Nicolas Fressengeas veut lire Visite par Li-Cam
Découvert ici : toot.portes-imaginaire.org/@allius/114993961257485215
Entre catalyseur de savoirs, passeur de compétences et ouvreur scientifique, j'aspire à l'exploration littéraire des futurs possibles, sans totalement exclure l'exploration future de possibles littéraires.
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Enfin quelques jours de congés pour terminer cet ouvrage étonnant au format peu propice à une lecture vespérale.
Très étonnant grand format, donc, porteur d'une révélation choc : la guerre entre Goldorak et l'empire veghien a bel et bien eu lieu dans les années 70 du siècle dernier. L'ouvrage analyse les répercussions de cette guerre, les connaissances que nous en avons à travers les indices pour lesquels le secret défense a été levé, et surtout ses implications sur nos sociétés actuelles.
Un retour étonnant pour les rares terriens qui n'auraient pas suivi tous les épisodes de ces épiques batailles au cours desquelles notre civilisation a du sa survie au courage et à l'abnégation d'un extraterrestre, un immigré, un migrant, dont la planète a été détruite, qui a élu notre planète comme domicile d'adoption et choisi de la défendre contre les prétentions hégémoniques du Grand Stratéguerre Véga.
Entre extra-territorialité, …
Enfin quelques jours de congés pour terminer cet ouvrage étonnant au format peu propice à une lecture vespérale.
Très étonnant grand format, donc, porteur d'une révélation choc : la guerre entre Goldorak et l'empire veghien a bel et bien eu lieu dans les années 70 du siècle dernier. L'ouvrage analyse les répercussions de cette guerre, les connaissances que nous en avons à travers les indices pour lesquels le secret défense a été levé, et surtout ses implications sur nos sociétés actuelles.
Un retour étonnant pour les rares terriens qui n'auraient pas suivi tous les épisodes de ces épiques batailles au cours desquelles notre civilisation a du sa survie au courage et à l'abnégation d'un extraterrestre, un immigré, un migrant, dont la planète a été détruite, qui a élu notre planète comme domicile d'adoption et choisi de la défendre contre les prétentions hégémoniques du Grand Stratéguerre Véga.
Entre extra-territorialité, empires, totalitarisme inter-planétaire... et nostalgie de boomer... Une lecture décalée et sans prétention très rafraîchissante.
Je vous dois quelques nouvelles de ces Récits de Lovecraft. C'est en effet un univers qui s'ouvre au lecteur qui entame ces 671 centimètres cubes d'horreur. Sur les 29 récits qui constituent le volume, je suis en cours de lecture du dix-huitième, le plus long : Le cas de Charles Dexter Ward.
La valeur ajoutée de cette édition de La Pléiade est tout à fait intéressante. Elle se matérialise tout d'abord par une traduction à plusieurs plumes, chaque récit bénéficiant de la sienne propre. Son style rend tout à fait compte de la langue originelle, dans un anglais dont les variations de style et de dialecte font intégralement partie de l'intrigue, à tel point que même la lecture de la traduction française requiert, pour moi, le recours à un dictionnaire. J'y ai en effet découvert nombre de mots de la langue de Molière. Mon préféré est une analepse, …
Je vous dois quelques nouvelles de ces Récits de Lovecraft. C'est en effet un univers qui s'ouvre au lecteur qui entame ces 671 centimètres cubes d'horreur. Sur les 29 récits qui constituent le volume, je suis en cours de lecture du dix-huitième, le plus long : Le cas de Charles Dexter Ward.
La valeur ajoutée de cette édition de La Pléiade est tout à fait intéressante. Elle se matérialise tout d'abord par une traduction à plusieurs plumes, chaque récit bénéficiant de la sienne propre. Son style rend tout à fait compte de la langue originelle, dans un anglais dont les variations de style et de dialecte font intégralement partie de l'intrigue, à tel point que même la lecture de la traduction française requiert, pour moi, le recours à un dictionnaire. J'y ai en effet découvert nombre de mots de la langue de Molière. Mon préféré est une analepse, qui n'est autre que la traduction en français de flash-back. Parmi les autres mots qui m'étaient inconnus, citons evhémérisme, manducation, anamnèse, avunculaire, déréliction, glossolalie, nolition, anabase et catabase, apotropaïque, anapeste... et la liste est longue ! Précisons pour finir que les récits sont présentés dans l'ordre de leur composition par l'auteur, ce qui permet d'appréhender l'évolution de son œuvre.
