Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité
Apprenti musicien (batterie, tablas)
Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
« Je me rendis compte que la mer elle-même devait être le personnage central de …
J'ai acheté ce livre découvert par hasard sur l'étal du libraire, comme on ramasse un morceau de bois flotté en se promenant sur la plage. Parce que j'aime la mer, son bruit, son odeur, son mouvement, et que, pourtant, je ne sais pas la voir.
Traduction d'Elisabeth Beyer et d'Aleksandar Grujicic.
A la fin de la guerre civile espagnole, l’écrivain …
Le narrateur, un homme en crise personnelle, journaliste qui se considère comme un écrivain raté, découvre par hasard l'histoire de Rafael Sánchez Mazas, écrivain et l'un des fondateurs de la phalange (organisation espagnole fasciste dans les années 30) : alors que la guerre civile espagnole était sur le point d'être gagnée par les troupes franquistes, Sánchez Mazas, prisonnier des troupes républicaines devait être exécuté avec d'autres prisonniers. Dans la cohue, il s'échappe, et ne doit sa vie sauve qu'à un soldat républicain qui le voit mais ne le dénonce pas et à quelques « amis de la forêt », déserteurs de l'armée républicaine, qui l'aident à survivre pendant les quelques jours qui suivent.
La découverte de cet épisode romanesque mais véridique conduit le narrateur à vouloir en savoir plus. Cette enquête à la première personne est le sujet du livre dont on ne saura trop bien ce qui fait partie …
Le narrateur, un homme en crise personnelle, journaliste qui se considère comme un écrivain raté, découvre par hasard l'histoire de Rafael Sánchez Mazas, écrivain et l'un des fondateurs de la phalange (organisation espagnole fasciste dans les années 30) : alors que la guerre civile espagnole était sur le point d'être gagnée par les troupes franquistes, Sánchez Mazas, prisonnier des troupes républicaines devait être exécuté avec d'autres prisonniers. Dans la cohue, il s'échappe, et ne doit sa vie sauve qu'à un soldat républicain qui le voit mais ne le dénonce pas et à quelques « amis de la forêt », déserteurs de l'armée républicaine, qui l'aident à survivre pendant les quelques jours qui suivent.
La découverte de cet épisode romanesque mais véridique conduit le narrateur à vouloir en savoir plus. Cette enquête à la première personne est le sujet du livre dont on ne saura trop bien ce qui fait partie du « récit réel » et ce qui relève du roman.
Roman ou récit, ce livre est une enquête très émouvante sur ce qui, à un moment ou un autre de nos vies, nous conduit à la faire bifurquer, que nous décidions d'écrire un livre ou de sauver de la mort un écrivain fasciste.
Traduction d'Elisabeth Beyer et d'Aleksandar Grujicic.
A la fin de la guerre civile espagnole, l’écrivain …
Encore le résultat d'une attitude de marabout-d'ficelle dans la librairie. Je ne sais plus pourquoi j'avais choisi de découvrir Javier Cercas par Terra Alta, mais après ce roman policier et le 2e tome de cette trilogie, j'avais décidé d'attendre la sortie en poche du 3e, et m'étais fait conseiller ce livre, qui s'avère être celui par lequel cet auteur s'était fait connaître.
C'est un récit « vrai », comme peut en écrire, de l'autre côté de l'Atlantique, un Daniel Mendelsohn — juste pas la même forme de fascisme.
Que devient l’œuvre d’un écrivain lorsqu’il est traduit, surtout s’il s’appelle Franz Kafka ? Au …
Drôle de livre, que j'avais acheté avec enthousiasme après en avoir lu la recension par Christian Salmon dans AOC. Belle idée que d'aborder Kafka, mort quasi inconnu, presque sans œuvre, et pourtant le plus grand des écrivains avait prophétisé Max Brod, par le regard de dix de ses traducteurs qui lui ont rétrospectivement donné vie.
Pourtant, chapitre après chapitre, malgré les connaissances de l'autrice, l'érudition dit la 4e de couverture, ne parviennent à me défaire d'une désagréable impression de superficiel. Comme si elle avait su ce qu'elle voulait nous dire, mais que toute cette émotion que je crois sincère n'avait pu se coucher sur la page d'encre.
Je ne dirais pourtant pas que cette lecture aura été inutile, juste qu'elle m'aura donné un peu plus soif encore.
Que devient l’œuvre d’un écrivain lorsqu’il est traduit, surtout s’il s’appelle Franz Kafka ? Au …
Ce n'est qu'après sa mort que les livres de Kafka firent de lui l'écrivain mondial qu'il est aujourd'hui. Ses traducteurs, en particulier les premiers, ont joué un rôle fondamental dans la création et la diffusion du mythe.
Cet essai nous en montre dix facettes et nous plonge à des époques et des régions très diverses, à des enjeux de traduction également très variés.
C'est intéressant, instructif, touchant, mais peut-être pas aussi profond que je l'aurais espéré. (Je n'en suis qu'au premier tiers.)
Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils …
Un témoignage hallucinant, bouleversant. 180 petites pages, l'hiver et le printemps à Auschwitz, où la haine la plus féroce, inconcevable, à peine dicible, les souffrances impensables et les morts innombrables, ne parviennent pas à éliminer la Vie.
Un témoignage dont, je crois sans exagération, on sort un peu autre.
Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils …
C'est surprenant comment les récits d'Auschwitz, qui sont tellement remplis de morts, dont de nombreux aspects sont carrément insoutenables, sont malgré tout des récits de vie.
Une minute. Pas une seconde de plus. C’est le temps dont dispose la proie d’un …
Un roman policier d'honnête facture, gouleyant, mais au style un peu trop forcé. On ne peut s'empêcher de sourire, parfois, de frémir aussi, car le mode opératoire de l'assassin est carrément sadique. Et il y a quelques passages plutôt touchants même s'ils sont à la frontière du cliché.
