Antoine Chambert-Loir a répondu au statut de arminaom@mastodon.social
@arminaom@mastodon.social moi aussi, en fait ! bonne lecture !
Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité Apprenti musicien (batterie, tablas) Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
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@arminaom@mastodon.social moi aussi, en fait ! bonne lecture !
Une nouvelle enquête d'Inès Léraud, l'autrice d'Algues vertes, toujours dessinée par Pierre Van Hove. J'en avais déjà eu des échos par quelques publications dans La revue dessinée, mais le volume apporte une vision d'ensemble qui en fait une lecture indispensable, une pierre supplémentaire au tribunal qui peu à peu se dresse pour juger l'action dramatique du 20e siècle. Productivisme, corruption, infantilisation, enfermement psychiatrique, pollution, destruction générale du vivant et du social.
Merci aux auteurs de ce travail salutaire. Merci également de l'avoir clos par deux très belles pages pleines d'espoir, une autocritique d'un promoteur du remembrement et la description du travail d'une jeune ingénieure en environnement.
Un petit texte de présentation du mouvement français des Scientifiques en rébellion qui défend et pratique des méthodes de désobéissance civile pour résister à la poursuite du massacre climatique.
Écrit de façon collective par une dizaine de ses membres, certains ayant préféré rester anonymes, ce livre est paradoxalement très personnel, au sens où on y perçoit la multiplicité des points d'entrée dans ce mouvement et la diversité des moyens d'action qu'ils se donnent.
Par ce petit livre, c'est une belle invitation qui nous est faite de les rejoindre, ou en tout cas de prendre notre part à la nécessaire résistance devant la catastrophe climatique et l'effondrement du vivant.
Un petit essai de résistance, bien mené, parfois incisif, pas inutile à lire, encore que je doute qu'il ne puisse faire autre chose que prêcher aux convaincus, sans pour autant leur donner des outils de réflexion très efficaces, encore moins de moyens d'agir. Certains paragraphes du chapitre final me semblaient empris d'une espèce d'activisme feelgood et bienveillant, et m'ontplutôt donné envie de chercher la recette du cocktail Molotov.
Parmi les points qui mériteraient une étude plus poussée, et je ne sais si elle existe, il y a * le dévoiement du langage (de « politiquement correct » à « wokisme »), d'abord par l'alt-right américaine dès les années 90, puis repris par toutes les droites * la désaffection des classes populaires pour les partis de gauche, mais aussi le syndicalisme, peut-être provoquée par le point suivant, je ne sais pas * la désaffection des mouvements de gauche pour la lutte …
Un petit essai de résistance, bien mené, parfois incisif, pas inutile à lire, encore que je doute qu'il ne puisse faire autre chose que prêcher aux convaincus, sans pour autant leur donner des outils de réflexion très efficaces, encore moins de moyens d'agir. Certains paragraphes du chapitre final me semblaient empris d'une espèce d'activisme feelgood et bienveillant, et m'ontplutôt donné envie de chercher la recette du cocktail Molotov.
Parmi les points qui mériteraient une étude plus poussée, et je ne sais si elle existe, il y a * le dévoiement du langage (de « politiquement correct » à « wokisme »), d'abord par l'alt-right américaine dès les années 90, puis repris par toutes les droites * la désaffection des classes populaires pour les partis de gauche, mais aussi le syndicalisme, peut-être provoquée par le point suivant, je ne sais pas * la désaffection des mouvements de gauche pour la lutte des classes et leur conversion aux valeurs usuellement prônées par la droite.
J'ai acheté ce livre en même temps que le Résister de Salomé Saqué et Sortir des labos... de @scientifiques_en_rebellion@piaille.fr
« Nul ne peut impunément entraver la marche de l'ordre et du progrès », proclame la 4e de couverture. Ah bon ? Voyons-voir ce que cet écolo-anar d'Edward Abbey (Le gang de la clé à molette, En descendant la rivière...) en pense !
@SuchMichel@piaille.fr Je n'en ai lu que deux, et c'est vraiment pas mal, effectivement!
Un roman policier de bonne facture et de lecture plutôt facile. Ça fait du bien aussi. Un point intéressant du livre est qu'il ne démarre pas d'emblée par les crimes qu'il s'agira finalement d'élucider, même si le point de vue est celui du sherif local. On est donc un peu paumés, et d'ailleurs lui aussi.
Une analyse prometteuse et ambitieuse des forces économiques actuelles — sous la domination du tech-capital, la mise en place d'une nouvelle forme de féodalisme. De fait, de nombreuses industries semblent bien prospérer non par leurs innovations ou la simple qualité de leurs services, mais par la rente que leur garantit l'organisation qu'elles ont su mettre en place.
Starbucks et ses réseaux de franchises, les chaînes de supermarchés, puis Amazon, après avoir écrasé toute autre forme de commerce, sont deux exemples classiques. Et l'édition scientifique, grâce à sa forme numérisée, semble pouvoir être décrite par ce même schéma.