Un approximatif tiers du volume est constitué d'ajouts aux textes de Lovecraft. Le lecteur accède tout d'abord à une volumineuse introduction à cette édition, que je conseille de ne pas omettre. En effet, elle permet de mettre les écrits de Lovecraft dans leur contexte historique, lequel est important pour percevoir pleinement l'expression de chaque récit. En cours de lecture, le lecteur est accompagné par quantité de notes, reportées en fin d'ouvrage, qui éclairent l'environnement de l'auteur au moment de l'écriture. Toujours en fin d'ouvrage, précédant les notes, se trouvent des notices, une pour chaque récit. Il ne faut absolument pas lire les notices avant de lire l'œuvre originale : ce sont des spoilers en bonne et due forme (et en bon français du XXIe siècle). L'ordre de leur présentation est donc surprenant : j'aurai trouvé plus opportun de les situer après les notes.
À ce stade de la lecture, et en guise d'avertissement à un futur lecteur, je me dois de préciser que l'un des bénéfices de l'introduction à cet ensemble de récits est d'attirer l'attention du lecteur sur l'atmosphère profondément raciste et xénophobe qui régnait à l'époque, Lovecraft n'étant pas en reste en la matière. La lecture peut en effet surprendre tant racisme et xénophobie ordinaires parsèment ses écrits. Le pire, à mes yeux, est que certains des ressorts de l'horreur qu'il prétend décrire relèvent du caractère basané ou métissé de certains de ses personnages, qui sont donc qualifiés de repoussants. Ces prétendues horreurs sont ainsi abondamment mélangées avec d'autres horreurs plus surnaturelles, cœur du récit. Il n'est pas évident pour le lecteur de faire abstraction de cet aspect de l'œuvre, qui entache la qualité du tout à nos yeux du XXIe siècle.
Revenons aussi sur des considérations bassement matérielles qu'il ne faudrait pas éluder : faire tenir tout ceci dans un format ne dépassant pas 109x176x35mm tient du prodige ! Les pages sont épaisses comme du papier à cigarette… et ce n'est pas l'habituel euphémisme. La police de caractère n'est pas en reste, et peut surprendre par sa petite taille.
Mais rien que de bonnes lunettes et quelques précautions de manipulation ne permettent de venir à bout.
Rendez-vous dans près de 700 pages --- idéales pour une lecture estivale.
Découvert à l'occasion du refus de X de livrer le détail de ses algorithmes à la justice française.
Toute l'histoire ici, par l'auteur, David Chavalarias : piaille.fr/@davidchavalarias/114931133297182726
Avertissement sur le contenu Révélations inopportunes en fin de chronique, accompagnées d'un avertissement.
Ce livre s'est insinué dans ma liste de lecture comme s'il était doué d'une vie propre, multipliant les tentatives pour arriver à ses fins. Il m'a tout d'abord été suggéré par mon oncle, que je n'arrive pas à convaincre de me rejoindre sur le Fediverse : "Tiens, ça devrait t'intéresser". Je l'ai alors sagement ajouté à la liste de mes envies de lecture, sur Bookwyrm, laquelle prend des proportions gargantuesques, se remplissant à un rythme plus élevé qu'elle ne se vide. Il est resté là, perdu au milieu de la multiplicité.
Est intervenue une publicité — oui, une publicité —, aperçue dans le métro. Non pas pour cet ouvrage, mais pour Le mage du Kremlin, un autre livre de l'auteur, un roman, dont l'écriture est postérieure à cet essai. Ce n'est que lorsque j'ai consciencieusement entré Le mage du Kremlin dans mon instance Bookwyrm préférée, que j'ai fait la connexion entre les deux ouvrages. La lecture du premier m'a incité à en savoir plus sur l'auteur, Giuliano da Empoli, et donc à lire ses précédents ouvrages. Ce n'est qu'à la réception des ingénieurs du chaos, entouré d'un bandeau rouge sur lequel est écrit Le livre à l'origine du mage du Kremlin que la boucle fut bouclée : j'ai enfin réalisé la connexion intime qui existe entre un essai d'un côté, et un roman de l'autre.
