Ça commence fort ! Dès la première page : le vélo moderne est en fait la voiture 2.0, bénéficiant de ses avancées technologiques, sans laquelle il n'existerait pas, et corrigeant ses défauts --- ses bugs --- les plus importants.
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Entre catalyseur de savoirs, passeur de compétences et ouvreur scientifique, j'aspire à l'exploration littéraire des futurs possibles, sans totalement exclure l'exploration future de possibles littéraires.
Mes alter egos numériques, dans le Fédivers ou sur le web libre sont là : fressengeas.net
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Nicolas Fressengeas a cité Bikepunk par Ploum
Mais sans les routes lisses et parfaites nécessaires aux voitures, il n'était pas possible de créer les premiers vélos. Sans les pneumatiques conçus pour absorber les vibrations d'une tonne de métal en mouvement, il n'aurait pas été imaginable d'inventer le VTT. En ce sens, le vélo représente "la voiture nouvelle génération", le descendant direct de l'automobile.
Nicolas Fressengeas a commencé la lecture de Bikepunk par Ploum
Reçu il y a quelques jours par ma Petite Librairie, Bikepunk, de @ploum@mamot.fr, s'est immédiatement frayé un chemin au sommet de la pile de mes lectures prochaines, tant ma curiosité est grande.
Il faut dire que l'objet de papier, le livre lui-même, est très séduisant. C'est l'œuvre de @pvheditions@re.lire.im qui ont très joliment mis en valeur le talent de l'illustrateur @brunoleyval@piaille.fr.
Je suis particulièrement séduit par l'attrape rêve confectionné à partir d'un plateau et d'une chaîne de vélo qui orne la deuxième page du livre. Il orne aussi des polos et t-shirts, ainsi que le Fedivers me l'a dévoilé. Espérons qu'ils seront disponibles à la vente…
Nicolas Fressengeas a terminé la lecture de Romans par H. G. Wells (Litera, #9)
C'est avec La guerre des mondes que s'achève la lecture de ce recueil de quatre des plus grands romans de H.G.Wells. Des quatre, c'est ce dernier dont la redécouverte fut la plus intéressante. Peut être du fait de la modernité du récit, par delà les nombreuses années qui nous séparent de son écriture.
Toutefois, et bien qu'il faille évidement s'y attendre, le racisme et la misogynie ordinaires imprégnent toutes les pages, mettant en évidence le chemin parcouru depuis, même si nous ne sommes pas au bout du chemin.
Malgré tout, voici bien l'un des grands précurseurs de la science-fiction moderne. A relire pour les amateurs du genre, et à découvrir pour les autres !
Nicolas Fressengeas a cité Romans par H. G. Wells (Litera, #9)
Tous ceux-là… le genre de gens qui vivaient dans ces maisons, et tous ces fichus petits commis qui vivaient dans ces banlieues… ils ne serviraient à rien. Ils n'ont pas de caractère en eux, pas de rêves pour exprimer leur fierté, leur désir de vivre. Et un homme qui n'a ni l'un ni l'autre, Seigneur ! Qu'est-ce qu'il est d'autre que trouille et précautions ? Tout ce qu'ils faisaient, c'était foncer à leur boulot : j'en ai vu des centaines, leur reste de petit déjeuner hâtif à la main, à se précipiter tout bien mis pour attraper leur petit train avec leur ticket d'abonnés par peur d'être renvoyés s'ils étaient en retard ; à exécuter une besogne qu'ils avaient peur de se donner la peine de comprendre ; à se précipiter pour rentrer chez eux parce qu'ils avaient peur de ne pas être à l'heure pour le repas du soir ; à rester chez eux après le diner parce qu'ils avaient peur des rues malfamées, et à dormir avec la femme qu'ils avaient épousée, non pas parce qu'ils avaient envie d'elle, mais parce qu'elle avait un peu d'argent qui leur procurait une petite sécurité dans leur voyage étriqué et craintif à travers le monde. Des vies sous contrat