Je discutais de ce livre l'autre jour avec Y. mon libraire préféré, et il me disait comment il tenait à éviter ces best-sellers mondiaux, ou plutôt à en retarder la fréquentation. Je n'ai pu m'empêcher de mentionner Les misérables, et il y a des similitudes entre ces deux romans, au delà des différences formelles évidentes. Eco ne peut s'empêcher de faire disserter ses personnages, alors que Hugo se garde pour lui-même ces splendides digressions sur l'argot ou l'architecture parisienne. Dans les deux cas, on connaît déjà l'histoire, ou on croit la connaître, et le cinéma nous y aide un peu.
Il n'empêche qu'un jour, le livre se met entre vos mains et exige d'être lu. Alors les cavaliers de l'Apocalypse démarrent leur terrifiante cavalcade, les flammes de l'orgueil dévorent la librairie pendant qu'un moine s'en va, emportant avec lui le visage d'une femme dont il n'aura pas connu le nom.
Je discutais de ce livre l'autre jour avec Y. mon libraire préféré, et il me disait comment il tenait à éviter ces best-sellers mondiaux, ou plutôt à en retarder la fréquentation. Je n'ai pu m'empêcher de mentionner Les misérables, et il y a des similitudes entre ces deux romans, au delà des différences formelles évidentes. Eco ne peut s'empêcher de faire disserter ses personnages, alors que Hugo se garde pour lui-même ces splendides digressions sur l'argot ou l'architecture parisienne. Dans les deux cas, on connaît déjà l'histoire, ou on croit la connaître, et le cinéma nous y aide un peu.
Il n'empêche qu'un jour, le livre se met entre vos mains et exige d'être lu. Alors les cavaliers de l'Apocalypse démarrent leur terrifiante cavalcade, les flammes de l'orgueil dévorent la librairie pendant qu'un moine s'en va, emportant avec lui le visage d'une femme dont il n'aura pas connu le …
Je discutais de ce livre l'autre jour avec Y. mon libraire préféré, et il me disait comment il tenait à éviter ces best-sellers mondiaux, ou plutôt à en retarder la fréquentation. Je n'ai pu m'empêcher de mentionner Les misérables, et il y a des similitudes entre ces deux romans, au delà des différences formelles évidentes. Eco ne peut s'empêcher de faire disserter ses personnages, alors que Hugo se garde pour lui-même ces splendides digressions sur l'argot ou l'architecture parisienne. Dans les deux cas, on connaît déjà l'histoire, ou on croit la connaître, et le cinéma nous y aide un peu.
Il n'empêche qu'un jour, le livre se met entre vos mains et exige d'être lu. Alors les cavaliers de l'Apocalypse démarrent leur terrifiante cavalcade, les flammes de l'orgueil dévorent la librairie pendant qu'un moine s'en va, emportant avec lui le visage d'une femme dont il n'aura pas connu le nom.
« Mais alors, osais-je commenter, vous êtes encore loin de la solution... — J'en suis très près, dit Guillaume, mais je ne sais pas encore de laquelle. — Donc, vous n'avez pas qu'une seule réponse à vos questions ? — Adso, si tel était le cas, j'enseignerais la théologie à Paris. — À Paris, ils l'ont toujours, la vraie réponse ? — Jamais, dit Guillaume, mais ils sont très sûrs de leurs erreurs.
— Le nom de la rose de Umberto Eco (Page 313)
On se dit ici qu'Umberto Eco pourrait bien avoir prêté à son personnage principal le soin de le venger de quelque querelle universitaire...
— Oh, pour ça, dit Rémigio, une famille normale peut posséder là-bas jusqu'à cinquante tables de terrain. — Combien mesure une table ? — Naturellement, quatre demi-perches carrées. — Des perches carrées ? Cela fait combien ? — Trente-six pieds pour quatre demi-perches. Ou si tu veux, quatee cents perches linéaires font un mille piémontais. Et calcule qu'une famille — dans les terres vers le nord — peut cultiver des olives pour au moins un demi-sac d'huile. — Un demi-sac ? — Oui, un sac fait cinq hémines, et une hémine fait huit coupes. — J'ai compris, dit mon maître découragé. Chaque pays a ses mesures. Vous, par exemple, le vin vous le mesurez en pichets ? — Ou en setiers. Six setoers, quarante-huit pintes et dix pintes, cinq quartes. Si tu veux, un setier fait huit pintes ou quatre quartes. — Je crois avoir les idées claires, dit Guillaume résigné.
— Le nom de la rose de Umberto Eco (Page 277)
Avant l'invention du système métrique, le chaos des unités...
Je sais enfin qu'une abbaye glorieuse telle que celle de Murbach, en ces temps si tristes, n'a plus un seul scribe, qu'à Saint-Gall sont restés peu de moines qui sachent écrire, que c'est désormais dans les cités que naissent corporations et guildes composées de séculiers qui travaillent pour les universités, et que seule votre abbaye renouvelle de jour en jour, que dis-je ?, porte à des sommets toujours plus hauts les gloires de votre ordre...
— Le nom de la rose de Umberto Eco (Page 44)
On est en 1327 et ce paragraphe au début du livre me rappelle une discussion de @crideaukikuchi qui expliquait le moment où les moines perdirent le monopole de la copie des livres.
Des raisons ni littéraires ni cinématographiques font que je me souviens encore du jour où je suis allé voir le film au cinéma, un froid vendredi de février 1987. J'ai revu le film plusieurs fois à la télévision. Pourtant, je n'avais pas encore lu le livre...