M-A a publié une critique de Grains par Annabel Soutar
*Grains*, ou le retour dans le passé.
4 étoiles
Automne 2008 : Dans le cadre de mon cours d'histoire et de géographie, notre enseignante, madame Arcand, nous organise un débat lors duquel il faut défendre un point de vue sur un enjeu qui a eu lieu quelques années auparavant, celui d'une entreprise internationale agroalimentaire accusant un agriculteur d'avoir utilisé leurs grains brevetés illégalement. Je me vois attribué le parti de Monsanto. Automne 2025 : Dans le cadre d'un remplacement d'une collègue en arrêt de travail, me voilà de retour avec une pièce à lire pour le cours à venir, une pièce sur un sujet que j'avais travaillé plus de 15 ans auparavant, sur lequel je me suis depuis tranquillement renseigné avec l'évolution du traitement des OGM dans le monde. L'Histoire ne se répète point, mais elle tend à rimer.
Que dire, sinon que cette pièce est... fascinante ? Plus de 20 personnages, mais il suffit de six comédien-nes …
Automne 2008 : Dans le cadre de mon cours d'histoire et de géographie, notre enseignante, madame Arcand, nous organise un débat lors duquel il faut défendre un point de vue sur un enjeu qui a eu lieu quelques années auparavant, celui d'une entreprise internationale agroalimentaire accusant un agriculteur d'avoir utilisé leurs grains brevetés illégalement. Je me vois attribué le parti de Monsanto. Automne 2025 : Dans le cadre d'un remplacement d'une collègue en arrêt de travail, me voilà de retour avec une pièce à lire pour le cours à venir, une pièce sur un sujet que j'avais travaillé plus de 15 ans auparavant, sur lequel je me suis depuis tranquillement renseigné avec l'évolution du traitement des OGM dans le monde. L'Histoire ne se répète point, mais elle tend à rimer.
Que dire, sinon que cette pièce est... fascinante ? Plus de 20 personnages, mais il suffit de six comédien-nes sur scène, alors que les personnages viennent et repartent, les points de vue s'entremêlent, les conversations tournent en rond, se répètent, ne mènent nulle part, tout ça dans un but clair : montrer le chaos absolu et le manque de bonne foi qui empreint toute cette histoire dans laquelle il n'y a eu aucune heureuse fin, pas même pour la dramaturge qui, dans sa quête ouvertement jouée sur scène, comment elle-même des erreurs, montrant ses biais, ses teintes de gris. Rien n'est blanc et rien n'est noir, sauf la réflexion sincère d'une personne qui, sans connaissances approfondies en génétique et en droit, cherche le chemin dans un dédale complexe qui, encore aujourd'hui, semble trop opaque pour ceux et celles qui, justement, ne prennent pas le temps de s'y aventurer. Est-ce une pièce à lire ? Pour celui souffrant de lecture abusive de dossiers d'enquête et de journalisme, peut-être pas ; mais pour toute personne souhaitant mieux saisir les nuances qu'utilisent les puissant-es de ce monde ainsi que les vices du commun humain, ce ne serait pas une lecture de trop!