Et je dois dire que la lecture de l'essai m'a encore plus emporté que celle du roman. Il faut préciser que son dernier chapitre s'intitule Les physiciens. En faisant partie, des physiciens, ce titre m'a évidemment intrigué au plus haut point : que fait-il dans un ouvrage traitant de politique, voire de géopolitique ?
Je ne fus pas déçu.
Cet ouvrage se découpe en six passionnants chapitres. Le premier est intitulé La Silicon Valley du populisme. Il est consacré à Steve Bannon, présenté comme l'un des ingénieurs. Le chapitre explore ses activités étatsuniennes bien sûr, tout en montrant les liens importants avec l'Europe, dont notamment l'Italie et la France, patries de l'auteur. Le deuxième chapitre présente le Netflix de la politique. J'avoue y avoir complètement découvert l'histoire, l'organisation, et la signification même du Mouvement 5 étoiles italien. L'ingénieur de ce deuxième chapitre se nomme Gianroberto Casaleggio.
Le troisième chapitre est consacré à Waldo et à sa conquête la planète. Waldo est un ours bleu virtuel, qui ne peut exister que par le truchement de l'écran qui masque le marionnettiste Jamie. Il est une création de la série Black Mirror, lors de l'épisode diffusé le 25 février 2013 en Angleterre, "le jour même où le Mouvement 5 Étoiles se présente pour la première fois aux élections et devient le parti italien pour lequel on a le plus voté" : "incroyable coïncidence" ! Ce n'est pas le première fois que Black Mirror aura vu juste, trop juste. Tout au long de ce troisième chapitre, Giuliano da Empoli file la comparaison entre Waldo et les mouvements populistes à la surface de la planète. La lecture en est saisissante, d'autant plus si le lecteur a pris le temps de revoir Le show de Waldo avant de l'entreprendre.
Le quatrième chapitre présente le Troll en chef, Donald Trump, et le début de son ascension vers la Maison Blanche, lors du premier mandat de Barrack Obama aux États-Unis. Donald et Waldo… le principe est le même, et le marionnettiste se nomme Steve Bannon. "Troll", car ce dernier s'inspire d'une mésaventure avec le milieu des gamers, dont une partie significative s'est transformée en trolls pour le contrecarrer. Il y a néanmoins découvert la manipulation de foules à travers les réseaux numériques... et s'est employé à une stratégie similaire pour lancer Donald à la conquête de la Maison Blanche. On connaît la suite. Pour finir le tour de la planète populiste, le cinquième chapitre relate les agissements d'un drôle de couple à Budapest. En partant du couple Casaleggio/Grillo, en passant par Jamie/Waldo et Bannon/Trump, nous voilà à Finkelstein/Orban, pour une stratégie de conquête du pouvoir à la fois analogue et ajustée au contexte hongrois.
Cet essai se lit comme un roman. Le dernier chapitre en est le dénouement, la révélation finale. Les lecteurs de cette chronique qui souhaiteraient conserver à son meilleur le caractère romanesque de cette lecture devrait s'abstenir de poursuivre et donc arrêter ici.
— STOP — Révélations inopportunes à venir —
Le cinquième chapitre, conclusif donc, suggère que les meilleurs ingénieurs du chaos sont les physiciens. Ce chaos est ici à double sens : chaos politique et sociétal d'un côté, et chaos au sens physique du terme de l'autre, de Lorentz à Von Neumann, en passant par Mandelbrot. Dixit Dominic Cummings, directeur de la campagne en faveur du Brexit : "Si vous voulez faire des progrès en politique, [...] mon conseil est d'embaucher des physiciens, et non des experts ou des communicants".
Levons un peu le voile sur le mystère qui semble envelopper cette affirmation. En physique, les lois de l'infiniment petit gouvernent notre quotidien : les lois qui régissent le comportement des particules, atomes et molécules, régissent notre monde par leur jeu collectif. Les physiciens ont modélisé, compris, ce phénomène : ils savent comment le comportement particulier conduit à un mouvement d'ensemble, un mouvement collectif.
