Ameimse a noté L'Initiation : 5 étoiles

L'Initiation de Octavia E. Butler (Xenogenesis, #2)
Retour sur Terre régénérée. Quelques décennies après L’Aube. D’un côté, une population hybride, de l’autre, une poignée d’humains rendus stériles …
Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures : - des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lus principalement en VF, parfois en VO anglophone. - des écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques... - possiblement à l'occasion des livres d'histoire.
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Retour sur Terre régénérée. Quelques décennies après L’Aube. D’un côté, une population hybride, de l’autre, une poignée d’humains rendus stériles …
Une humanité qui s'est autodétruite lors d'une guerre. De rares personnes survivantes récupérées par des extraterrestres. Parmi elles, celle qui va constituer le fil rouge de ce roman : Lilith. Le roman adopte son point de vue pour découvrir peu à peu une société extraterrestre Oankali riche et complexe. L'Aube propose une déclinaison originale du "premier contact" au sens où cela n'a rien d'une rencontre sur un pied d'égalité : l'humanité se retrouve entièrement placée sous la dépendance des Oankali, lesquels se trouvent en position d'analyser et d'étiqueter l'humanité à partir de leur propre perception, et d'imposer (ou du moins de tenter d'imposer) leur grille et leur fonctionnement à ce qu'il reste de l'humanité. Lilith va se voir confier un rôle particulier dans leurs projets. Délivrant un récit intime, servi par une plume très fine, c'est une histoire qui s'avère aussi riche que déstabilisante, abordant et invitant à questionner l'altérité, …
Une humanité qui s'est autodétruite lors d'une guerre. De rares personnes survivantes récupérées par des extraterrestres. Parmi elles, celle qui va constituer le fil rouge de ce roman : Lilith. Le roman adopte son point de vue pour découvrir peu à peu une société extraterrestre Oankali riche et complexe. L'Aube propose une déclinaison originale du "premier contact" au sens où cela n'a rien d'une rencontre sur un pied d'égalité : l'humanité se retrouve entièrement placée sous la dépendance des Oankali, lesquels se trouvent en position d'analyser et d'étiqueter l'humanité à partir de leur propre perception, et d'imposer (ou du moins de tenter d'imposer) leur grille et leur fonctionnement à ce qu'il reste de l'humanité. Lilith va se voir confier un rôle particulier dans leurs projets. Délivrant un récit intime, servi par une plume très fine, c'est une histoire qui s'avère aussi riche que déstabilisante, abordant et invitant à questionner l'altérité, l'humanité, les formes de domination et leur perpétuation, ou encore la liberté et la capacité d'agir. Autant de thématiques fortes qui interpellent, pour lesquelles il n'y a aucune réponse facile, et qui m'ont captivé. Un vrai coup de coeur.
J'ai directement enchaîné sur le tome 2 de Xenogenesis après avoir achevé L'Aube. Le récit n'a cessé de gagner en densité, en questionnements, tout au long du tome 1. Je ne me voyais pas laisser de côté cet univers et remettre au lendemain cette lecture.
Un style écrit brut et direct, d’où les émotions fusent, abordant des sujets extrêmement durs. Des figures féminines qui conservent leur capacité d’agir envers et contre tous, en dépit des violences et du poids d’une société patriarcale étouffante. Un univers mythologique dense, investissant et explorant les imaginaires du sud du Sahara. Une lecture éprouvante, qui m'a happé et dont le souvenir va m'accompagner durablement.
"Les romans de fantasy s'inscrivent souvent dans un décor médiéval où les personnages affrontent des monstres. Pourquoi pas une jeune femme noire en Géorgie dans les années 1920 ?" ( P. Djèlí Clark, "Avant-propos")
Aux confins de la fantasy et de l'horreur, Ring Shout emprunte ses ressorts narratifs aux littératures de l'imaginaire pour proposer un récit hautement politique, en mettant en scène l'histoire de la population afrodescendante aux États-Unis et le racisme qui y sévit dans les années suivant la Première Guerre Mondiale. C'est un court roman chargé de tensions, d'affrontements, qui se lit d'une traite. Il s'appuie sur d'impressionnantes figures féminines, héroïnes marquées par les tragédies qui laissent une impression durable une fois le livre refermé.
La traductrice, Mathilde Montier, a une nouvelle fois réalisé un impressionnant travail pour rendre accessible tout le travail sur la langue réalisé par l'auteur dans la version originale. P. Djèlí Clark revient d'ailleurs …
"Les romans de fantasy s'inscrivent souvent dans un décor médiéval où les personnages affrontent des monstres. Pourquoi pas une jeune femme noire en Géorgie dans les années 1920 ?" ( P. Djèlí Clark, "Avant-propos")
Aux confins de la fantasy et de l'horreur, Ring Shout emprunte ses ressorts narratifs aux littératures de l'imaginaire pour proposer un récit hautement politique, en mettant en scène l'histoire de la population afrodescendante aux États-Unis et le racisme qui y sévit dans les années suivant la Première Guerre Mondiale. C'est un court roman chargé de tensions, d'affrontements, qui se lit d'une traite. Il s'appuie sur d'impressionnantes figures féminines, héroïnes marquées par les tragédies qui laissent une impression durable une fois le livre refermé.
La traductrice, Mathilde Montier, a une nouvelle fois réalisé un impressionnant travail pour rendre accessible tout le travail sur la langue réalisé par l'auteur dans la version originale. P. Djèlí Clark revient d'ailleurs sur les enjeux de traduction dans son avant-propos ; je me dis qu'il aurait été intéressant d'avoir également quelques mots de la traductrice, sur les interprétations, ses éventuelles hésitations et les choix qu'elle a dû faire (construction du créole, choix de ne pas utiliser le verbe tchiper, etc.)