d'assurance, un peu d'argent investi par peur des accidents, Et le dimanche : la peur de l'au-delà. Comme si l'enfer avait été bâti pour les lapins ! Eh bien, les Martiens, pour eux, ça sera une bénédiction. De jolies cages spacieuses, de la nourriture enrichissante, une procréation planifiée, aucun souci. Après une semaine environ à se carapater le ventre vide à travers la campagne et les champs, ils s'en reviendront et seront contents d'être capturés. En un rien de temps ils seront très heureux. Ils se demanderont comment les gens faisaient quand il n'y avait pas de Martiens pour veiller sur eux. Et les piliers de bar, les dandys et les chanteurs, je les vois d'ici. Je les vois d'ici, répéta-t-il avec un sombre contentement. Il y aura tous les sentiments et toute la religion voulus, chez eux. Il y a des centaines de choses que j'ai vues, de mes yeux vues, et que je n'ai commencé à discerner clairement que ces derniers jours. Beaucoup de gens prendront les choses comme elles viendront, des gens stupides et gras. Et plein aussi qui seront poursuivis par une sorte de sentiment que tout sera devenu anormal et qu'ils devraient agir d'une façon ou d'une autre. Vous savez, chaque fois qu'on en arrive à ce que plein de gens pensent que tout est anormal et qu'ils devraient agir d'une façon ou d'une autre, les faibles, ou ceux qui le sont devenus après d'intenses réflexions complexes, se rabattent toujours sur une sorte de religion prônant de ne rien faire, extrêmement pieuse et supérieure, et se soumettent à la volonté du Seigneur et à la persécution. Il est très probable que vous avez eu la même expérience. C'est l'énergie dans une tempête de trouille où tout part complètement sens dessus dessous. Ces cages seront remplies de psaumes, d'hymnes et de piété. Et ceux qui possèdent une tournure d'esprit moins simpliste œuvreront dans une sorte de, comment dire, d'érotisme.
— Romans de H. G. Wells (Litera, #9) (Page 872 - 873)
La science-fiction, c'est écrire au futur à propos du présent. C'est romancer demain pour évoquer aujourd'hui.
La science-fiction du XIXe siècle nous parle du XIXe siècle.
Et pourtant, cette citation me semble avoir traversé les siècles sans encombres, avec un texte aussi pertinent au milieu du XXe qu'en cette fin de 2024.
Nicolas Fressengeas a répondu au statut de ThierryJ 📚
@ThierryJoffredo@bouquins.zbeul.fr
Assez d'accord. J'ai adoré la première partie, la moins optimiste. Mais la deuxième, la solution, m'a laissé un peu perplexe. Je crains qu'elle ne soit assez peu plausible.
Nicolas Fressengeas a répondu au statut de Nicolas Fressengeas
@Balbec Voici la traduction par Henry Davray, trouvée sur Ebooks. Imperfection confirmée pour la nouvelle traduction.
"À l’opposition de 1894, une grande lueur fut aperçue, sur la partie éclairée du disque, d’abord par l’observatoire de Lick, puis par Perrotin de Nice et d’autres observateurs. Je ne suis pas loin de penser que ce phénomène inaccoutumé ait eu pour cause la fonte de l’immense canon, trou énorme creusé dans leur planète, au moyen duquel ils nous envoyèrent leurs projectiles. Des signes particuliers, qu’on ne sut expliquer, furent observés lors des deux oppositions suivantes, près de l’endroit où la lueur s’était produite."
Nicolas Fressengeas a répondu au statut de Anthony
@Balbec Oui... c'est une nouvelle traduction ;)
Nicolas Fressengeas a répondu au statut de Anthony
@Balbec Non, ce n'est pas une erreur de transcription. C'est un choix de Pierre Bondil, le traducteur. La version originale, que je colle ci-dessous, utilise le mot anglais observers, plus neutre. On peut effectivement discuter ce choix. Je ne suis pas sûr que la distinction entre astronomie et astrologie était aussi forte au XIXe siècle qu'aujourd'hui.