Revenons à l'humain, à la politique, à l'individu, particule élémentaire de la société. Le XXIe siècle nous a apporté des sondes, des capteurs, à ce dernier niveau, le plus fin, celui de l'individu. Ces capteurs sont des téléphones intelligents, bardés de capteurs physiques, et très souvent équipés d'applications redoutables généralement connues sous le nom de réseaux sociaux. Ces applications permettent à leurs concepteurs d'accéder à l'environnement virtuel et physique complet de leurs utilisateurs, via les permissions d'accès au terminal mobile qu'elles demandent pour pouvoir fonctionner. Mieux encore, les comportements des utilisateurs sur ces réseaux renseignent sur leur psychologie. Ces applications, et surtout leurs concepteurs, nous connaissent parfois mieux que nos plus proches amis : opinions politiques, situations familiales et sentimentales sont aisées à deviner, même pour des intelligences artificielles. Cerise sur le gâteau, énorme cerise : les réseaux sociaux permettent d'influencer un utilisateur donné, via la sélection de ce qu'il voit ou ne voit pas, voire par l'injection de messages et suggestions appropriées et individualisés. Tout cela se passe dans la plus grande des discrétion, dans l'intimité de la relation entre un utilisateur et son terminal social.
Nous disposons donc des capteurs à l'échelle locale, des méthode d'injection de commandes à cette même échelle : c'est exactement ce dont rêve le physicien pour pouvoir agir finement sur ses systèmes. L'une des branche de la physique est justement ce passage à l'échelle : de l'infiniment petit au macroscopique, de l'individuel au collectif. Ainsi, un traitement en masse des données mesurées à l'échelle individuel associé à un calcul approprié de stimulations locale permet d'engendrer un comportement collectif désiré.
Gagner les élections n'est finalement qu'une problématique algorithmique.
Pour finir, la postface de l'édition de poche de cet ouvrage, replace ces considérations dans le monde d'après la pandémie de covid-19, que le livre ne peut couvrir, du fait de la période de sa rédaction.
Glaçant, mais à lire d'urgence.
@fheinderyckx@mastodon.social @pluralistic@mamot.fr Merci ! Oui, j'ai essayé... je n'arrive pas à suivre. Il est trop prolixe pour moi. Il est même assez difficile à suivre sur Mastodon, du fait de la longueur de ses textes. J'ai suivi son conseil, me suis abonné à son flux RSS : pluralistic.net/feed/
Mais je confirme ! Il faudrait, faut, prendre le temps de le lire. C'est salutaire.
Découvert dans cet excellent article de Télérama : La rupture Trump-Musk, un écran de fumée ? Aux États-Unis, l’offensive technofasciste se poursuit
Derrière les désaccords entre le président et l’homme le plus riche du monde, la contre-révolution bat toujours son plein à Washington. Menée par une coalition toujours plus autoritaire, composée de nationalistes, d’oligarques de la tech et d’ultra-conservateurs.
Lecture achevée il y a quelques jours. Je découvre cet auteur. Je découvre notamment qu'il écrit des romans d'anticipation et semble être connu et reconnu pour cela. À investiguer donc.
Cet ouvrage est tout sauf de l'anticipation, mais une analyse précise des carcans numériques qui nous enferment quasiment tous aujourd'hui, de gré ou de force, dans beaucoup de détails insoupçonnés de nos vies.
La promesse du sous-titre n'est malheureusement pas complètement tenue, ou du moins pas au niveau du lecteur citoyen, à moins qu'il ne s'organise en collectif et puisse peser sur les réglementations françaises et européennes, voire étatsuniennes...
Écrit avant le 20 janvier 2025, il résonne --- raisonne --- de manière encore plus dissonante aujourd'hui.
Petite infidélité à Lovecraft au cours de la lecture du colossal Récits : échappons temporairement au XIXe pour une plongée dans une des principales problématiques, selon moi, de notre XXIe.
Lecture commencée il y a à peine quelques jours, et plus d'une centaine de pages ont défilé avant que je ne réussisse à écrire ce petit mot. C'est un essai passionnant qui, avec un soupçon d'histoire --- qui remonte parfois au XIXe --- décrypte finement les corsets numériques qui nous enferment tous.
Autrice entendue ce matin (tôt) sur France Inter pour son audition devant le sénat à propos dans le cadre de l'enquête parlementaire en cours sur TikTok en particulier et les autres réseaux sociaux en général.
