Nicolas Fressengeas a commencé la lecture de Le bidonville enchanté par François Arnould
"Une plongée sombre dans un surréalisme sale" dit la dédicace de l'auteur.
Découvrons.
Entre catalyseur de savoirs, passeur de compétences et ouvreur scientifique, j'aspire à l'exploration littéraire des futurs possibles, sans totalement exclure l'exploration future de possibles littéraires.
Mes alter egos numériques, dans le Fédivers ou sur le web libre sont là : fressengeas.net
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"Une plongée sombre dans un surréalisme sale" dit la dédicace de l'auteur.
Découvrons.
Troisième et pénultième roman de ce recueil, L'homme Invisible est pour l'instant celui que j'ai préféré. C'est peut-être par son côté plus humoristique que les deux premiers, incluant une légère satyre de la société anglaise de l'époque. Peut-être aussi parceque le scénario est beaucoup plus vraissemblable, au delà de l'hypothèse de départ de l'Invisibilité. Ce dernier critère me semble d'ailleurs être clé pour réussir un roman de science fiction. C'est peut-être aussi parce que c'est, je crois, le seul que je n'avais pas déjà lu.
Et maintenant : redécouvrons la célébrissime Guerre des Mondes.
Là, cette fois vous y êtes ! Tout cela je l'avais présent à l'esprit un an après avoir quitté Londres il y a six ans. Mais je l'ai gardé pour moi. Je devais m'acquitter de mon travail dans des conditions effroyables. Hobbema mon professeur, était un butor scientifique, un voleur d'idées... il était tout le temps à espionner ! Et vous connaissez le système malhonnête propre à l'univers scientifique. Je ne voulais en aucun cas publier et le laisser s'attribuer une partie du mérite. J'ai poursuivi mes recherches.
— Romans de H. G. Wells (Litera, #9) (Page 522)
L'Homme Invisible s'exprime ainsi, sous la plume de H.G.Wells, en 1897.
L'Éloge du bug est un ouvrage à mi-chemin entre ouvrage culturel et ouvrage scientifique. En d'autres termes, je le pense accessible à tous, bien qu'il puisse parfois être perçu comme assez technique. C'est un livre foisonnant qui mêle informatique, philosophie, politique, éthique... et j'en oublie sûrement. L'éloge du bug, c'est l'éloge du temps, appelé perdu, passé à comprendre l'ensemble des enjeux politiques, sociétaux, environnementaux, éthiques... liés aux choix, conscients ou non, que nous faisons lorsque nous choisissons un, ou plusieurs, outils numériques, et en délaissons d'autres. C'est un contrepoint salutaire à "l'injonction fonctionnelle", à l'injonction productiviste, dont les implications ne sont que partiellement numériques, et essentiellement humaines : quel est l'impact des choix technologiques que nous avons fait, ou que d'autres ont fait pour nous, sur nos vies ? Je ne peux m'empêcher de penser à la complainte éternelle de tous les travailleurs modernes que je connais à propos de …
L'Éloge du bug est un ouvrage à mi-chemin entre ouvrage culturel et ouvrage scientifique. En d'autres termes, je le pense accessible à tous, bien qu'il puisse parfois être perçu comme assez technique. C'est un livre foisonnant qui mêle informatique, philosophie, politique, éthique... et j'en oublie sûrement. L'éloge du bug, c'est l'éloge du temps, appelé perdu, passé à comprendre l'ensemble des enjeux politiques, sociétaux, environnementaux, éthiques... liés aux choix, conscients ou non, que nous faisons lorsque nous choisissons un, ou plusieurs, outils numériques, et en délaissons d'autres. C'est un contrepoint salutaire à "l'injonction fonctionnelle", à l'injonction productiviste, dont les implications ne sont que partiellement numériques, et essentiellement humaines : quel est l'impact des choix technologiques que nous avons fait, ou que d'autres ont fait pour nous, sur nos vies ? Je ne peux m'empêcher de penser à la complainte éternelle de tous les travailleurs modernes que je connais à propos de la fréquence impossible des courriels et des autres sollicitations numériques. Cet ouvrage en décortique les mécanismes et tente des propositions de solutions.
