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Ameimse

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A rejoint ce serveur il y a 2 années

Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures : - des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lus principalement en VF, parfois en VO anglophone. - quelques écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques... - possiblement à l'occasion des livres d'histoire.

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Livres de Ameimse

Lectures en cours

a publié une critique de Hard Mary par Sofia Samatar

Sofia Samatar: Hard Mary (Hardcover, français language, 2025, Argyll)

Par une froide nuit d’hiver, dans un village de Pennsylvanie appelé Jericho, des filles d’une …

Hard Mary

Une communauté religieuse traditionnelle, un robot qui apparaît mystérieusement un soir d'hiver, et un groupe d'adolescentes découvrant cette "dame en métal" et lui donnant un nom, Hard Mary... S'ouvrant sous des allures de conte, cette novella s'est révélée être une lecture tour à tour déroutante, intrigante et fascinante.

Sofia Samatar réussit à explorer, en un récit court et elliptique, différentes facettes, humaines et technologiques, d'un concept de départ consistant à provoquer la rencontre de deux mondes, qui n'avaient pas vocation à se croiser. De ce contact, des décalages et des changements vont naître. C'est ainsi une histoire sur les rôles que, humain·es comme machine, l'on nous programme à endosser. Entre déterminisme social ou technologique et dé/reprogrammation, les dominations qui s'y déploient sont multiples, mais au fil du récit s'esquissent en parallèle des espaces, d'autres possibles. La mise en récit même et les choix narratifs questionnent et interpellent, conservant jusqu'au bout …

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a terminé la lecture de Triste tigre par Neige Sinno

Neige Sinno: Triste tigre (Paperback, français language, 2023, P.O.L)

J'ai voulu y croire, j'ai voulu rêver que le royaume de la littérature m'accueillerait comme …

Longtemps je n’ai pas osé ouvrir ce livre. Je ne me sentais pas le courage d’être confronté au récit à la première personne du viol d’une enfant, répété pendant des années. J’avais tort. Car ça n’est pas tant un témoignage sur ce que l’autrice a vécu enfant qu’une réflexion, avec du recul, sur l’après, sur la vie avec le souvenir d’avoir été violée. J’ai trouvé toutes ces réflexions très intéressantes. Elles sortent du traitement habituel de l’inceste dans la littérature. Permettent de mieux comprendre, à la fois l’acte, sa place dans la société, et les différentes réactions des victimes et des bourreaux. J’ai été impressionné par la force des convictions de Neige Sinno, notamment lorsqu’elle ne souhaite pas la prison à son agresseur, mais juste qu’il ne puisse pas recommencer. Une lecture à la fois plus accessible que je ne pensais, et qui va bien au delà du témoignage pour …

a publié une critique de L'ombre de l'arbre abattu par Li-Cam

Li-Cam, Philippe Aureille: L'ombre de l'arbre abattu (Paperback, français language, 2008, Organic Editions)

Et si les ombres avaient peur de nous et non l'inverse ? Et si elles …

"Et si, au détour d'une balade, une ombre qui n'appartient à personne te proposer de l'écouter ? Le ferais-tu ?"

La nouvelle de ce livre est proposée dans un ouvrage qui constitue un objet d'art à part entière : illustrée par Philippe Aureille, publiée sur du papier cartonné, elle voit son texte s'adapter formellement à des illustrations couvrant parfois la majeure partie des deux pages, déclinant diverses représentations intrigantes ou déroutantes de bois et d'oeil(s) qui vous fixent.

L'histoire en elle-même se lit avec plaisir et curiosité. Elle emprunte aux registres du conte et de la légende pour donner la parole à une ombre, laquelle entreprend de bousculer les représentations communes que la personne à laquelle elle s'adresse partage avec les lecteurices. Le court récit est ciselé et poétique, un récit à tiroirs malgré son format très bref, dans lequel il est facile de se laisser entraîner, et qui n'a pas fini de déployer et d'étirer ses facettes alors que l'on referme le livre.

