Un livre important qui décrit l'effondrement d'un certain nombre de démocraties en Europe et Amérique du sud. Écrit au début de la présidence de Trump, l'enjeu était explicitement de prévenir une issue similaire. L'élection de Biden indique que cette perspective sombre n'a pas eu lieu. Malheureusement, la situation en 2024 suggère que le match retour se prépare, qu'il se joue déjà dans de nombreux États, et sans fair play. Écrit en 2018, ces aspects se devinent dans le livre (notamment parce que les auteurs montrent que la polarisation extrême du Parti républicain date plutôt de 1965 que de Trump, avec une accélération depuis les années 1980 et Reagan) y compris le refus de l'élection de 2020 (ils contestaient déjà l'éventualité d'un échec en 2016), mais l'obstination du GOP nous laisse désemparés.
Critiques et Commentaires
Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité Apprenti musicien (batterie, tablas) Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
Mastodon : antoinechambertloir@mathstodon.xyz
Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre
Antoine Chambert-Loir a noté How Democracies Die : 4 étoiles
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de How Democracies Die par Steven Levitsky
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de La lune et les feux par Cesare Pavese (L'imaginaire)
Antoine Chambert-Loir a noté Katie : 4 étoiles

Katie de Michael McDowell, Jean Szlamowicz (Bibliothèque Michael McDowell)
Lorsqu’en 1871, la désargentée et intrépide Philomela Drax reçoit une lettre de son richissime grand-père déclarant qu’il craint pour sa …
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Katie par Michael McDowell (Bibliothèque Michael McDowell)
Ça se passe entre Philadelphie et Boston, en 1871. Beaucoup de gentils passent un mauvais quart d'heure, souvent leur dernier, les très méchants sont très très méchants et très très très punis à la fin, les un peu méchants un peu punis, et les très très gentils jouent joliment leur rôle jusqu'au bout. Une lecture facile et agréable.
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Souvenirs d’un futur radieux par José Vieira (Collection Brûle-frontières)
En cent et quelques pages, José Vieira mêle le récit de son enfance, fils d'un forgeron portugais du bidonville de Massy, les jeux, la lutte contre le froid, la boue, le feu,... à des réflexions plus évidemment politiques, sur le déracinement, la honte d'être à part, et la façon dont, en Europe, les pauvres sont privés de leur liberté de se déplacer. C'étaient les Portugais, ce sont les Roms. La langue est souvent recherchée, poétique, parfois vive, toujours précise, jamais plaintive. Un beau livre tout en humanité pour nous rappeler justement à notre devoir d'humanité.
Antoine Chambert-Loir a commencé la lecture de Souvenirs d’un futur radieux par José Vieira (Collection Brûle-frontières)
Un livre acheté le 25 avril 2024 pour célébrer la chute du régime de Salazar au Portugal. J'y découvre, probablement parce que mes yeux ne voulaient pas voir, la réalité de l'exil, la misère du bidonville à deux pas de là où je vis aujourd'hui, la tristesse du déracinement, mais aussi l'espoir d'un moment meilleur.
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Moi, Tituba, sorcière... par Maryse Condé
Un très beau roman d'aventures, entre Là Barbade et le Massachusetts, basé sur la vie d'une femme noire, Tituba, l'une des premières femmes accusées de sorcellerie à Salem, en 1692. La dureté des faits évoqués n'empêche pas une immense douceur et un profond optimisme. Le jour viendra de la libération et, d'ici là, des sorcières comme Tituba parviennent à apaiser un peu les souffrances des uns, à combler quelques désirs d'autres.
