A la veille de la Première Guerre mondiale, Fred et Flora, deux gamins des rues, …
En février 1929, Trotski fut expulsé d'U.R.S.S. Pourquoi Staline, qui l'avait jeté dans ces poubelles de l'Histoire où Trotski, lui-même, aimait enfouir ses adversaires, le ressortait-il soudain pour le lancer à la face de l'univers ? Mystère. Pensait-il qu'il ne se relèverait jamais de cet affront ? Pensait-il que l'Occident allait persécuter le créateur de l'armée rouge et que l'exil serait son enfer ? Staline, qui n'avait jamais quitté la Russie et qui ne la quittera jamais, connaissait bien mal l'Occident. L'Occident raffole des martyrs. Pour les Occidentaux, Trotski au pouvoir était un monstre ; Trotski, chassé du paradis soviétique, devenait une victime qu'il fallait aimer.
A la veille de la Première Guerre mondiale, Fred et Flora, deux gamins des rues, …
– Sais-tu, dit Durruti à Fred, qu'en même temps que le conseil de guerre condamnait Cottin à mort, qui avait seulement blessé Clemenceau, Raoul Villain, l'assassin de Jaurès, était amnistié ?
Fred, silencieux, pensait qu'en Russie, ni Villain ni Cottin n'auraient survécu à leur condamnation. Mais le stipuler n'était-ce pas faire l'éloge de cette société capitaliste qu'ils exécraient autant que la société bolchevique ?
A la veille de la Première Guerre mondiale, Fred et Flora, deux gamins des rues, …
May Picqueray mit précipitamment ses mains dans les poches de sa veste et Trotski resta le bras ballant.
– Tu refuses de me serrer la main, camarade May, pourquoi ?
– Je suis anarchiste. Il y a Cronstadt et Makhno entre nous.
A la veille de la Première Guerre mondiale, Fred et Flora, deux gamins des rues, …
« Des monstres froids »... Cette expression, que Fred ne connaissait pas, lui parût aussitôt une évidence. Trotski, Zinoviev, Dzerjinski, étaient des monstres froids. La société implacable qu'ils mettaient en place était une société de glace. Elle tendait vers la perfection glacée des machines, de ces systèmes bureaucratiques, qu'admirait Lénine. Tous les dirigeants bolcheviks, tous leurs subalternes, aspiraient à cette perfection froide. Froide comme l'acier du canon de revolver posé sur la nuque du prisonnier descendant l'escalier des caves. Froide comme la mort.
A la veille de la Première Guerre mondiale, Fred et Flora, deux gamins des rues, …
Il manquait en fait à cette Révolution cette sensualité que les nuits lui dérobaient. Tout était froid dans cette Russie qui, dans le lointain des pays occidentaux, apparaissait comme un soleil. Tout était froid : la terre, la glace, la neige, le givre, le train de Trotski, l'acier des armes automatiques, le regard des tchékistes, la décision des décideurs.
A la veille de la Première Guerre mondiale, Fred et Flora, deux gamins des rues, …
Fille d'un général du tsar, Alexandra Kollontaï, menchevik avant la Révolution, puis membre du Comité central du parti bolchevik dès 1917, avait publié plusieurs ouvrages où elle annonçait la désagrégation de la famille traditionnelle dans la société communiste, dénonçait le mariage comme instrument d'oppression de la femme et préconisait une "école de l'amour" où auraient été enseignés "l'amour jeu" et "l'amitié érotique". Un tel programme ne l'empêchait pas d'être commissaire du peuple à l'Assistance publique, bien qu'il effarouchât le machisme de plus d'un de ses collègues.
Dans le pire désert de Mars, il y a un coin plus perdu que les …
100 ans de solitude sur Mars
4 étoiles
Un livre étrange qui semble mélanger des influences très diverses : un désert de SF mystique à la Moebius, une cité dystopique qui rappelle « Brazil » de Terry Gilliam, une ambiance de conquête de l'ouest, des voyages dans le temps... Mais la référence principale c’est sans doute « 100 ans de solitude » de Gabriel García Márquez avec lequel les parallèles sont nombreux : - le livre est centré sur un même village dont l’histoire est racontée depuis sa fondation jusqu’à sa destruction, - on suit les familles qui l’habitent sur plusieurs générations, - il y a une part de surnaturel et de merveilleux (même si ici la spiritualité est intimement liée à la technologie), - une puissante entreprise sans foi ni loi va venir exploiter une ressource autour du village, ce qui va bouleverser la vie des habitants… Jusqu’à la structure même du livre, composé de courts récits …
Un livre étrange qui semble mélanger des influences très diverses : un désert de SF mystique à la Moebius, une cité dystopique qui rappelle « Brazil » de Terry Gilliam, une ambiance de conquête de l'ouest, des voyages dans le temps... Mais la référence principale c’est sans doute « 100 ans de solitude » de Gabriel García Márquez avec lequel les parallèles sont nombreux :
- le livre est centré sur un même village dont l’histoire est racontée depuis sa fondation jusqu’à sa destruction,
- on suit les familles qui l’habitent sur plusieurs générations,
- il y a une part de surnaturel et de merveilleux (même si ici la spiritualité est intimement liée à la technologie),
- une puissante entreprise sans foi ni loi va venir exploiter une ressource autour du village, ce qui va bouleverser la vie des habitants…
Jusqu’à la structure même du livre, composé de courts récits à chaque fois centrés sur un personnage différent. La plupart vont avoir une destinée hors du commun, souvent tragique, mais toujours racontée avec beaucoup d’humour (certains passages m’ont même franchement fait penser à du Terry Pratchett).
On peut noter également que la plupart des personnages sont non-blancs. Ce n’est pas vraiment dit explicitement mais on le devine à leurs noms et à d’autre indices culturels qui évoquent plutôt l’Amérique du sud, l’Afrique, l’Inde ou l’Asie, et au fait que les rares personnages blancs sont qualifiés de « face de fromage blanc »…
Ceci dit, malgré l’originalité et une qualité d’écriture (et de traduction) indéniable, le livre part un peu dans tous les sens au risque de perdre ou de fatiguer le lecteur. Personnellement, je l’ai trouvé un peu long.
Mais si vous cherchez un roman de SF qui sort des sentiers battus, celui-ci mérite quand même le détour.