Super intéressant et très documenté !
Critiques et Commentaires
Je lis un peu de tout, surtout en français, parfois en espagnol ou en anglais.
J'ai quelques livres à donner listés sur inventaire.io : inventaire.io/shelves/27f5f8e89b15ab0504501d147cc2b876
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s_mailler a terminé la lecture de L'avenir, c'est l'esprit public par Clémentine Autain
s_mailler a publié une critique de Anent (Nouvelles des Indiens Jivaros) par Alessandro Pignocchi
Un superbe livre
5 étoiles
Après la lecture des "lances du crépuscule" de Philippe Descola, Pignocchi décide de se rendre en Amazonie chez les Achuars.
Le livre est fait de textes et de beaux dessins en aquarelle, noir et blanc puis couleur. Il relate les voyages de l'auteur mais illustre aussi ceux de Descola, ainsi qu'un entretien avec Descola dans son bureau.
Il n'y a aucune idéalisation des indiens Achuar, aucun angélisme mais énormément de respect et d'humanité, comme chez Descola d'ailleurs. On en apprend beaucoup et les dessins sont magnifiques. Je vous recommande complètement ce livre, que vous ayez lu ou pas "Les lances du crépuscule" vous ne le regretterez pas.
s_mailler a noté Anent (Nouvelles des Indiens Jivaros) : 5 étoiles

Anent (Nouvelles des Indiens Jivaros) de Alessandro Pignocchi
Les anent sont de petits poèmes chantés à voix basse par les Indiens jivaros pour établir une forme de transmission …
s_mailler a publié une critique de En attendant la montée des eaux par Maryse Condé
Tellement foisonnant que je m'y suis perdu.
3 étoiles
J'étais bien rentré dans le livre et dans l'histoire improbable de Babakar, mais l'autrice introduit petit à petit plusieurs autres personnage qui, chacun(e), racontent leur histoire dans un long récit. Chaque récit est intéressant, avec des histoires de déracinement et des drames familiaux, mais à force j'ai perdu de vue la cohérence du roman et le point commun entre les personnages. J'ai perdu le fil quoi. Je mets trois étoiles quand même parce que je pense qu'avec plus de concentration et de mémoire c'est sûrement un bon livre, mais moi je m'y suis perdu, et du coup je n'ai pas vraiment pris de plaisir à cette lecture.
s_mailler a publié une critique de Carnet du Pérou - Sur la route de Cuzco par Fabcaro
Un livre étrange, qui parle peu du Pérou.
2 étoiles
C'est très second degré, beaucoup d'autodérision de l'auteur, mais en revanche ça parle peu du voyage, du Pérou et des Péruviens. De plus, quand ça parle des Péruviens parfois j'ai trouvé que ça sonne un peu faux (les paysans qui font une pause au bar au centre de Lima, et pourquoi pas dans le 4ème à Paris tant qu'on y est...). Plus généralement tout le monde passe son temps à s'enfiler des sandwichs au quinoa et de l'alcool de quinoa. Je peux me tromper mais ça me semble bizarre, ou alors c'est aussi du second degré. Dans tous les cas ce n'est pas le livre auquel je m'attendais au vu de la couverture.
En revanche, j'ai bien aimé le style de certains portraits qui sont bien saisis, dommage qu'il n'y en ait pas plus.
s_mailler a publié une critique de Los rendidos par José Carlos Agüero
"Les capitulés", ou le don de pardonner.
4 étoiles
Aguero est le fils de combattants du Sentier Lumineux, assassinés dans les années 80-90. Maintenant historien, il a participé a la Commission Vérité et Réconciliation du Pérou après la sanglante guerre civile de ces années là.
Il nous livre un ensemble de textes regroupés sous le titre "Los rendidos" (littéralement, "ceux qui se sont rendus", intraduisible, sauf peut-être par un néologisme type "les capitulés").
Les textes sont courts et faciles d'accès. Aguero aborde des questions très difficiles, qu'est une victime, un coupable peut-il être aussi victime ? Peut-il, doit-il, demander pardon pour les crimes commis par ces parents ? A-t-il le droit d'être une victime pour pouvoir concéder le pardon aux meurtriers de ses parents ("le don de pardonner", sous-titre de l'édition originale) ?
Son cas personnel et d'autres, toujours exposés avec simplicité et humanité, viennent alimenter les réflexions sur ces questions de réparation, de culpabilité, d'innocence, de pardon.
Bien …
Aguero est le fils de combattants du Sentier Lumineux, assassinés dans les années 80-90. Maintenant historien, il a participé a la Commission Vérité et Réconciliation du Pérou après la sanglante guerre civile de ces années là.
Il nous livre un ensemble de textes regroupés sous le titre "Los rendidos" (littéralement, "ceux qui se sont rendus", intraduisible, sauf peut-être par un néologisme type "les capitulés").
