Anthony a commencé la lecture de Le temps fut par Ian Mcdonald
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Le temps fut de Ian Mcdonald
Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d'un …
Rassure-toi, tu ne vas pas mourir de lire.
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19% terminé ! Anthony a lu 10 sur 52 livres.
Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d'un …
Je ne tarirai pas d'éloges concernant ce roman de Giorgio Bassani. J'y ai retrouvé du Proust, mais sans son — parfois difficilement supportable — idolâtrie de l'aristocratie. L'auteur nous transporte au sein de la bourgeoisie juive de Ferrare, dans l'Italie des années 30. Les premières lois raciales vont contraindre la jeunesse à se réfugier dans la propriété des Finzi-Contini. Le style de la traduction française est délicieux et l'auteur narre avec brio les sentiments et l'amour de jeunesse de son héros, une passion qui sombre dans le pathétique, rappelant une fois encore « À la recherche du temps perdu ». Pas la peine d'insister, je vous recommande vivement la lecture de ce roman.
Comme les nouvelles des Lunettes d’or, Le Jardin des Finzi-Contini peint la société provinciale italienne. Autour d’une énigmatique figure de …
Moi, au contraire, je soutenais que l’amour justifie et sanctifie tout, même la pédérastie ; et, de plus, que l’amour, quand il est pur, c’est-à-dire totalement désintéressé, est toujours anormal, asocial, etc., exactement comme l’art, avais-je ajouté, qui, lorsqu’il est pur et, donc, inutile, déplaît à tous les prêtres de toutes les religions, la religion socialiste y compris.
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (88%)
Mais oui, mais oui, s’écria-t-elle, et en ce sens que, moi aussi, comme elle, je ne disposais pas de ce goût instinctif pour les choses qui caractérise les gens normaux. Elle le sentait très bien : pour moi, non moins que pour elle, ce qui comptait c’était, plus que la possession des choses, le souvenir qu’on avait d’elles, le souvenir en face duquel toute possession ne peut, en soi, apparaître que décevante, banale, insuffisante. Comme elle me comprenait ! Mon désir que le présent devînt tout de suite du passé, pour pouvoir l’aimer et le contempler à mon aise, était aussi le sien, exactement pareil. C’était là notre vice : d’avancer avec, toujours, la tête tournée en arrière. N’en était-il pas ainsi ?
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (74%)
N’insistons pas, l’une des formes les plus odieuses de l’antisémitisme était précisément celle-ci : se plaindre que les Juifs ne soient pas assez comme les autres, et puis, vice versa, après avoir constaté leur assimilation à peu près totale au milieu environnant, se plaindre de l’opposé : se plaindre qu’ils soient tels que les autres, c’est-à-dire même pas un peu différents de la moyenne commune.
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (57%)
Impression mitigée sur ce premier roman. L'univers inventé par Benjamin Fogel est un trésor d'intelligence : c'est une extrapolation passionnante de la techno-société dans laquelle nous vivons aujourd'hui, mêlée avec justesse à l'un des futurs possibles liés aux enjeux climatiques. Pour autant, je suis un peu resté sur ma faim. C'est la difficulté du roman, à mon sens : comment, au sein d'un univers imaginaire (ou non), tisser une histoire qui crée le plaisir de la lecture. Un peu court, cette fois, je le crains. J'ai cependant beaucoup apprécié le dénouement totalement inattendu, en tous les cas pour moi, qui donne envie que le livre ne s'arrête pas en si bon chemin.
Tu sais depuis quelle heure la soussignée est debout, mon cher ? Depuis sept heures. Et ose t’étonner de me surprendre de nouveau au lit à onze heures ! Du reste, je ne dors pas : je lis, je griffonne quelques lignes de mon diplôme, je regarde par la fenêtre. Je fais toujours un tas de choses lorsque je suis au lit. La chaleur des couvertures me rend incomparablement plus active.
