Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures :
- des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lus principalement en VF, parfois en VO anglophone.
- des écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques...
- possiblement à l'occasion des livres d'histoire.
Elle s'appelait Suzanne Meloche. Etait aux côtés de Borduas, Gauvreau et Riopelle quand ils signent …
Parce que je suis en partie constituée de ton départ. Ton absence fait partie de moi, elle m’a aussi fabriquée. Tu es celle à qui je dois cette eau trouble qui abreuve les racines, multiples et profondes.
Ainsi, tu continues d’exister.
Dans ma soif inaltérable d’aimer.
Et dans ce besoin d’être libre, comme une nécessité extrême.
Mais libre avec eux.
Je suis libre ensemble, moi.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Virginia Woolf. Préface et traduction de Marguerite Yourcenar. …
Les Vagues
5 étoiles
Plonger dans Les Vagues, c’est nager en eaux troubles. Virginia Woolf nous aura prévenus : c’est son livre le plus difficile. Texte poétique, souffles (flux) de pensées sous forme de monologues qui nous transportent d’une voix à l’autre, parfois pour quelques lignes, plus souvent pour de longs paragraphes, Virginia Woolf ne cherche pas à nous conforter. Une journée, une vie ; Les Vagues est un texte que je n’ai pas cherché à cerner mais qui m’a transporté, c’est indéniable, un texte dont la beauté nous porte sur un fond insaisissable, mouvant comme le sable sous l’effet des remous marins.
Un roman picaresque et queer, narrant une évasion et une émancipation. Plongée dans une région et une histoire que je ne connaissais pas du tout, la Pampa argentine à l’époque de la « conquête du désert », guerre du gouvernement argentin contre les populations natives.
J’ai parfois eu un peu de mal à accrocher, quand les descriptions des violences de l’œuvre civilisatrice succédaient aux longues descriptions de paysages, et j’ai bien compris qu’il me manquait des références (le roman se veut un pendant à un texte fameux de la littérature argentine, imaginant la vie de l’épouse de ce héros populaire). Mais j’ai refermé le livre avec le sourire, tant est réjouissant ce récit de gens qui s’émancipent de tous les carcans, tant sont attachantes les deux héroïnes et leurs compagnes et compagnons.
20 ans avant Légendes & Lattes, l’aventure commence ici…
Ça y est : la vie …
Après avoir conclu une trilogie de fantasy épique, je retourne à de la "cosy fantasy". J'avais adoré Légendes & Lattes, ses roulés à la cannelle et toute l'ambiance qui traversait le livre. Travis Baldree nous propose ici de retrouver le personnage principal, mais vingt ans avant les événements relatés dans Légendes & Lattes. Cette fois, Viv, une orc mercenaire, ne se lance pas dans la création d'un café, mais, contrainte à la convalescence après une mauvaise blessure, elle va mettre les pieds dans une librairie.
Beaucoup aimé les premiers chapitres lus hier soir.
Bleu et Rouge, deux combattants ennemis d'une étrange guerre temporelle, s'engagent dans une correspondance interdite, …
Ce roman partiellement épistolaire est difficile à classer. Il y a un côté eau de rose indéniable. Poétique et sensuel, ce roman nous entraîne au travers du multivers et du temps, que deux entités manipulent à l’envi en envoyant des agentes pour tuer, orienter, influer. Les êtres humains y sont des objets fragiles et des jouets d’un destin décidé par des abstractions. J’y ai goûté chaque mot.
#mastolivre#vendredilecture#SF#fantasy
Une uchronie jurassienne empreinte de fantastique, par Sara Schneider, auteure de la série à succès …
Place d'âmes
3 étoiles
Peu familier de la littérature fantastique, c'est le Jura – que je découvris ici dans son versant suisse – qui a attiré mon attention et m'a orienté vers cette lecture proposée dans le cadre d'une opération « Masse Critique Mauvais Genres » de Babelio.
Deux récits de Résistance situés tous deux dans les Franches-Montagnes, l'un au XVIIe siècle, l'autre de nos jours. En fin d'ouvrage, l'autrice, Sara Schneider, vient démêler le vrai du faux d'un roman qui mêle Histoire et Imaginaire.
Ma proximité avec les Cévennes, elles aussi réputées pour être terres de résistance, a facilité mon immersion dans ces cantons.
L'autrice use d'un procédé narratif original, qui révèle toute sa saveur en fin de roman. Les chapitres s'enchaînent et nous plongent tour à tour à deux époques différentes. Le procédé permet ainsi d'accrocher le lecteur en fin de chapitre et de le faire patienter jusqu'à son retour après un …
Peu familier de la littérature fantastique, c'est le Jura – que je découvris ici dans son versant suisse – qui a attiré mon attention et m'a orienté vers cette lecture proposée dans le cadre d'une opération « Masse Critique Mauvais Genres » de Babelio.
Deux récits de Résistance situés tous deux dans les Franches-Montagnes, l'un au XVIIe siècle, l'autre de nos jours. En fin d'ouvrage, l'autrice, Sara Schneider, vient démêler le vrai du faux d'un roman qui mêle Histoire et Imaginaire.
Ma proximité avec les Cévennes, elles aussi réputées pour être terres de résistance, a facilité mon immersion dans ces cantons.
L'autrice use d'un procédé narratif original, qui révèle toute sa saveur en fin de roman. Les chapitres s'enchaînent et nous plongent tour à tour à deux époques différentes. Le procédé permet ainsi d'accrocher le lecteur en fin de chapitre et de le faire patienter jusqu'à son retour après un saut temporel.