En résumé : un beau livre, …

Li-Cam, Philippe Aureille: L'ombre de l'arbre abattu (Paperback, français language, 2008, Organic Editions)

Et si les ombres avaient peur de nous et non l'inverse ? Et si elles …

Il n'y a rien de plus commun qu'une ombre, rien de plus anonyme. Une ombre n'a pas de visage, pas de personnalité, pas de caractère et aucune volonté hormis celle de servir au mieux son double matériel. Elle y consacre sa vie et ne reçoit rien en retour. Rares sont ceux qui sont reconnaissants à l'égard de leur ombre, même s'il leur arrive d'avoir de la gratitude pour celle d'autrui sous un soleil de plomb. Les hommes opposent souvent l'ombre à la lumière dans leur ignorance de notre vraie nature. Nous craignons les ténèbres plus que toute autre chose au monde. Penser que l'ombre préfère l'obscurité, c'est oublier qu'elle disparaît à la nuit tombée. Laisse-moi te confier un grand secret. Les ombres grandissent le soir pour faire peur aux ténèbres. Elles se renforcent au crépuscule jusqu'à devenir des spectres colossaux pour s'engager dans un combat sans merci qui fait rage depuis la création.

L'ombre de l'arbre abattu de ,

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Julia Serano: Manifeste d'une femme trans et autres textes (Paperback, français language, 2025, Cambourakis)

« [...] cet essai de l'écrivaine américaine Julia Serano est l'un des piliers du transféminisme. …

Puisque la plupart des gens sont incapables de comprendre pourquoi quelqu'un abandonnerait les privilèges et les pouvoirs masculins pour devenir une femme relativement impuissante et démunie sur le plan social, elles et ils imaginent que le but principal des femmes trans est d'acquérir le seul pouvoir censé appartenir aux femmes dans notre société : la capacité à séduire les hommes et à exprimer leur féminité.

Manifeste d'une femme trans et autres textes de  (Page 61)

Ursula K. Le Guin, Ketty Steward, Saul Pandelakis, Camille Leboulanger, Marge Piercy, Thomas Geha: Comment écrire de la SF après la fin du monde ? (French language, 2025, Éditions Goater) Aucune note

Ce livre ne peut être vendu. Mais il peut être offert pour l'achat de deux …

Un court recueil de textes, stimulants, où plusieurs auteurices de science-fiction (Saul Pandelakis, Ketty Steward, Marge Piercy, Camille Leboulanger) s'interrogent dans de courts articles sur leurs rapports au "futur", au sens et à la portée de la littérature de science-fiction dans le contexte actuel - avec en filigrane cette question qui figure dans le titre, "Comment écrire de la SF après la fin du monde ?". L'occasion de discuter (et de contester) certaines injonctions à la mise en scène de "futurs désirables" ou encore ce que charrie cette formule renvoyant à "la fin du monde". À noter également une courte nouvelle de Ludivine Fournier, "Filer tout droit sur l'horizon" qui s'insère parfaitement dans le recueil. Une lecture recommandée pour qui veut réfléchir sur et avec la littérature de science-fiction. Ce sont toustes des auteurices dont j'apprécie les oeuvres - j'ai donc particulièrement apprécié les lire dans un autre cadre que …

Ursula K. Le Guin, Ketty Steward, Saul Pandelakis, Camille Leboulanger, Marge Piercy, Thomas Geha: Comment écrire de la SF après la fin du monde ? (French language, 2025, Éditions Goater) Aucune note

Ce livre ne peut être vendu. Mais il peut être offert pour l'achat de deux …

En préparant le livre qui deviendra Trois guinées, Virginia Woolf écrivit dans son carnet, en guise de titre : "Glossaire" ; car elle avait dans l'idée de réinventer la langue anglaise, pour raconter une histoire différente en ayant recours à une structure nouvelle. L'un des termes de ce glossaire est 'héroïsme', dont la définition est : "Botulisme." Quant à 'héros', dans le dictionnaire de Virginia Woolf, il signifie "Bouteille". Le héros comme bouteille... sévère réévaluation. Pour ma part je proposerai ici la bouteille comme héros. Pas seulement la bouteille de gin ou de vin, mais au sens plus général de "contenant", objet qui renferme autre chose.

Comment écrire de la SF après la fin du monde ? de , , , et 3 autres (Page 59)

Extrait de : "Le fourre-tout de la fiction, une hypothèse", par Ursula K. Le Guin (1986), traduction par Hélène Collon pour le recueil Danser au bord du monde publié par les éditions de l'Éclat en 2020.