Il faut s'arrêter sur le formalisme inclusif, parti pris tout au long de l'ouvrage, incluant le pronom iel et le point médian. C'est la première fois que je le rencontre sur une telle longueur de texte. Je n'en ai pas éprouvé de gêne particulière à la lecture. Il y a par ailleurs un lien fort entre l'inclusivité de la forme et le discours sur le fond, à propos de l'inclusivité de nos technologies numériques, liant la place des femmes dans l'informatique au degré de dématérialisation de celle-ci. Cette partie-là du livre fut une totale découverte pour moi. Elle est pourtant symbolisée par la couverture, et finalement assez évidente.
Le premier chapitre est dédié à Kafka et à sa Métamorphose. Il montre comment le fait de prendre des chemins numériques de traverse, via une métamorphose par exemple, peut conduire à une inadaptation, à un dysfonctionnement, de l'individu, au travail et à la société, numérique ou non, telle qu'elle nous est proposée par les géants éponymes, et par nombre d'acteurs qui passent par leurs services.
Le deuxième chapitre est dédié à Aladin, et à sa lampe merveilleuse, dans sa version originale. Aladin confie nombre de ses choix au génie de la lampe, en lui demandant, par exemple, de lui confectionner de "beaux" vêtements afin de plaire à la princesse, sans toutefois savoir préciser ce qu'il entend par là. L'on finit par se demander qui des deux est le maître : Aladin ou le génie ? Le génie apparaît de manière simple, intuitive, voire de manière non intentionnelle : il suffit de frotter la lampe par mégarde. Il exauce ensuite tous les souhaits d'Aladin, y compris les plus imprécis, en faisant nombre de choix implicites pour Aladin, mais dans son propre intérêt à lui. Simple, intuitif, à réponse immédiate ? L'analogie avec de grands acteurs du numérique vous attend dans le livre.
Le troisième chapitre passe à la fois par l'Italie de Sergio Leone et l'Ouest de ses héros. Au début de son chef-d'œuvre, Il était une fois dans l'Ouest, la question de la valeur de la propriété de Claudia Cardinale se pose, sur une terre aride, au milieu de nulle part : sa valeur passe par situation, à proximité d'un point d'eau, qui en fait le passage obligé du futur chemin de fer. Une valeur immatérielle au moment de l'histoire : ou comment la valeur immatérielle passe nécessairement par des infrastructures matérielles. Ce chapitre questionne l'immatérialité des nuages qui nous sont proposés quotidiennement, et la raison de l'invisibilisation de leur matérialité.
Le quatrième chapitre aborde les bugs. Qui sont-ils vraiment ? Sont-ils si méchants ? Que peuvent-ils nous apporter ? C'est à travers le bug que l'on découvre l'infrastructure. Le récent bug de CrowdStrike, qui a paralysé un grand nombre d'ordinateurs sous Windows à travers le monde nous l'a récemment rappelé. Nous avons découvert l'infrastructure sous-jacente et ses faiblesses. Qu'avons-nous appris ? Y a-t-il d'autres bugs, plus mineurs, que nous pouvons exploiter ?
Le cinquième et dernier chapitre nous donne les clefs d'un jardin numérique partagé, de multiples lieux numériques interconnectés ou fédérés dans leur diversité, en lieu et place de l'espace numérique unique et stérile dans lequel beaucoup veulent nous enfermer. C'est une incitation à cultiver son jardin. À prendre le temps nécessaire pour l'adapter à nos besoins et à ceux de nos communautés, pour partager les fruits de nos travaux.
Cela doit se lire : j'ai beaucoup apprécié la lecture de cet ouvrage. Mais la conclusion est bien trop pessimiste à mon goût. L'auteur y incite sur les bienfaits du temps perdu à cultiver son jardin numérique. Je n'en disconviens pas. Là où je m'inscris en faux, c'est la réalité de cette perte de temps. Il est vrai que l'auteur redéfinit la perte de temps, en un temps autre, dédié au pas de côté, au recul, et à la réflexion. Cela permet d'atténuer mon désaccord. Néanmoins, malgré cette redéfinition, je reste persuadé que ce temps ne peut être perdu qu'à court terme. En effet, cette réflexion, ce recul, ce pas de côté, et à la fin cette compréhension, permettent, à plus long terme de forts gains de productivité --- au sens classique du terme --- et, quoi qu'en dise Marcello, cela permet, à terme, de mieux "fonctionner".