L'entendre m'a donné envie de lire son livre. Je reste assez sceptique sur la notion d'influence responsable, mais je ne demande qu'à être détrompé. Pas un mot ce matin, néanmoins, sur le Fédivers, qui me semble pourtant être un réseau dit social d'un type différent qui mériterait que l'on s'y attarde dans un livre comme celui-ci.
Mais peut-être est-ce dans le livre... Il ne reste qu'à le lire.
Lovecraft à la Pléiade ! C'est parti. Mythique avant même d'être ouvert !
1048 pages ? C'est sans compter l'introduction, les notices et les notes : le chiffre est sous estimé d'au moins un tiers.
Et pourtant, le volume tient dans la main, tellement les pages sont fines. Associées à une police de caractère toute aussi menue : et voilà une densité volumique d'information impressionnante pour un livre !
Mais foin de ces villes considérations matérielles ! Et attaquons cette nouvelle traduction à partir des manuscrits originaux de l'auteur.
La très longue introduction n'est pas à enjamber : elle plante le décor de cette édition, dans un soucis du respect de l'oeuvre de l'auteur, permettant ainsi de deviner ce qui se cache entre les lignes.
Voilà donc un essai passionnant, dévoré en quelques jours. Ce n'est pas un ouvrage de fiction : il décrit cependant un réel qui la dépasse, cette fiction, et parfois de loin.
Découvrez... J'insiste : découvrez... Comment les leaders populistes de notre monde en ce XXIe siècle sont arrivés au pouvoir, quelle est la logique - scientifique - qui a façonné les suffrages qui les ont portés aux plus hautes fonctions. Et ce qu'ils en font !
Le dernier chapitre interroge le physicien que je suis. Où la compréhension et le contrôle des masses convergent, qu'elles soient matérielles ou humaines.
"Pour gagner les élections, embauchez un physicien"
Cela fait déjà quelques jours que j'ai commencé la lecture de cet essai passionnant… et la priorité a été donnée à la lecture. Les trois premiers chapitres, intitulés La Silicon Valley du populisme, Le Netflix de la politique et Waldo à la conquête de la planète sont autant captivants que surprenants. Ce dernier titre fait référence à un épisode la série Black Mirror, épisode assez ancien que je suis retourné visionner. Quel épisode visionnaire ! ... à revoir après avoir lu le troisième chapitre, ou au moins son début.
Après que ce livre m'a été recommandé familialement, j'ai découvert de manière indépendante Le Mage du Kremlin dont je me suis aperçu bien tard qu'il était du même auteur. Après avoir apprécié ce roman, je me suis lancé vers cet essai, suite à la recommandation qui m'en avait été faite. C'est alors que je le reçois, entouré d'un …
Cela fait déjà quelques jours que j'ai commencé la lecture de cet essai passionnant… et la priorité a été donnée à la lecture. Les trois premiers chapitres, intitulés La Silicon Valley du populisme, Le Netflix de la politique et Waldo à la conquête de la planète sont autant captivants que surprenants. Ce dernier titre fait référence à un épisode la série Black Mirror, épisode assez ancien que je suis retourné visionner. Quel épisode visionnaire ! ... à revoir après avoir lu le troisième chapitre, ou au moins son début.
Après que ce livre m'a été recommandé familialement, j'ai découvert de manière indépendante Le Mage du Kremlin dont je me suis aperçu bien tard qu'il était du même auteur. Après avoir apprécié ce roman, je me suis lancé vers cet essai, suite à la recommandation qui m'en avait été faite. C'est alors que je le reçois, entouré d'un bandeau qui me précise que c'est l'essai à l'origine du Mage du Kremlin. La boucle est bouclée !
Après en avoir lu un bon début… hum presque 100 pages… je trouve même que l'essai est plus captivant que le roman, même si les deux font autant froid dans le dos. À lire peut être dans cet ordre, alors.
Un petit livre énergique et surprenant. Bourré d'humour malgré l'extrême gravité du sujet traité : le chemin de Boulette, de l'enfance à l'adolescence, entre une mère défaillante, une famille d'accueil qui l'est tout autant, et un rapport compliqué avec l'alimentation. Une prise de recul impressionnante au vu du caractère autobiographique de l'œuvre. Chapeau Joëlle !