Version originale :
During the opposition of 1894 a great light was seen on the illuminated part of the disk, first at the Lick Observatory, then by Perrotin of Nice, and then by other observers. English readers heard of it first in the issue of Nature dated August 2. I am inclined to think that this blaze may have been the casting of the huge gun, in the vast pit sunk into their planet, from which their shots were fired at us. Peculiar markings, as yet unexplained, were seen near the site of …
@Balbec Non, ce n'est pas une erreur de transcription. C'est un choix de Pierre Bondil, le traducteur. La version originale, que je colle ci-dessous, utilise le mot anglais observers, plus neutre. On peut effectivement discuter ce choix. Je ne suis pas sûr que la distinction entre astronomie et astrologie était aussi forte au XIXe siècle qu'aujourd'hui.
Version originale :
During the opposition of 1894 a great light was seen on the illuminated part of the disk, first at the Lick Observatory, then by Perrotin of Nice, and then by other observers. English readers heard of it first in the issue of Nature dated August 2. I am inclined to think that this blaze may have been the casting of the huge gun, in the vast pit sunk into their planet, from which their shots were fired at us. Peculiar markings, as yet unexplained, were seen near the site of that outbreak during the next two oppositions.
Nicolas Fressengeas a cité Romans par H. G. Wells (Litera, #9)
Pendant l'opposition de 1894, une puissante lumière fut observée sur la partie illuminée du disque, d'abord à l'observatoire de Lick, puis à Perrotin, près de Nice et ensuite par d'autres astrologues. Les lecteurs britanniques en ont d'abord entendu parler dans le numéro de la revue Nature daté du 2 août. Je suis enclin à penser que ces apparitions pouvaient indiquer la fonte de l'immense canon dans la vaste dépression creusée sur leur planète, d'où les projectiles furent tirés contre nous. Des phénomènes surprenants, non explicités à ce jour, furent repérés près du site de cette explosion de lumière durant les deux oppositions postérieures.
— Romans de H. G. Wells (Litera, #9) (Page 631 - 632)
Ce paragraphe fait référence à un article de la revue Nature du 2 août 1894. Il se trouve que cet article est parfaitement authentique et fait effectivement référence à l'observation d'une émission lumineuse à la surface de Mars.
L'article est intitulé A Strange Light on Mars (Une étrange lumière sur Mars). Il est disponible en accès ouvert au bout du lien ci-après : www.nature.com/articles/050319c0. ( Si ce lien ne fonctionne pas, il est aussi ici : www.nature.com/articles/050319c0.pdf )
La suite du récit est pure fiction. Toutefois, la lecture de cet article montre à quelle point les scientifiques de la fin du XIXe siècle étaient convaincus de l'existence des Martiens.
Est-ce cette observation dont le compte rendu est tout à fait authentique qui a motivé l'écriture de La guerre des mondes ?
Nicolas Fressengeas a répondu au statut de Soliman Hindy
@ploum@mamot.fr @solimanhindy Moi aussi ! Mais il est encore en commande à ma Petite Librairie. Et j'ai fait pire : demander un t-shirt : mamot.fr/@ploum/113374490031364676
Nicolas Fressengeas a cité Romans par H. G. Wells (Litera, #9)
Pourtant, avant de les juger trop sévèrement, nous devons nous souvenir de l'impitoyable et absolue destruction que notre propre espèce a imposée, non seulement aux animaux, tels le bison et le dodo éradiqués, mais à nos propres races inférieures. Les Tasmaniens, en dépit de leur ressemblance avec les humains, ont, durant un laps de temps de cinquante années, été entièrement rayés de la planète lors d'une guerre d'extermination menée par les immigrants européens. Sommes-nous de tels apôtres de la commisération pour nous plaindre si les Martiens guerroient avec un état d'esprit similaire ?