Le discours gagnerait à mettre en avant ce dernier point, car il élargirait son audience, en évitant d'éloigner d'entrée les lecteurs qui refuseraient le postulat de la perte de temps créatrice.
#numerique #gafam #inclusivite #philosophie #productivisme #foss #logiciellibre
L'Éloge du bug est un ouvrage à mi-chemin entre ouvrage culturel et ouvrage scientifique. En d'autres termes, je le pense accessible à tous, bien qu'il puisse parfois être perçu comme assez technique. C'est un livre foisonnant qui mêle informatique, philosophie, politique, éthique... et j'en oublie sûrement. L'éloge du bug, c'est l'éloge du temps, appelé perdu, passé à comprendre l'ensemble des enjeux politiques, sociétaux, environnementaux, éthiques... liés aux choix, conscients ou non, que nous faisons lorsque nous choisissons un, ou plusieurs, outils numériques, et en délaissons d'autres. C'est un contrepoint salutaire à "l'injonction fonctionnelle", à l'injonction productiviste, dont les implications ne sont que partiellement numériques, et essentiellement humaines : quel est l'impact des choix technologiques que nous avons fait, ou que d'autres ont fait pour nous, sur nos vies ? Je ne peux m'empêcher de penser à la complainte éternelle de tous les travailleurs modernes que je connais à propos de …
L'Éloge du bug est un ouvrage à mi-chemin entre ouvrage culturel et ouvrage scientifique. En d'autres termes, je le pense accessible à tous, bien qu'il puisse parfois être perçu comme assez technique. C'est un livre foisonnant qui mêle informatique, philosophie, politique, éthique... et j'en oublie sûrement. L'éloge du bug, c'est l'éloge du temps, appelé perdu, passé à comprendre l'ensemble des enjeux politiques, sociétaux, environnementaux, éthiques... liés aux choix, conscients ou non, que nous faisons lorsque nous choisissons un, ou plusieurs, outils numériques, et en délaissons d'autres. C'est un contrepoint salutaire à "l'injonction fonctionnelle", à l'injonction productiviste, dont les implications ne sont que partiellement numériques, et essentiellement humaines : quel est l'impact des choix technologiques que nous avons fait, ou que d'autres ont fait pour nous, sur nos vies ? Je ne peux m'empêcher de penser à la complainte éternelle de tous les travailleurs modernes que je connais à propos de la fréquence impossible des courriels et des autres sollicitations numériques. Cet ouvrage en décortique les mécanismes et tente des propositions de solutions.
Il faut s'arrêter sur le formalisme inclusif, parti pris tout au long de l'ouvrage, incluant le pronom iel et le point médian. C'est la première fois que je le rencontre sur une telle longueur de texte. Je n'en ai pas éprouvé de gêne particulière à la lecture. Il y a par ailleurs un lien fort entre l'inclusivité de la forme et le discours sur le fond, à propos de l'inclusivité de nos technologies numériques, liant la place des femmes dans l'informatique au degré de dématérialisation de celle-ci. Cette partie-là du livre fut une totale découverte pour moi. Elle est pourtant symbolisée par la couverture, et finalement assez évidente.
Le premier chapitre est dédié à Kafka et à sa Métamorphose. Il montre comment le fait de prendre des chemins numériques de traverse, via une métamorphose par exemple, peut conduire à une inadaptation, à un dysfonctionnement, de l'individu, au travail et à la société, numérique ou non, telle qu'elle nous est proposée par les géants éponymes, et par nombre d'acteurs qui passent par leurs services.
