avais manifesté contre la dégradation des conditions de vie, contre la pollution grandissante, contre le harcèlement au travail.
— Pourtant j'avais demandé la reconnaissance de certains pays, la rupture diplomatique avec d'autres, l'accueil des réfugiés.
— Il suffisait d'un clic sur mon ordinateur.
— Pour — quelle toute-puissance...
— Contribuer à changer le monde.
— Nous étions vigilants.
— Nous avions protesté.
— Nous avions appris.
— Pensons-nous...
— La connaissance de l'histoire.
— Les leçons tirées du passé...
— Mais rien de ce que j'espérais n'est arrivé.
— La situation s'est tendue à l'extrême.
— Les parties se sont opposéed.
— Irréconciliables.
— Les évènements ne se répètent pas.
— Ou plutôt, leur forme change, si bien qu'on ne les reconnaît pas.
— Ou plutôt, on les reconnaît — une fois qu'il est trop tard.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
— Pourtant j'avais signé des pétitions, j'avais demandé la fin des bombardements, le début des négociations, la fin du racisme, le début de l'entente entre les peuples, la fin de la prolifération nucléaire.
—Pourtant j'avais manifesté contre la dégradation des conditions de vie, contre la pollution grandissante, contre le harcèlement au travail.
— Pourtant j'avais demandé la reconnaissance de certains pays, la rupture diplomatique avec d'autres, l'accueil des réfugiés.
— Il suffisait d'un clic sur mon ordinateur.
— Pour — quelle toute-puissance...
— Contribuer à changer le monde.
— Nous étions vigilants.
— Nous avions protesté.
— Nous avions appris.
— Pensons-nous...
— La connaissance de l'histoire.
— Les leçons tirées du passé...
— Mais rien de ce que j'espérais n'est arrivé.
— La situation s'est tendue à l'extrême.
— Les parties se sont opposéed.
— Irréconciliables.
— Les évènements ne se répètent pas.
— Ou plutôt, leur forme change, si bien qu'on ne les reconnaît pas.
— Ou plutôt, on les reconnaît — une fois qu'il est trop tard.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
Une drôle d'écriture. Enfin drôle, non, pas vraiment. Mais étrange, assurément. La narratrice ne sait pas bien où elle va, ne comprend pas bien ce qui lui arrive, et pour l'instant nous non plus.
Un livre important qui décrit l'effondrement d'un certain nombre de démocraties en Europe et Amérique du sud.
Écrit au début de la présidence de Trump, l'enjeu était explicitement de prévenir une issue similaire. L'élection de Biden indique que cette perspective sombre n'a pas eu lieu. Malheureusement, la situation en 2024 suggère que le match retour se prépare, qu'il se joue déjà dans de nombreux États, et sans fair play. Écrit en 2018, ces aspects se devinent dans le livre (notamment parce que les auteurs montrent que la polarisation extrême du Parti républicain date plutôt de 1965 que de Trump, avec une accélération depuis les années 1980 et Reagan) y compris le refus de l'élection de 2020 (ils contestaient déjà l'éventualité d'un échec en 2016), mais l'obstination du GOP nous laisse désemparés.
Lorsqu’en 1871, la désargentée et intrépide Philomela Drax reçoit une lettre de son richissime grand-père …
Ça se passe entre Philadelphie et Boston, en 1871. Beaucoup de gentils passent un mauvais quart d'heure, souvent leur dernier, les très méchants sont très très méchants et très très très punis à la fin, les un peu méchants un peu punis, et les très très gentils jouent joliment leur rôle jusqu'au bout.
Une lecture facile et agréable.
En 1965, à 7 ans, José Vieira. quitte le Portugal pour la France avec sa …
En cent et quelques pages, José Vieira mêle le récit de son enfance, fils d'un forgeron portugais du bidonville de Massy, les jeux, la lutte contre le froid, la boue, le feu,... à des réflexions plus évidemment politiques, sur le déracinement, la honte d'être à part, et la façon dont, en Europe, les pauvres sont privés de leur liberté de se déplacer. C'étaient les Portugais, ce sont les Roms.
La langue est souvent recherchée, poétique, parfois vive, toujours précise, jamais plaintive. Un beau livre tout en humanité pour nous rappeler justement à notre devoir d'humanité.
En 1965, à 7 ans, José Vieira. quitte le Portugal pour la France avec sa …
Un livre acheté le 25 avril 2024 pour célébrer la chute du régime de Salazar au Portugal. J'y découvre, probablement parce que mes yeux ne voulaient pas voir, la réalité de l'exil, la misère du bidonville à deux pas de là où je vis aujourd'hui, la tristesse du déracinement, mais aussi l'espoir d'un moment meilleur.