Les textes sont courts et faciles d'accès. Aguero aborde des questions très difficiles, qu'est une victime, un coupable peut-il être aussi victime ? Peut-il, doit-il, demander pardon pour les crimes commis par ces parents ? A-t-il le droit d'être une victime pour pouvoir concéder le pardon aux meurtriers de ses parents ("le don de pardonner", sous-titre de l'édition originale) ?
Son cas personnel et d'autres, toujours exposés avec simplicité et humanité, viennent alimenter les réflexions sur ces questions de réparation, de culpabilité, d'innocence, de pardon.
Bien que l'ouvrage date de 2015, ces réflexions sur ce qu'est un terroriste, une victime, herite-t-on des crimes de ses parents, me frappent par leur actualité et leur pertinence dans le contexte français contemporain. Le choix d'éditer ce texte en français aujourd'hui, sous le titre (assez fade) "Après la violence" me semble particulièrement judicieux.
s_mailler veut lire Los rendidos par José Carlos Agüero
s_mailler a publié une critique de Cabeza de gallo y otros cuentos par César Dávila Andrade
Métaphysique et puissant
4 étoiles
Il s'agit d'un recueil de 19 contes, sélectionnés pour ce volume. Les contes font une dizaine de page en moyenne. J'ai beaucoup apprécié certains contes, d'autres moins. La langue est riche, parfois difficile d'accès. Plus bas je donne une brève accroche pour ceux que j'ai aimés. Tous ces contes sont traversés de thèmes puissants, obsédants : la mort, la cruauté, l'âme et le corps, la mystique chrétienne. Ils sont placés dans de magnifiques paysages puissamment décrits des Andes ou de la côte de l'Équateur. J'ai énormément apprécié la puissance des visions surréalistes, comme si on était dans des tableaux de Dalí en version andine. Les notions d'espace et de temps n'en sortent pas toujours indemnes, mais pourtant on garde le fil narratif. Cet auteur mérite d'être lu et connu, ses contes sont puissants. J'espère qu'un éditeur décidera un jour de le traduire en français.
Le conte titre, "cabeza de gallo" …
Il s'agit d'un recueil de 19 contes, sélectionnés pour ce volume. Les contes font une dizaine de page en moyenne. J'ai beaucoup apprécié certains contes, d'autres moins. La langue est riche, parfois difficile d'accès. Plus bas je donne une brève accroche pour ceux que j'ai aimés. Tous ces contes sont traversés de thèmes puissants, obsédants : la mort, la cruauté, l'âme et le corps, la mystique chrétienne. Ils sont placés dans de magnifiques paysages puissamment décrits des Andes ou de la côte de l'Équateur. J'ai énormément apprécié la puissance des visions surréalistes, comme si on était dans des tableaux de Dalí en version andine. Les notions d'espace et de temps n'en sortent pas toujours indemnes, mais pourtant on garde le fil narratif. Cet auteur mérite d'être lu et connu, ses contes sont puissants. J'espère qu'un éditeur décidera un jour de le traduire en français.
Le conte titre, "cabeza de gallo" (tête de coq) nous plonge en six pages dans deux des thèmes de l'ouvrage, la mort et la religion.
"Una centinela ve aparecer la vida" nous amène dans un voyage métaphysique en train, un train qui n'en finit pas d'escalader la Cordillère des Andes pour un trajet existentiel. Je l'ai énormément apprécié.
"El niño que está en el purgatorio" nous présente l'histoire d'un enfant dont l'âme reste emprisonnée au purgatoire à l'âge de 12 ans, tandis que sa vie d'adulte se poursuit.
"Sauce llorón" est une histoire d'enfance particulièrement cruelle, mystique et sur fonds de mépris de classe, où l'on sent très bien transparaître la dureté de la société équatorienne.
"Un cuento sin nadie", "un conte sans personne"... Le titre ne semble pas prometteur, et c'est pourtant une réussite.
" La extremidad obscura ", mon préféré, est l'histoire d'un homme qui s'intéresse à une femme semblant avoir une malformation du pied. L'histoire, mystique et inattendue nous tient en haleine jusqu'au final twist.
" La sierra circular", l'histoire métaphysique d'une alcoolique repentie dans une grande maison au sommet une montagne,
"La carrera de heno", encore un voyage mystique, existentiel, cette fois pour un bossu caché dans une charette de foin, d'où il observe nombre de paysages et de scènes.
L'ordre des contes ou leur mode de sélection ne sont pas expliqués, de façon générale il n'y a pas de contexte, pas de notes, pas d'appareil critique, ce qui est dommage. On aurait aimé en apprendre plus sur l'auteur et son contexte.
s_mailler a terminé la lecture de Rien ne s'oppose à la nuit par Delphine de Vigan
s_mailler veut lire Grain d’hiver par Laurence Biberfeld
Pour la critique de @clochix@bouquins.zbeul.fr qui donne envie, et pour l'atmosphère Béarnaise.
s_mailler a terminé la lecture de L'Anomalie par Hervé Le Tellier
s_mailler a publié une critique de Quand vient la horde par Aurélie Luong
Un roman très enlevé et très bien construit.
