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Sébastien Maret

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A rejoint ce serveur il y a 1 année, 4 mois

Je lis pas mal de romans, quelques BD, et pas aussi mal d'essais sur la science, l'environnement, le climat, etc. Mastodon

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Livres de Sébastien Maret

À lire

Lectures en cours

David Van Reybrouck: Nous colonisons l'avenir (French language, 2023) 3 étoiles

Dans la lignée de "Contre les élections" (2014), David Van Reybrouck a écrit un plaidoyer …

Ce n’est pas seulement la beauté qui se perd dans le saccage d’une nature intacte, écrivait Huizinga. Et il ajoutait: Pourtant, cette beauté est aussi une très grande chose. Celui qui en fait l’expérience dans sa pleine pureté, ne fût-ce q’une fois et où que ce soit, sait quelle valeur vitale elle incarne. C’est bien plus qu’un simple arrière-plan idyllique ou romantique qui disparaît lorsqu’un paysage est défiguré. On y perd une part du sens de la vie.

Nous colonisons l'avenir de  (Page 45)

David Van Reybrouck: Nous colonisons l'avenir (French language, 2023) 3 étoiles

Dans la lignée de "Contre les élections" (2014), David Van Reybrouck a écrit un plaidoyer …

Décoloniser les esprits ? Certainement, il faut s’y atteler, mais il est bien plus important de décoloniser la chaleur. Les pays occidentaux consacrent une quantité extraordinaire de temps et d’énergie à remettre en question les noms de rue, les statues et la tradition des fêtes enfantines — le traitement approprié du passée colonial fait régulièrement la une de nos quotidiens —, mais le débat concernant un colonialisme beaucoup plus vaste et plus actuel vient à peine commencer.

Nous colonisons l'avenir de  (Page 20)

David Van Reybrouck: Nous colonisons l'avenir (French language, 2023) 3 étoiles

Dans la lignée de "Contre les élections" (2014), David Van Reybrouck a écrit un plaidoyer …

L’humanité aborde le prochain siècle sans pitié aucune, avec la même avidité et la même myopie qui lui ont permis autrefois de s’approprier des continents entiers. Le colonialisme s’inscrit désormais dans la temps, et non plus dans l’espace; le pire n’est peut être pas derrière nous, mais devant nous. Nous nous comportons en effet en colonisateurs des générations futures. Nous les privons de leur liberté, de leur santé, peut-être de leur vie — tout comme les colonisateurs l’on fait par le passé. Nous imposons des conséquences de nos actes aux humains qui viendront après nous, et ce avec une brutalité et une indifférence qui donnent le vertige. Nous faisons comme s’ils n’étaient pas là, comme si leur pays était le nôtre, comme si leur monde était vide, comme si nous pouvions puiser à notre guise dans les ressources disponibles — eau potable, sol fertile, air sain — sans penser qu’ils pourront en avoir besoin eux aussi. Nous spolions nos petits-enfants, nous dévalisons nos enfants, nous empoisonnons notre progéniture.

Nous colonisons l'avenir de  (Page 17)

Sorj Chalandon: L’enragé (Paperback, Français language, Grasset) 5 étoiles

« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation …

Je connaissais le rugueux de la drisse, le cri de la misaine qu’on hisse, le poids du filet frétillant qu’on ramène, sa force bouillonnante, sa violence argentée. J’avais goûté au frisson de quitter les maisons basses, les rues, le quai, de dépasser le môle, de laisser le phare dans mon dos, les balises, les bouées malmenées. De filer vers le large le coeur serré. La peur au ventre lorsque le ciel était en colère. De m’agripper à un câble de vie quand l’océan jouait avec les nôtres. De trembler dans le matin pâle, de nous voir si petits, tellement fragiles entre deux cathédrales de vagues.

L’enragé de  (Page 255)

Sorj Chalandon: L’enragé (Paperback, Français language, Grasset) 5 étoiles

« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation …

Pendant la guerre de 1870, les fantassins bretons réclamaient davantage de pain et de vin à leurs officiers pour mieux botter le cul aux Prussiens. Ces soldats ne parlaient pas français. Et c’est en breton qu’ils revendiquaient du bara frais et des pichets de gwin. Ils scandaient Bara ! Gwin ! Bara ! Gwin ! prêts à mettre la crosse en l’air. — Cessez de baragouiner ! hurlaient les gradés. Depuis Napoléon III la formule était restée. Et le mépris qui va avec.

L’enragé de  (Page 253)

Jean-Claude Weill: Éloge de l’imprévu (Paperback, Belin) 4 étoiles

Qui pense que « La vie un long fleuve tranquille » ? Pas Jean-Claude Weill, …

Une ode à la recherche sur les chemins de traverse

4 étoiles

Une biographie de Jean-Claude Weill, biologiste et immunologiste français, membre de l’académie des sciences et grand prix de l’INSERM, mais qui se définit lui même comme un chercheur « moyen ». Au travers de son parcours, fait de hasards et de rencontres imprévues, se dessine une éloge à la recherche sur les chemins de traverse, loin des sentiers battus. C’est drôle, incisif, et passionnant !

Jean-Claude Weill: Éloge de l’imprévu (Paperback, Belin) 4 étoiles

Qui pense que « La vie un long fleuve tranquille » ? Pas Jean-Claude Weill, …

Le désintérêt des gouvernants pour la recherche fondamentale est incompréhensible. Le CNRS a été créé, en 1939, sous l'impulsion du ministre de l'éducation, Jean Zay, et de son sous-secrétaire d'état à la recherche, le physicien Jean Perrin. De Gaulle a donné les moyens de son développement à la libération, mais depuis, aucun président de la République n'a compris cet enjeu que représentent l'enseignement et la recherche dans un pays moderne. Paupériser la recherche n'est pas uniquement bête sur le plan intellectuel, cela l'est aussi sur le plan économique.

Éloge de l’imprévu de  (Page 223)