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (41%)
Je suis tombé sur cet article mais j'attends la fin de ma lecture pour le lire : « Traces proustiennes chez Giorgio Bassani » ( journals.openedition.org/transalpina/3578 )
Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d’un …
Livre qui donne une belle image de ce que signifie la normalité, la norme et comment cette norme se manifeste dans notre société. C'est un ouvrage collectif, qui questionne et répond par des réponses issues de l'expérience réelle, concrète des êtres humains. Sur une proposition de Fabienne Giuliani, psychothérapeute, les chercheurs du Groupe interdisciplinaire de l’Université de Lausanne, physiologiste, psychologue, mathématicien, juriste, philosophe et historien de la culture, ont tenté d’analyser la normalité, ce lieu commun rétif à toute définition simple et que le vivant ne cesse de négocier. Pierre Gisel, Alain Papaux, Hugues Poltier, Pierre Ryter, Françoise Schenk et Henri Volken.
C'est toute l'histoire du pont que retrace ici Ivo Andric, depuis sa construction par le vizir Mehmed-pacha Sokolovic - enfant …
— Regarde plutôt là-bas la périssoire, continua-t-elle – et tout en parlant, elle m’indiquait à travers la vitre de la portière que nos haleines commençaient à embuer, une grise silhouette oblongue et squelettique appuyée contre le mur opposé à celui occupé par les rayonnages des pamplemousses. – Regarde plutôt là-bas la périssoire, et admire, je t’en prie, avec quelle honnêteté, avec quelle dignité et avec quel courage moral elle a su tirer de sa totale perte de fonction les conséquences qu’elle devait en tirer. Les choses, elles aussi, meurent, mon cher. Et alors, puisqu’elles aussi doivent mourir, eh bien, mieux vaut les laisser mourir. De plus, cela a beaucoup plus de style, tu ne crois pas ?
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (39%)
Il y a quelque chose d'assez fascinant dans cette novella dans la manière dont se dévoilent peu à peu devant les scientifiques qui les découvrent puis les étudient ces mystérieuses "baleines célestes", créatures colossales et mystérieuses qui donnent l'impression aux observateurices que des étoiles bougeraient. En adoptant le point de vue de la scientifique qui va permettre leur découverte par les êtres humains, ce récit est d'abord celui d'une forme d'émerveillement communicatif dans un futur lointain où de nombreuses planètes ont été colonisées par l'espèce humaine. Par un contraste savamment entretenu, on se heurte cependant vite aux limites de l'éblouissement initial, car l'histoire délocalise dans l'espace et vis-à-vis de ces baleines célestes des problématiques très contemporaines de nos sociétés d'aujourd'hui dans leurs rapports au vivant : se développer/croître/suivre des promesses économiques et donc plutôt pencher vers l'éradication de créatures qui entravent ces développements et supposent des adaptations coûteuses pour pouvoir …
Il y a quelque chose d'assez fascinant dans cette novella dans la manière dont se dévoilent peu à peu devant les scientifiques qui les découvrent puis les étudient ces mystérieuses "baleines célestes", créatures colossales et mystérieuses qui donnent l'impression aux observateurices que des étoiles bougeraient. En adoptant le point de vue de la scientifique qui va permettre leur découverte par les êtres humains, ce récit est d'abord celui d'une forme d'émerveillement communicatif dans un futur lointain où de nombreuses planètes ont été colonisées par l'espèce humaine. Par un contraste savamment entretenu, on se heurte cependant vite aux limites de l'éblouissement initial, car l'histoire délocalise dans l'espace et vis-à-vis de ces baleines célestes des problématiques très contemporaines de nos sociétés d'aujourd'hui dans leurs rapports au vivant : se développer/croître/suivre des promesses économiques et donc plutôt pencher vers l'éradication de créatures qui entravent ces développements et supposent des adaptations coûteuses pour pouvoir cohabiter avec elles. L'autrice entretient un décalage entre le cadre futuriste et les modes de pensées qui demeurent ancrés dans notre XXIe siècle pour en souligner la logique mortifère (cependant accompagné d'un discours ayant tendance à naturaliser l'espèce humaine que je trouve, à titre personnel, toujours frustrant avec l'écueil de l'essentialisation qui fige les enjeux).
Au final, une novella très agréable à lire et qui ne m'a pas laissé indifférente, entre émerveillement scientifique et dénonciation.
Combien d’années s’est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? Plus de trente. Pourtant, si je ferme les yeux, Micòl Finzi-Contini est toujours là, accoudée au mur d’enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. En 1929, elle n’était guère plus qu’une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. Et moi, j’étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu’un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril. Nous nous regardions fixement l’un l’autre. Au-dessus d’elle, le ciel était bleu et compact, un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage. Rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l’a changé, du moins dans le souvenir.
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (15%)