Écoute-moi bien, Clé. Je te laisserai y aller, mais écoute-moi. Tu dois faire preuve de la plus grande prudence. Ne t’amuse pas à adopter la plus jolie théière de la brocante. Sinon, tu sais ce qui va arriver ? Tu vas rapporter une bestiole ingérable, qui va te refroidir le thé juste pour t’emmerder et te le versera à côté une fois sur deux. Et si tu n’y prends pas garde, bientôt, tu te retrouveras avec un troupeau de théières sauvages. Parce que ta première théière, c’est la plus importante. La théière-mère. C’est elle qui guidera ensuite tout le troupeau et le soumettra à ta volonté. Comme le chien avec les moutons, tu vois ?
Je triche un peu sur les dates car je n'ai lu qu'un tome et demi de cette triologie qui explore le monde occidental avec les yeux d'un ethnographe venu de l'Amazonie. Avec des images souvent fixes ou proches les unes des autres et accompagnées de dialogues parfois assez longs, la narration a quelque chose de Fabcaro, si ce n'est que les aquarelles sont très douces, et que l'absurde qui émane de l'ensemble vise à nous faire prendre conscience de l'absurdité de notre monde occidental et, par corrélat, qu'il est plus que temps de défendre autre chose. (Les mésanges agressives sont à hurler de rire…)