Le deuxième chapitre est dédié à Aladin, et à sa lampe merveilleuse, dans sa version originale. Aladin confie nombre de ses choix au génie de la lampe, en lui demandant, par exemple, de lui confectionner de "beaux" vêtements afin de plaire à la princesse, sans toutefois savoir préciser ce qu'il entend par là. L'on finit par se demander qui des deux est le maître : Aladin ou le génie ? Le génie apparaît de manière simple, intuitive, voire de manière non intentionnelle : il suffit de frotter la lampe par mégarde. Il exauce ensuite tous les souhaits d'Aladin, y compris les plus imprécis, en faisant nombre de choix implicites pour Aladin, mais dans son propre intérêt à lui. Simple, intuitif, à réponse immédiate ? L'analogie avec de grands acteurs du numérique vous attend dans le livre.
Le troisième chapitre passe à la fois par l'Italie de Sergio Leone et l'Ouest de ses héros. Au début de son chef-d'œuvre, Il était une fois dans l'Ouest, la question de la valeur de la propriété de Claudia Cardinale se pose, sur une terre aride, au milieu de nulle part : sa valeur passe par situation, à proximité d'un point d'eau, qui en fait le passage obligé du futur chemin de fer. Une valeur immatérielle au moment de l'histoire : ou comment la valeur immatérielle passe nécessairement par des infrastructures matérielles. Ce chapitre questionne l'immatérialité des nuages qui nous sont proposés quotidiennement, et la raison de l'invisibilisation de leur matérialité.
Le quatrième chapitre aborde les bugs. Qui sont-ils vraiment ? Sont-ils si méchants ? Que peuvent-ils nous apporter ? C'est à travers le bug que l'on découvre l'infrastructure. Le récent bug de CrowdStrike, qui a paralysé un grand nombre d'ordinateurs sous Windows à travers le monde nous l'a récemment rappelé. Nous avons découvert l'infrastructure sous-jacente et ses faiblesses. Qu'avons-nous appris ? Y a-t-il d'autres bugs, plus mineurs, que nous pouvons exploiter ?
Le cinquième et dernier chapitre nous donne les clefs d'un jardin numérique partagé, de multiples lieux numériques interconnectés ou fédérés dans leur diversité, en lieu et place de l'espace numérique unique et stérile dans lequel beaucoup veulent nous enfermer. C'est une incitation à cultiver son jardin. À prendre le temps nécessaire pour l'adapter à nos besoins et à ceux de nos communautés, pour partager les fruits de nos travaux.
Cela doit se lire : j'ai beaucoup apprécié la lecture de cet ouvrage. Mais la conclusion est bien trop pessimiste à mon goût. L'auteur y incite sur les bienfaits du temps perdu à cultiver son jardin numérique. Je n'en disconviens pas. Là où je m'inscris en faux, c'est la réalité de cette perte de temps. Il est vrai que l'auteur redéfinit la perte de temps, en un temps autre, dédié au pas de côté, au recul, et à la réflexion. Cela permet d'atténuer mon désaccord. Néanmoins, malgré cette redéfinition, je reste persuadé que ce temps ne peut être perdu qu'à court terme. En effet, cette réflexion, ce recul, ce pas de côté, et à la fin cette compréhension, permettent, à plus long terme de forts gains de productivité --- au sens classique du terme --- et, quoi qu'en dise Marcello, cela permet, à terme, de mieux "fonctionner".
Le discours gagnerait à mettre en avant ce dernier point, car il élargirait son audience, en évitant d'éloigner d'entrée les lecteurs qui refuseraient le postulat de la perte de temps créatrice.
#numerique #gafam #inclusivite #philosophie #productivisme #foss #logiciellibre
Voici une lecture très intéressante achevée. Un ouvrage effectivement provocateur, qui associe liberté à perte de temps, en contrepoint des injonctions productivistes habituelles. Il montre comment les choix numériques que nous faisons, consciemment ou non, sont des choix politiques et sociétaux, alors que nous les pensons souvent simplement techniques. De manière particulièrement pertinente, l'ouvrage est écrit dans une forme complètement inclusive, point médian et pronom iel compris : c'est aspect formel est à mettre en parallèle avec la question de fond de l'inclusivité de nos sociétés, notamment dans leurs choix numériques. J'avoue avoir entièrement découvert cette partie. Une lecture un peu technique, entre ouvrage culturel et ouvrage scientifique, à recommander pour comprendre comment habiter les lieux numériques du XXIe siècle.