— Romans de H. G. Wells (Litera, #9) (Page 630 - 631)
Un éclair de lucidité de H.G.Wells. Éclair néanmoins très difficile à lire, de la plume d'un auteur dont le nom a traversé les siècles.
Décidément, non, ce n'était pas mieux avant.
Nicolas Fressengeas a cité Romans par H. G. Wells (Litera, #9)
L'ultime étape de l'épuisement des ressources qui, pour nous, reste incroyablement distante, est devenue un problème quotidien pour les habitants de Mars.
— Romans de H. G. Wells (Litera, #9) (Page 629)
Vu depuis le XIXe siècle, dans La guerre des mondes.
Nicolas Fressengeas a publié une critique de Dors ton sommeil de brute par Carole Martinez
Une lecture envoûtante, entre onirique et fantastique
5 étoiles
J'ai découvert ce dernier Roman de Carole Martinez à travers un article de Télérama, qui le présentait comme une incursion de l'autrice dans l'univers de la science-fiction, qui m'est particulièrement cher. C'est ce qui m'a attiré vers lui, mais ce n'est en revanche pas ce qui m'a fait l'apprécier.
Non, cher Télérama, je ne déposerais pas cet ouvrage sur l'étagère de la science-fiction, malgré son côté dystopie, par le manque de vraisemblance des faits. Il n'est certes pas simple à classer. C'est un ouvrage qui entre de plain-pied dans l'univers du sommeil et du rêve, dont il épouse les codes : à classer donc sur l'étagère onirique. À défaut, s'il s'y retrouve esseulé, l'on pourra le qualifier d'incursion dans le domaine du fantastique.
C'est un Cri qui saisit tous les enfants du monde au cœur de leur sommeil, en suivant la rotation terrestre : un rêve synchronisé qui tisse …
J'ai découvert ce dernier Roman de Carole Martinez à travers un article de Télérama, qui le présentait comme une incursion de l'autrice dans l'univers de la science-fiction, qui m'est particulièrement cher. C'est ce qui m'a attiré vers lui, mais ce n'est en revanche pas ce qui m'a fait l'apprécier.
Non, cher Télérama, je ne déposerais pas cet ouvrage sur l'étagère de la science-fiction, malgré son côté dystopie, par le manque de vraisemblance des faits. Il n'est certes pas simple à classer. C'est un ouvrage qui entre de plain-pied dans l'univers du sommeil et du rêve, dont il épouse les codes : à classer donc sur l'étagère onirique. À défaut, s'il s'y retrouve esseulé, l'on pourra le qualifier d'incursion dans le domaine du fantastique.
C'est un Cri qui saisit tous les enfants du monde au cœur de leur sommeil, en suivant la rotation terrestre : un rêve synchronisé qui tisse l'intrigue. Nous suivons Lucie, qui a fui les violences familiales avec sa maman et s'est réfugiée au milieu des étangs camarguais. Entre ruptures et amours, nous suivons ce duo au sein d'une intrigue mêlant Camargue, Paris, et un brin d'international à la poursuite du rêve.
Difficile d'en écrire plus tout en préservant le plaisir de la lecture. Plaisir magnifié, je trouve, quand l'autrice fait pénétrer le lecteur au sein des rêves des enfants : un réalisme onirique saisissant ! Les autres pages ne sont pas en reste tant le style narratif flirte avec la poésie.
Le mieux est peut-être de laisser la parole à l'autrice, au bout de ce lien.
Nicolas Fressengeas a terminé la lecture de Dors ton sommeil de brute par Carole Martinez
"Dors ton sommeil de brute" est un titre extrait d'un vers de Charles Baudelaire qui se laisse déguster lentement, tant les indices sont distillés au compte-goutte. Une lecture envoûtante, entre onirique et fantastique, qui fait entrer le lecteur au sein des rêves des protagonistes, au sens propre.
Pour en savoir plus avec France Culture, c'est ici : www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/entre-reves-et-cataclysmes-avec-carole-martinez-1715661