5 étoiles
C'est le premier livre de "dark fantasy" que je lis, et c'est une belle découverte pour moi. Ivan est un paisible paysan du Daesan, une contrée inspirée par la Corée avec des influences impériales d'un pays qui ressemble à la Russie. Sa vie bascule quand il est enlevé et brutalisé par des mercenaires appartenant à la Horde, une milice dirigée par une mystérieuses Putain Blanche. On le suit au cours de ses aventures avec cette troupe ultraviolente, et dans la construction d'une relation subtile et complexe avec Yekaterina, la Putain Blanche.
Le livre tient à la fois de la tragédie et de l'épopée, dans un monde pseudo-médiéval qu'Aurélie Luong nous décrit de façon particulièrement élaborée sur le plan social, politique et anthropologique. L'histoire est riche de rebondissements pour lesquels l'effet de surprise est à chaque fois saisissant. Je ne saurais trop recommander cette lecture même et surtout si vous n'êtes …
C'est le premier livre de "dark fantasy" que je lis, et c'est une belle découverte pour moi. Ivan est un paisible paysan du Daesan, une contrée inspirée par la Corée avec des influences impériales d'un pays qui ressemble à la Russie. Sa vie bascule quand il est enlevé et brutalisé par des mercenaires appartenant à la Horde, une milice dirigée par une mystérieuses Putain Blanche. On le suit au cours de ses aventures avec cette troupe ultraviolente, et dans la construction d'une relation subtile et complexe avec Yekaterina, la Putain Blanche.
Le livre tient à la fois de la tragédie et de l'épopée, dans un monde pseudo-médiéval qu'Aurélie Luong nous décrit de façon particulièrement élaborée sur le plan social, politique et anthropologique. L'histoire est riche de rebondissements pour lesquels l'effet de surprise est à chaque fois saisissant. Je ne saurais trop recommander cette lecture même et surtout si vous n'êtes pas familier du genre ce qui est mon cas.
En revanche, passez votre chemin si vous ne voulez pas être exposés à des scènes de guerre, de viol ou de torture d'une violence extrême. Mais cette violence ne nuit pas à la finesse et à la complexité du livre, bien au contraire.
s_mailler a terminé la lecture de Quand vient la horde par Aurélie Luong
s_mailler a publié une critique de Kintu par Jennifer Makumbi
Une saga familiale d'une intensité exceptionnelle.
5 étoiles
Face à un tel livre on est renvoyé à son incompétence comme "critique littéraire" du dimanche sur les réseaux sociaux. Je vais toutefois me lancer.
Ce roman est une saga familiale qui commence en 1750 avec l'histoire du gouverneur d'une province du Buganda, Kintu. Par ses erreurs, il s'attire, sur lui et sur sa descendance, une terrible malédiction.
On retrouve diverses branches de sa descendance plus de 200 ans plus tard à la fin du XXeme siècle, aux prises avec cette même malédiction, mais aussi avec les différents maux qui frappent l'Ouganda. Le régime d'Amin Dada, la guerre, l'épidémie de Sida, plus généralement aux tensions de cette société où les valeurs traditionnelles se heurtent aux monothéismes, au militarisme, aux épidémies. On suit ce "clan" qui cherche à se reconstituer et à réparer les fautes de leur aïeul pour mettre fin à la malédiction qui les frappe.
J'ai énormément apprécié ce …
Face à un tel livre on est renvoyé à son incompétence comme "critique littéraire" du dimanche sur les réseaux sociaux. Je vais toutefois me lancer.
Ce roman est une saga familiale qui commence en 1750 avec l'histoire du gouverneur d'une province du Buganda, Kintu. Par ses erreurs, il s'attire, sur lui et sur sa descendance, une terrible malédiction.
On retrouve diverses branches de sa descendance plus de 200 ans plus tard à la fin du XXeme siècle, aux prises avec cette même malédiction, mais aussi avec les différents maux qui frappent l'Ouganda. Le régime d'Amin Dada, la guerre, l'épidémie de Sida, plus généralement aux tensions de cette société où les valeurs traditionnelles se heurtent aux monothéismes, au militarisme, aux épidémies. On suit ce "clan" qui cherche à se reconstituer et à réparer les fautes de leur aïeul pour mettre fin à la malédiction qui les frappe.
J'ai énormément apprécié ce livre, une plongée dans les coutumes et la vie du Buganda, puis celles de l'Ouganda, de façon très vivante dans les deux cas. Une vraie immersion. Plusieurs intrigues sont menées de front et s'entremêlent, avec des personnages aux prises à des problèmes à la fois spirituels et terriblement concrets.
En un volume, on a quelque chose qui tient à la fois des Rougon-Macquart pour les "fêlures" qui resurgissent de génération en génération, et de "Cent ans de solitude" pour là aussi le suivi de cette famille sur des décennies, et ce côté magique, cyclique sans l'être tout à fait.
En ce sens j'ai l'impression que c'est un chef d'œuvre, en tout cas un roman qui restera marquant pour moi.