Texte plus connu en France sous le titre "La théorie de la fiction-panier", et qui gagne toujours autant à être lu et relu !

a publié une critique de Les Amants du Ragnarok par Jean-Laurent Del Socorro

Jean-Laurent Del Socorro: Les Amants du Ragnarok (Albin Michel Imaginaire)

" Temps des haches, temps des épées, Les boucliers sont fendus, Temps des tempêtes, temps …

Les Amants du Ragnarök

Après les légendes arthuriennes, Jean-Laurent Del Socorro s'intéresse avec ce roman aux mythes nordiques et tout particulièrement à cette fin du monde prophétisée qu'est le Ragnarök. Avec l'Edda en toile de fond dont des extraits parsèment le récit en lui insufflant une dimension lyrique, il livre une réécriture mythologique qui emprunte avant tout un registre intime et émotionnel, où, si la violence guerrière de l'univers dépeint reste omniprésente, le récit ne s'y réduit absolument pas. Derrière l'enjeu du Ragnarök annoncé qui constituera la bataille finale de l'histoire, le roman se déploie autour d'histoires vécues, histoires de pertes, de deuils, de regrets et de temps désormais écoulé, révolu, laissant place à des souvenirs qui eux-mêmes paraissent bien fragiles dans les mémoires faillibles des protagonistes. Humain·es, mais aussi dieux·éesses, se retrouvent ainsi confronté·es, chacun·e à leur manière à leur finitude. Cela confère au récit une tonalité douce amère, où la plume sensible …

a commencé la lecture de Hard Mary par Sofia Samatar

Sofia Samatar: Hard Mary (Hardcover, français language, 2025, Argyll)

Par une froide nuit d’hiver, dans un village de Pennsylvanie appelé Jericho, des filles d’une …

Nouveau texte de la collection RéciFs, "Hard Mary" est un court roman de Sofia Samatar, autrice dont Argyll avait déjà publié une oeuvre, il y a 3 ans, "Un étranger en Olondre", que j'avais alors beaucoup aimé. Curieuse donc de découvrir cette novella.

Ursula K. Le Guin, Ketty Steward, Saul Pandelakis, Camille Leboulanger, Marge Piercy, Thomas Geha: Comment écrire de la SF après la fin du monde ? (French language, 2025, Éditions Goater) Aucune note

Ce livre ne peut être vendu. Mais il peut être offert pour l'achat de deux …

Je propose donc qu'on se foute un peu la paix avec les futurs désirables. Qu'on arrête de se demander si la fiction peut changer le monde aussi, parce que c'est une question qu'on ne pose qu'aux artistes [...]. Admettons que cette question est un piège, une énième variante de la demande d'utilité sociale de l'art - question que l'on peut résoudre partiellement en regardant, historiquement, toutes les manières dont les arts (quelle que soit leur forme ou medium) ont changé le monde. Il existe un nombre infini de manières de futurer - c'est justement tout l'intérêt de la pratique. Cela revient souvent à penser des "dystopies douces". J'ai souvent désigné mon premier roman, La séquence Aardtman, de cette manière. [...] Je me dis a posteriori que le terme peut être trompeur : pour moi, la dystopie douce n'est pas un énième monde à l'agonie avec une petite touche de mignonnerie pour faire passer la pilule. La dystopie est douce en tant que mode activé à basse intensité : une dystopie où la catastrophe se déplie, plutôt qu'elle ne fait des tables rases. Une catastrophe que l'on peut habiter, à partir de laquelle futurer encore. Cette différence de degré est peut-être l'amorce d'une différence de nature... Prenons le risque de penser des futurs qui désobéissent à cette injonction à se rendre présents. Des futurs qui ne séduisent pas, qui posent question : des futurs dégoûtants. [...] Cela veut dire écrire des histoires qui décrivent des futurs ni bons ni mauvais, parce que le décalage du futur sert précisément à cela, à mettre devant nos yeux des réels possibles, qui sont à envisager et faire compter plutôt qu'à désirer.

Comment écrire de la SF après la fin du monde ? de , , , et 3 autres (Page 32 - 33)

Un extrait de la contribution de Saul Pandelakis, "Futurs dégoûtants, au risque de l'indésirable".