Anthony a noté Céleste (seconde partie) : 3 étoiles

Céleste (seconde partie) de Chloé Cruchaudet (Céleste, #2)
Dans ce dernier opus, la relation entre l'écrivain de génie et sa domestique devient bouillonnante. Entre désir de gloire littéraire …
Rassure-toi, tu ne vas pas mourir de lire.
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48% terminé ! Anthony a lu 25 sur 52 livres.
Dans ce dernier opus, la relation entre l'écrivain de génie et sa domestique devient bouillonnante. Entre désir de gloire littéraire …
Futur lecteur, peut-être qu’il te faudrait éviter de lire la suite de ce petit compte-rendu de lecture, sachant que je ne peux éviter d’en trop dire. Ce sombre roman de Nathalie Azoulai, fort pessimiste, exprime à quel point le 7 octobre, véritable séisme, ouvre une faille béante qui vient séparer les êtres en deux territoires ennemis. Et parmi la communauté déchirée qui se recompose, qui redevient juive (lui laisse-t-on le choix ?), une partie se replie sur elle-même. Et là, dans cette terreur quasi maladive, toute altérité devient impossible ; et le narrateur, qui pensait pouvoir faire face, se sent exclu au point de rejoindre – pour un temps du moins – le camp adverse. Exogamie en échec, au point que le repli aboutisse à l’inceste même. Les êtres sont déchirés, en leur fort intérieur, dans leurs propres familles comme dans les liens qui les avaient rapprochés de l’Autre. Chacun …
Futur lecteur, peut-être qu’il te faudrait éviter de lire la suite de ce petit compte-rendu de lecture, sachant que je ne peux éviter d’en trop dire. Ce sombre roman de Nathalie Azoulai, fort pessimiste, exprime à quel point le 7 octobre, véritable séisme, ouvre une faille béante qui vient séparer les êtres en deux territoires ennemis. Et parmi la communauté déchirée qui se recompose, qui redevient juive (lui laisse-t-on le choix ?), une partie se replie sur elle-même. Et là, dans cette terreur quasi maladive, toute altérité devient impossible ; et le narrateur, qui pensait pouvoir faire face, se sent exclu au point de rejoindre – pour un temps du moins – le camp adverse. Exogamie en échec, au point que le repli aboutisse à l’inceste même. Les êtres sont déchirés, en leur fort intérieur, dans leurs propres familles comme dans les liens qui les avaient rapprochés de l’Autre. Chacun tente à sa manière de survivre dans le cataclysme. La peinture est réussie, toute en nuance, jamais moralisatrice. L'autrice, démunie comme l'est son lecteur, n'offre aucune prise à laquelle s'accrocher. Nous posons le livre, mais celui-ci ne sera jamais refermé.
Dans ce dernier opus, la relation entre l'écrivain de génie et sa domestique devient bouillonnante. Entre désir de gloire littéraire …
Dans ce dernier opus, la relation entre l'écrivain de génie et sa domestique devient bouillonnante. Entre désir de gloire littéraire …
– On aurait voulu inventer ta vie, Théo, qu'on n'aurait pas osé, dit Léa. Tu auras passé la première moitié …
Un petit livre énergique et surprenant. Bourré d'humour malgré l'extrême gravité du sujet traité : le chemin de Boulette, de l'enfance à l'adolescence, entre une mère défaillante, une famille d'accueil qui l'est tout autant, et un rapport compliqué avec l'alimentation. Une prise de recul impressionnante au vu du caractère autobiographique de l'œuvre. Chapeau Joëlle !
Avec une mère à moitié allemande, Théo avait été biberonné au « plus jamais ça » et tout le tralala. Il s’était avancé vers le clan de Léa comme vers une preuve, si bien qu’entre décider de se marier et l’annoncer à sa mère, il ignorait ce qui comptait le plus. Épouser Léa était l’occasion pour elle de donner à ses engagements une voix, un visage, une filiation, bref d’assainir enfin sa généalogie.
— Toutes les vies de Théo de Nathalie Azoulai (6%)
– On aurait voulu inventer ta vie, Théo, qu'on n'aurait pas osé, dit Léa. Tu auras passé la première moitié …
C'est un livre de réparation, après les massacres et les crimes, la fureur ey la dévastation. Plein de la foi protestante de l'auteur, les célébrations de Noël y marquent trois étapes d'une renaissance qu'on eût pas cru possible lorsque s'ouvre le livre:
« C'était donc de ce pas qu'on allait, quand la mort vous avait touché entre les deux épaules. D'un pas léger, comme si l'on avait des ailes, mais, sous terre, quelque chose accompagnait vos pas et ce n'était ni léger ni ailé : c'était noir et pesant, comme le suc du pavot. »
Je finis ce livre trois semaines après l'avoir commencé, le jour de Pâques, celui de la Résurrection.