Antoine Chambert-Loir a commencé la lecture de Moi, Tituba, sorcière... par Maryse Condé
Antoine Chambert-Loir a commenté Avant que le coq chante par Cesare Pavese
La troisième nouvelle, La maison sur les collines, est vraiment intéressante. Le narrateur est un professeur de lycée antifasciste réfugié dans les hauteurs de Turin vers 1943, alors que la ville est bombardée presque chaque nuit. Il y retrouve par hasard une ancienne amante accompagnée d'un enfant d'une dizaine d'années dont il pourrait bien être le père. Tout ce passage est empreint d'une sorte de haine de soi un peu misanthrope, très troublante, et ma lecture s'en ressentait. Avec la capitulation, la guerre civile, la retraite allemande, il est recherché et doit fuir. Il trouve d'abord accueil dans un couvent, y ressent une sorte de paix, mais doit fuir à nouveau et va retrouver sa maison familiale, celle du titre. Le rythme s'accélère et la fin décrit un retour chez soi, où la désillusion et l'amertume n'empêchent pas la douceur.
Antoine Chambert-Loir a publié une critique de Avant que le coq chante par Cesare Pavese
Au milieu de la lecture
Avant que le coq chante est en fait un recueil de trois nouvelles (novellas, dirait-on outre-Atlantique, car ces trois histoires font chacune de 120 à 150 pages). La première, Par chez nous, fait le récit de deux hommes qui se sont connus en prison et, à leur sortie, vont travailler dans la ferme de l'un des deux. La langue est âpre, gouailleur, le récit angoissant fait craindre la violence qui surgira inéluctablement. Le traducteur, Nino Frank, notait dans sa préface comment Cesare Pavese avait voulu s'éloigner de la langue précieuse et pure de D'Annunzio. Le texte date de 1937.
La prison raconte ensuite l'espèce de dépression qui prend le héros, assigné à résidence dans un village maritime du sud de l'Italie, incapable d'aimer, incapable de s'aimer. La langue y est très différente, plus littéraire on peut imaginer que ce n'est pas seulement du fait du traducteur.
Reste à lire …
Avant que le coq chante est en fait un recueil de trois nouvelles (novellas, dirait-on outre-Atlantique, car ces trois histoires font chacune de 120 à 150 pages). La première, Par chez nous, fait le récit de deux hommes qui se sont connus en prison et, à leur sortie, vont travailler dans la ferme de l'un des deux. La langue est âpre, gouailleur, le récit angoissant fait craindre la violence qui surgira inéluctablement. Le traducteur, Nino Frank, notait dans sa préface comment Cesare Pavese avait voulu s'éloigner de la langue précieuse et pure de D'Annunzio. Le texte date de 1937.
La prison raconte ensuite l'espèce de dépression qui prend le héros, assigné à résidence dans un village maritime du sud de l'Italie, incapable d'aimer, incapable de s'aimer. La langue y est très différente, plus littéraire on peut imaginer que ce n'est pas seulement du fait du traducteur.
Reste à lire La maison sur les collines...
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de La Cerisaie par Anton Tchékhov
Je m'attendais à une lecture plus agréable. On dira que je n'ai pas compris comment cette histoire assez triste, qui se résume plus ou moins à la nécessité pour une femme ruinée de vendre la Cerisaie où elle avait vécu, où son mari et son fils son mort, et qu'elle avait quitté cinq ans auparavant, donne matière à une pièce de théâtre. On veut bien être triste pour ces personnages, mais ils ne font rien pour nous y inciter, et on pourrait même les trouver exaspérants.
Antoine Chambert-Loir a noté Anatomie de l'Affiche Rouge : 4 étoiles

Anatomie de l'Affiche Rouge de Annette Wieviorka (Libelle)
Le 21 février 2024 Missak Manouchian entre au Panthéon, avec son épouse, Mélinée. L’histoire des Arméniens mérite d'être connue et …
Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Anatomie de l'Affiche Rouge par Annette Wieviorka (Libelle)
Seconde lecture pascale, et ce n'est qu'en rédigeant cette courte notice comment le don de soi la relie à la précédente et au jour. Bref, Annette Wievorka décortique brièvement (trop brièvement, même, on en voudrait plus que ces 43 pages !) cette Affiche rouge, de l'instrument de propagande nazie à la création d'un mythe politique et — mais peut-être est-ce le lot de tous les mythes — la part de falsification qui s'y insère. Ils étaient vingt et trois, juifs, résistants, français, communistes, immigrés.