#numerique #gafam #inclusivite #philosophie #productivisme #foss #logiciellibre
Découvert page 181 de ce même livre, un article de l'auteur, au titre provocateur, en lien avec cette extrait : theconversation.com/les-chercheurs-en-shs-savent-ils-ecrire-93024
N'est-il pas étrange que les personnes supposées avoir la réflexion la plus poussée sur ce qu'est un texte - les humanistes, les écrivain•nes, les auteurs et les autrices - se limitent à adhérer à un seul modèle textuel, celui proposé par Word ?
— Éloge du bug de Marcello Vitali-Rosati (Page 139)
Bonne question ! Je n'y avais jamais pensé sous cet angle. C'est un peu caricatural, mais il est vrai que ce sont nos collègues chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales qui sont le plus attaché•e•s aux outils de Microsoft.
Avertissement sur le contenu Long extrait à propos de Teams et Zoom.
+1 Nous avons aux niveaux institut et DSI des serveurs BBB stables et en usage régulier depuis 2020. (Il y a beaucoup d'usage de MS Teams aussi, pourtant, malgré le RGPD.)
Le ministère de l'éducation en FR soutient bien BBB [1][2].
[1] https://bigbluebutton.org/2023/01/11/french-ministry-of-education-chooses-bigbluebutton
Avertissement sur le contenu Long extrait à propos de Teams et Zoom.
@ThierryJoffredo@mamot.fr @pablopernot@toot.portes-imaginaire.org Il est vrai que le déploiement de solutions libres pour des utilisateurs moins avertis requiert de solides compétences et moyens informatiques. C'est assez difficile hors d'un environnement professionnel. Nous y arrivons dans notre université, mais ce sont des projets au long cours.
Ceci étant, déployer Linux comme environnement de bureau est une tout autre histoire.
@Daniii@h4.io Je ne l'ai pas encore fini, mais je confirme. Je craignais de ne pas apprendre grand-chose de nouveau, mais c'est loin d'être le cas. La formalisation des concepts est remarquable d'accessibilité.
@Daniii@h4.io Merci du témoignage ! Enseignant aussi, j'ai la même impression. Et cela est confirmé de manière formelle et très argumentée dans ce livre.
La littératie numérique ne doit et ne peut pas être assimilée a une forme simplifiée d'aisance à manipuler quelques appareils numériques qui se présentent comme "intuitifs". La littératie numérique doit être une capacité critique, fondée sur l'analyse, la compréhension et la maîtrise. La littératie numérique doit être une manière de nous rendre libres en nous permettant d'être les véritables protagonistes de nos actions : nous serons libres seulement si nous sommes capables non pas d'utiliser, mais de comprendre et de choisir nos environnements numériques, de formuler de façon critique nos besoins en étant toujours conscient•es de la multiplicité des modèles et des choix possibles.
— Éloge du bug de Marcello Vitali-Rosati (Page 75)
Les "digital natives" sont elles et ils toutes et tous doté•e•s de littératie numérique ?
Nous avons désormais le sentiment que le fait d’être intuitif est un impératif indiscutable pour tout outil, toute application ou tout environnement. Une analyse rapide de la communication des GAFAM confirme l’importance de ce terme dans l’imaginaire collectif : tout produit proposé est loué pour son caractère intuitif. L’idée qui semble désormais évidente est qu’il est nécessaire de pouvoir utiliser l’application ou le produit sans devoir passer du temps à lire des instructions ou à en comprendre les principes.
Sur quoi cette idée s’appuie-t-elle ? Comment un outil peut-il être intuitif ? Que signifie, plus précisément, « intuitif » ?
— Éloge du bug de Marcello Vitali-Rosati (Page 67)
Des exemples suivent avec, notamment, la description d'un événement organisé en ligne par une université via Zoom : ce dernier a décidé d'annuler l'événement, jugeant que son contenu n'était pas acceptable. Là aussi, je découvre.