Je serai plus critique sur le style littéraire, qui repose pour beaucoup sur le dialogue. J'ai noté que l'écrivaine révèle davantage son talent lorsque, justement, elle s'éloigne du conversationnel. Il est « casse-gueule » de décrire les échanges entre personnages d'un siècle aussi lointain que le XVIIe siècle, surtout dans un monde montagnard.
Si l'autrice s'est beaucoup informée sur l'époque et le monde rural, il n'en reste pas moins que les dialogues sonnent souvent anachroniques pour le siècle en question.
Je ne suis pas friand de paranormal et de fantômes, mais ces derniers sont finalement secondaires en ce qu'ils permettent l'incarnation de la Résistance des Francs-Montagnards. Une allégorie spectrale qui rend accessible à un plus large public ce texte que j'aurais classé, dans un premier élan, dans les rayons de littérature jeunesse.
Une uchronie jurassienne empreinte de fantastique, par Sara Schneider, auteure de la série à succès …
Autour de lui, la forêt s'anime, des conversations organiques se tissent entre les végétaux, des vers inspirés, une poésie du souffle et de la sève qui l'enveloppe et coule à travers lui. Il appartient à cette terre plus qu'elle ne lui appartient. Elle lui apparaît comme un organisme vivant et multiple, un entrelacs d'âmes végétales, chacune unique, toutes liées.
La spectaculaire conclusion de la trilogie des Cités divines.
Roi déchu, ancien prisonnier politique, espion …
La conclusion de la trilogie des Cités divines, qui se déroule 13 ans après les événements du tome 2. Les premiers chapitres lus hier soir s'annoncent prometteurs, dans la droite lignée des deux précédents tomes.
Dans la vallée de la Tywi, les profondeurs d’une grotte dissimulent une mère et sa …
La Lance de Peretur, ou une réécriture queer du mythe de Perceval
4 étoiles
J'ai toujours un faible pour les romans qui réinvestissent les légendes arthuriennes. Je crois que je suis fascinée de voir combien les auteurices continuent d'ajouter des variantes personnelles, suivant des registres assez différents, avec des lectures des événements qui leur sont propres. Tous ces écrits constituent un fil d'itérations ininterrompu depuis le Moyen Âge, démontrant toute la plasticité du mythe et la façon dont il peut encore et toujours être réinventé à toute époque.
Ces dernières années, j'ai adoré la trilogie que leur a consacré Alex Nikolavitch. Et, avec une réécriture inclusive, Morgane Pendragon de Jean-Laurent Del Socorro avait aussi été intéressant. Par son concept de départ, "La Lance de Peretur" peut sans doute être rapproché de ce dernier roman. L'ouvrage que publie Argyll se termine d'ailleurs par un billet de l'autrice qui précise les conditions dans lesquelles l'idée de cet écrit est né. Initialement, il s'agissait d'une commande pour …
J'ai toujours un faible pour les romans qui réinvestissent les légendes arthuriennes. Je crois que je suis fascinée de voir combien les auteurices continuent d'ajouter des variantes personnelles, suivant des registres assez différents, avec des lectures des événements qui leur sont propres. Tous ces écrits constituent un fil d'itérations ininterrompu depuis le Moyen Âge, démontrant toute la plasticité du mythe et la façon dont il peut encore et toujours être réinventé à toute époque.
Ces dernières années, j'ai adoré la trilogie que leur a consacré Alex Nikolavitch. Et, avec une réécriture inclusive, Morgane Pendragon de Jean-Laurent Del Socorro avait aussi été intéressant. Par son concept de départ, "La Lance de Peretur" peut sans doute être rapproché de ce dernier roman. L'ouvrage que publie Argyll se termine d'ailleurs par un billet de l'autrice qui précise les conditions dans lesquelles l'idée de cet écrit est né. Initialement, il s'agissait d'une commande pour participer à une anthologie de réécritures inclusives LGBTQIA+ devant prendre la forme de nouvelles. Le projet de nouvelle a rapidement été dépassé par l'ampleur de l'écrit : il est devenu ce roman.
"La Lance de Peretur" se veut ainsi une réécriture queer du mythe de Perceval. On y suit Peretur, élevée isolée par sa mère, et qui ressent un appel à quitter sa forêt et à partir découvrir ce monde extérieur qu'elle observe depuis des années pour notamment trouver un mystérieux lac. C'est un récit à dimension initiatique, rythmé juste comme il faut, porté par une plume pleine de sensibilité perceptible jusque dans la place et la manière dont sont relatés les exploits guerriers de Peretur. Outre les quelques twists originaux (et inclusifs) dont l'autrice parsème son récit par rapport à l'imaginaire classique que l'on s'en fait, il y a aussi toute une justesse dans la mise en scène des relations, et un certain lyrisme traversant l'ensemble, qui marquent vraiment la lecture.
"Peretur" est donc un roman qui trouve sa place et son ton dans la longue suite des légendes arthuriennes, nous entraînant dans le sillage de son héroïne lesbienne. Il prouve encore une fois l'infinie des déclinaisons possibles en dépit d'un cadre, non seulement classique, mais aussi particulièrement connu. C'était chouette à lire - et une bonne occasion de découvrir Nicola Griffith, dont c'était le premier roman que je lisais.
Djaël Aldrin traîne son exceptionnelle longévité comme une malédiction à travers toute la galaxie. Alors …
À celleux qui pleurnichent à chaque expérimentation lexicale inclusive : ce roman n’est pas pour vous, et ce serait triste que tout soit à votre image et écrit pour vous. Tout est en pronoms neutres avec quelques néologismes dûs au fait qu’une partie de l’intrigue est racontée par les personnages à la première personne.
C’est une une enquête menée longtemps après l’exode des êtres humains. En étant arrivée au tiers, je trouve ce roman bien mené et prometteur.
#vendredilecture#mastolivre#SF#spaceopera