An imaginative, feminist, and brilliantly relevant-to-today retelling of Orwell’s 1984, from the point of view …
Julia est une sorte de récriture du roman de George Orwell, 1984, du point de vue de Julia Worthing, la maîtresse de Winston Smith. Ma lecture de 1984 date d'il y a 40 ans, et ma comparaison ne peut qu'être qu'entre le roman que j'ai entre les mains et mes souvenirs de cette ancienne lecture, souvenirs certainement corrompus par le fait que l'univers de 1984 est régulièrement convoqué comme métaphore.
J'étais enthousiaste de l'idée, un peu moins de sa réalisation. Peut-être ai-je eu du mal avec la langue anglaise (ma lecture des 100 premières pages était poussive), peut-être ai-je aussi du mal à supporter un style un peu banal, comme il est courant dans la littérature contemporaine américaine.
Malgré tout, Sandra Newman nous plonge et nous balade dans un monde terrifiant, fait de faux-semblants, de dissimulations, de trahisons, et où tout cela mène le plus souvent à la torture, …
Julia est une sorte de récriture du roman de George Orwell, 1984, du point de vue de Julia Worthing, la maîtresse de Winston Smith. Ma lecture de 1984 date d'il y a 40 ans, et ma comparaison ne peut qu'être qu'entre le roman que j'ai entre les mains et mes souvenirs de cette ancienne lecture, souvenirs certainement corrompus par le fait que l'univers de 1984 est régulièrement convoqué comme métaphore.
J'étais enthousiaste de l'idée, un peu moins de sa réalisation. Peut-être ai-je eu du mal avec la langue anglaise (ma lecture des 100 premières pages était poussive), peut-être ai-je aussi du mal à supporter un style un peu banal, comme il est courant dans la littérature contemporaine américaine.
Malgré tout, Sandra Newman nous plonge et nous balade dans un monde terrifiant, fait de faux-semblants, de dissimulations, de trahisons, et où tout cela mène le plus souvent à la torture, la misère, la mort.
En 2024, il est plus difficile d'attribuer à la récriture la charge dénonciatrice des totalitarismes qu'avait, en 1949, son modèle. Cela le rend d'ailleurs parfois un peu vain. Je n'y ai pas trouvé, pas décelé, le point de vue féministe que j'attendais (naïveté de ma part ?).
Malgré ces réserves, cette plongée dans une absurdie totalitaire violente aura été éprouvante, épreuve renforcée par la conclusion du livre, ouverte et pour le moins glaçante.
« Il faut croire à quelque chose pour s'indigner. »
Fuyant les États-Unis et le …
Vers 1960, Simeon, un Noir américain fuit le racisme de son pays et s'installe à Paris. Il vit avec une jeune femme juive polonaise et se lie d'amitié avec des Algériens qui lui montrent leurs conditions de vie, de lutte, et lui font prendre conscience que s'il n'est plus, lui-même, objet de racisme, la société française est loin d'en être exempte.
Le roman se résout avec le massacre du 17 octobre 1961.
Publié en 1963, ce livre est un des cris de colère les plus puissants que j'aie pu entendre face à tous les racismes que le siècle passé a pu produire.
« Il faut croire à quelque chose pour s'indigner. »
Fuyant les États-Unis et le …
« Fuyant les États-Unis et le racisme qui y règne, Simeon, un Noir américain, arrive à Paris au début des années 1960. Tout ici lui semble idyllique : les Noirs se promènent sans craindre pour leur vie, on refait le monde dans les cafés et, entre deux morceaux de jazz, on discute politique en séduisant des femmes. Mais alors que la guerre d'Algérie fait rage, Simeon s'aperçoit qu'en France, d'autres subissent le sort qui lui est réservé dans son pays. Comment rester passif face à l'injustice ? »
En 1963, William Gardner Smith écrit ce roman qui évoque le massacre du 17 octobre 1961, la répression brutale par la police française d'une manifestation d'Algériens qui bravaient le couvre-feu qui leur était imposé.
Sauf mon cœur, tout va bien est le récit poignant et introspectif d’un prêtre confronté …
Résumer ce beau livre serait trop banal. Disons qu'il commence quand un problème de muscle cardiaque conduit un prêtre d'une cinquantaine d'années à quitter son presbytère. Le reste est une histoire de partage, de musique et de cinéma, d'amitié indéfectible et d'amour parfois plus fragile, de vie et de mort.
Sauf mon cœur, tout va bien est le récit poignant et introspectif d’un prêtre confronté …
J'avais été subjugué par L'oubli que nous serons dans lequel Héctor Abad raconte son père, assassiné par un cartel à Medellin. Le titre du livre était celui d'un poème inédit de Borgès que l'auteur-narrateur retrouve dans la poche de son père mort. J'avais ensuite été fasciné par l'essai Trahisons de la mémoire qu'Abad a consacré à la quête de ce poème. Ce roman, semble-t-il inspiré de personnes réelles, met en scène un prêtre et des amis dont on sait d'emblée qu'ils vont être confrontés à la mort. Malgré cette forme littéraire évidemment tragique, il émane de ce livre une tendresse poignante et douce pour ses personnages.
Ni témoignage ni biographie, ce livre est le portrait de ma mère, Marie-Élisa Nordmann puis …
J'avais déjà écrit comme ce livre est bouleversant. Il est tout à la fois, livre de famille, livre d'histoire, livre de témoignage, livre de vie, livre de mort, livre de souvenirs, livre de Résistance, livre de combat. Livre de mystère aussi, tant il est plein de ces mystères qui font la singularité d'un être humain et que nul autre ne pourra jamais pénétrer.