Un lieu à soi rassemble une série de conférences sur le thème de la fiction et des femmes que Virginia …
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et …
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et de l'autre, la férocité létale de la lutte en cours qui sert de toile de fond - lutte jamais vraiment explicitée, mais toujours omniprésente et surplombante.
Au final, une histoire simple, poétique, puissante aussi... Une novella qui mérite l'investissement.
Merci @sans_dec@les-carnets-de-lecture-de.l-arbre-a-bafouilles.fr pour la recommandation.
À partir de leurs expériences chez les autochtones Achuars d'Amazonie et sur la ZAD de Notre-Dame des Landes, les deux auteurs nous livrent un dialogue passionnant sur les conséquences politiques, économiques, écologiques de notre vision du monde "naturaliste" (dans leur vocabulaire, cela signifie "qui sépare radicalement les humains des non-humains). Ils y opposent une vision où au contraire la frontière entre humains et non-humains, entre nature et culture, est inexistante.
Ces considérations anthropologiques les amènent à esquisser des pistes révolutionnaires nouvelles et enthousiasmantes, basées sur le "chatoiement" de la diversité humaine, l'apparition de communautés alternatives en marge des États-Nations capitalistes, et l'effort pour se défaire de notre naturalisme pour oser embrasser d'autres "façons d'être au monde".
Cette lecture est une vraie bouffée d'oxygène dans nos temps obscurs.
Le Groenland est la région du monde où le taux de suicide est le plus élevé. Ce préliminaire, forme d'avertissement, vous fera comprendre que ce sujet ô combien sensible est omniprésent dans le livre de Niviaq Korneliussen. Celui-ci a été écrit en danois avant d'être traduit, par l'autrice elle-même, dans sa langue maternelle. Il est à noter que l’autrice donne, textuellement, quelques explications physiologiques quant aux causes de cette excroissance statistique au pays sans soleil (ou sans nuit) ; mais que l’autre versant de l’explication se trouve dans la narration elle-même, dans tout ce qui n’est pas explicitement décrit par l’écrivaine. Si j'ai mis un moment à m'adapter à ce style direct et sans fioriture, bien qu'entraîné par la curiosité d'un monde qui m'est inconnu – le Groenland, mais sans doute aussi la génération de la narratrice, bien plus jeune que moi – j'ai finalement été happé par le talent …
Le Groenland est la région du monde où le taux de suicide est le plus élevé. Ce préliminaire, forme d'avertissement, vous fera comprendre que ce sujet ô combien sensible est omniprésent dans le livre de Niviaq Korneliussen. Celui-ci a été écrit en danois avant d'être traduit, par l'autrice elle-même, dans sa langue maternelle. Il est à noter que l’autrice donne, textuellement, quelques explications physiologiques quant aux causes de cette excroissance statistique au pays sans soleil (ou sans nuit) ; mais que l’autre versant de l’explication se trouve dans la narration elle-même, dans tout ce qui n’est pas explicitement décrit par l’écrivaine. Si j'ai mis un moment à m'adapter à ce style direct et sans fioriture, bien qu'entraîné par la curiosité d'un monde qui m'est inconnu – le Groenland, mais sans doute aussi la génération de la narratrice, bien plus jeune que moi – j'ai finalement été happé par le talent de Niviaq Korneliussen en ce qu'elle décrit avec justesse une intimité psychique et les difficultés d'une jeunesse qui se cherche. Je ne regrette pas cette lecture que l'actualité étasunienne et une publication sur mon fil BookWyrm ont portée à ma connaissance.
Elle vit à Nuuk, la capitale du Groenland. Elle est inuite, jeune, moderne et pleine d’humour. Elle est amoureuse de …
Au diable vauvert poursuit sa publication en français de l'oeuvre d'Octavia Butler, avec ce printemps la première histoire de la série Patternist, Mauvaise Graine, publiée initialement en 1980 et proposée ici avec une traduction par Jessica Shapiro. Les romans d'Octavia Butler m'ont toujours marquée, même si parfois un peu trop secouée, hâte de découvrir celui-ci.