Le mage du Kremlin a obtenu en 2022 le grand prix du roman de l'académie française. Les critiques que j'ai pu glaner de-ci et de-là étaient toutes dithyrambiques. J'avoue que je me suis demandé la raison de toutes ces louanges après avoir entamé le roman. Soutenus par elles, j'ai toutefois persévéré ; et il le faut : le roman s’épaissit en effet au fur et à mesure que les pages défilent, pour atteindre son paroxysme peu avant son achèvement, laissant le lecteur chancelant et avide d'air pur.
C'est l'histoire imaginée d'une rencontre entre le narrateur, et l'éminence grise de Vladimir Poutine, Vadim Alexeïevitch Baranov, tout aussi fictif, à l'existence a priori inspirée par une réelle éminence de l'ombre. Citons la première page après celle contenant le titre : Ce roman est inspiré de faits et de personnages réels, à qui l'auteur a prêté une vie privée et des propos imaginaires. …
Le mage du Kremlin a obtenu en 2022 le grand prix du roman de l'académie française. Les critiques que j'ai pu glaner de-ci et de-là étaient toutes dithyrambiques. J'avoue que je me suis demandé la raison de toutes ces louanges après avoir entamé le roman. Soutenus par elles, j'ai toutefois persévéré ; et il le faut : le roman s’épaissit en effet au fur et à mesure que les pages défilent, pour atteindre son paroxysme peu avant son achèvement, laissant le lecteur chancelant et avide d'air pur.
C'est l'histoire imaginée d'une rencontre entre le narrateur, et l'éminence grise de Vladimir Poutine, Vadim Alexeïevitch Baranov, tout aussi fictif, à l'existence a priori inspirée par une réelle éminence de l'ombre. Citons la première page après celle contenant le titre : Ce roman est inspiré de faits et de personnages réels, à qui l'auteur a prêté une vie privée et des propos imaginaires. Il s'agit néanmoins d'une véritable histoire russe. Autrement dit, tout est vrai, dans ce roman, sauf ce qui ne l'est pas. L'auteur nous emmène ici dans un dédale infernal, délivrant les vérités les plus glaçantes sous le couvert d'une réconfortante fiction, sans qu'il soit réellement possible de démêler le vrai du faux sans une recherche extérieure.
Voici donc l'histoire du Kremlin, vue de l'intérieur, depuis la chute de l'empire soviétique jusqu'au déclenchement de la guerre en Ukraine. Et ce n'est pas la vision d'une petite souris cachée au pied d'un mur, mais bien celle du plus proche conseiller du Tsar --- Vladimir Poutine sous la plume de Giuliano da Empoli. Nous assistons ainsi aux événements qui ont présidé à son arrivée au pouvoir et comment, et pourquoi, il y est ensuite resté. La découverte, ici, est la logique implacable du déroulement des événements sur une vingtaine d'années ; une logique implacable si l'on est familier de la tournure d'esprit russe, pour peu que l'on puisse généraliser ainsi. Car c'est en effet l'a priori de la narration : le "Russe" est fondamentalement différent de "l'occidental" ; et seule la compréhension de cette différence permet d'appréhender le déroulement de l'histoire, y compris telle que nous la vivons en 2025.
Je ne sais pas si c'est la réalité, mais le roman est très convaincant en la matière. Il permet au lecteur de pénétrer l'esprit du Tsar, de vivre l'Histoire avec son regard. C'est un roman de 2022 dont les paraboles raisonnent de manière assourdissante au regard des événements géopolitiques de 2025.
Mais est-ce un roman ? Une fiction, certainement. Les caractéristiques du roman m'ont manqué au début : intrigue, suspens, direction, objectif. Le caractère assez lointain maintenant — près de 40 ans — des événements historiques du début du livre atténue la charge émotionnelle qu'ils pourraient autrement porter, contrairement, à la fin, glaçante s'il en est, du fait de son impact immédiat sur nos vies. Voici donc plutôt, à mon humble avis, un documentaire-fiction, ou un docu-fiction, comme le petit écran les aime. Cela n'enlève absolument rien à l'intérêt de la lecture, au contraire.
Bienvenue dans le maelström de la géopolitique à la russe. La gageure est d'en sortir indemne.