Nous sommes aussi dans une ère de chocs brutaux, et comme l’a écrit Naomi Klein dans La stratégie du choc, les dirigeant·es se servent de notre paralysie, face à ces chocs, pour infléchir la marche du monde. Il est évident aujourd’hui que l’afflux constant d’informations, non maîtrisé, nous pousse à adopter des comportements paradoxaux ; à la fois sur-stimulé·es, nous nous indignons en permanence, nous sommes sur-connecté·es à l’actualité. Cet état de stress, d’agitation, de colère sans cesse renouvelé nous maintient captif·ves – trop occupé·es à sauter sur chaque nouvelle, traversant un ascenseur émotionnel constant, nous oublions de vivre ou de prendre du recul, pour nous organiser et trouver des solutions. Cette agitation frénétique nous paraît être du militantisme, alors qu’elle nous empêche de faire émerger des pensées de fond. Elle a un impact prouvé, sur notre perte d’attention, d’envie, et génère des dépressions graves. Et pire encore, nos émotions génèrent un flux qui alimente la machine capitaliste.