Anthony a commencé la lecture de La faim par Knut Hamsun

La faim de Knut Hamsun
Cette ouvre de la fin du XIXème siècle reste extrémement moderne du fait qu'elle nous conte la folie hallucinée d'un …
Rassure-toi, tu ne vas pas mourir de lire.
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34% terminé ! Anthony a lu 18 sur 52 livres.
Cette ouvre de la fin du XIXème siècle reste extrémement moderne du fait qu'elle nous conte la folie hallucinée d'un …
Désorientale n'est pas une autobiographie, précise l'autrice (française et iranienne) Négar Djavadi. C'est une information déconcertante, tant l'ouvrage est réaliste et poignant. Une épopée familiale qui s'inscrit dans l'Histoire meurtrie de l'Iran. Le récit, aux multiples branches, se raconte tel que la mémoire se présente : par rameaux que l'on suit au gré des ramifications, mais sans jamais se perdre, sauf parfois dans le nom des nombreux personnages (pour cela, l'autrice a même prévu quelques pages d'explication en fin de livre). La « face B » du roman s'inscrit dans un quasi-présent européen, mais je n'en dévoilerai pas davantage les contours pour ne pas vous divulgâcher ce que l'autrice dévoile petit à petit tout au long du, ou plutôt des, récits.
Si nous étions en Iran, cette salle d'attente d'hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s'enchaîneraient …
Quand on a grandi avec la certitude que la France est l’alliée infaillible, toujours à vos côtés pour vous protéger, on a du mal à accepter qu’elle vous plante délibérément un couteau dans le dos et vous observe vous rétamer sur le bitume. Toutes ces belles citations, tous ces beaux personnages, les Hugo, Voltaire, Rousseau, Sartre, autour desquels avaient gravité nos existences, n’étaient qu’une fiction moyen-orientale, une fable naïve pour des individus à l’esprit romantique comme Sara. Nous n’avions ni allié, ni ami, ni refuge. Nous n’avions de place nulle part, telle était la vérité.
— Désorientale de Négar Djavadi (71%)
Je vivais dans un western arrosé de lumière et l’enfance coulait à nouveau en moi, limpide, irriguant chaque parcelle de mon corps. Je sautais sur les canapés, sur les interstices laissés par les bras mous et les jambes entremêlées des adolescentes. Je m’amusais de leurs mimiques, me moquais de leurs protestations. Je faisais le pitre. Je riais fort. Je grimpais sur les murs et touchais le plafond. Je planais au-dessus des arbres et tendais les mains vers le ciel. Jusqu’à ce qu’un jour j’atterrisse près de Leïli. Regardez bien son visage encadré par la masse de ses cheveux bouclés et ses lèvres sèches qui viennent se coller à mon oreille et murmurent en français pour que personne ne comprenne : « Ça suffit maintenant. Franchement, arrête… On dirait une lesbienne. »
— Désorientale de Négar Djavadi (59%)
Super livre !
Je ne sais pas quoi dire d'autres. Ce livre m'a transporté dans un univers fantasy super intriguant et qui est bien intégré dans le scénario. De même pour le scénario, qui, bien que commençant doucement, nous tient hors d'haleine sur la fin.
Et la fin ! Inattendue mais super satisfaisante ! Elle réponde aux questions lancées par l'intrigue tout en amenant des nouvelles et gardant certaines pour les prochains tomes.
Et bon, le fait que je l'ai finit en 1 jour quasi montre que je ne savais pas déposer le ivre une fois commencé...
Bref, je recommande chaudement ! N'hésitez vraiment pas à le lire, il est super !
Marine Tondelier retrace la montée du FN Steeve Briois vers le pouvoir à Hénin-Beaumont, et les pratiques mises en place par Briois et ses sbires une fois en place.
La force de ce livre, c'est, tout au long du livre, l'absence de jugement moral envers les habitants qui ont fait ces choix. Tondelier dissèque avec une grande objectivité les pratiques militantes mises en place par Briois pour parvenir au pouvoir et surtout y rester. Les explications sont limpides, jamais verbeuses.
C'est un très bien choix de rééditer ce livre en 2024, car le lecteur peut dresser un parallèle entre Hénin-Beaumont en 2014, et la France de la fin de règne de Macron.
Un manque peut-être, Tondelier ne nous livre pas vraiment d'analyse sur ce qui aurait pu (ou pas) être fait par la gauche pour contrer les stratégies du FN, qui sont elles exposées de façon limpide.
Je conseille quand …
Marine Tondelier retrace la montée du FN Steeve Briois vers le pouvoir à Hénin-Beaumont, et les pratiques mises en place par Briois et ses sbires une fois en place.
La force de ce livre, c'est, tout au long du livre, l'absence de jugement moral envers les habitants qui ont fait ces choix. Tondelier dissèque avec une grande objectivité les pratiques militantes mises en place par Briois pour parvenir au pouvoir et surtout y rester. Les explications sont limpides, jamais verbeuses.
C'est un très bien choix de rééditer ce livre en 2024, car le lecteur peut dresser un parallèle entre Hénin-Beaumont en 2014, et la France de la fin de règne de Macron.
Un manque peut-être, Tondelier ne nous livre pas vraiment d'analyse sur ce qui aurait pu (ou pas) être fait par la gauche pour contrer les stratégies du FN, qui sont elles exposées de façon limpide.
Je conseille quand même vivement cette lecture, qui renforcera tout un chacun dans la conviction que laisser cyniquement le RN atteindre le pouvoir pour qu'il s'use et se discrédite (comme un apprenti sorcier haut placé voulait faire) est une très, très mauvaise idée. Marine Le Pen et ses sbires ne sont pas nécessairement des incapables, ilne faut surtout pas les prendre de haut.
"Les champs de la Lune" est un superbe roman de science-fiction. L'autrice maîtrise parfaitement une narration qui entraîne ses lecteurices dans des registres très différents pour ainsi investir une large palette d'émotions, de la douceur émerveillée que font naître les immersions non anthropocentrées explorant cette vie lunaire que la narratrice s'efforce de faire se développer malgré tout, au registre du thriller d'une dureté teintée d'amertume en se confrontant à ces paysages lunaires qui n'en restent pas moins létaux. En filigrane, c'est une réflexion sur le vivant et le sensible au sens large, sur les formes qu'ils peuvent prendre et sur la place de l'humanité au milieu de tout cela qui s'esquisse, tandis que l'histoire se déploie au clair d'un croissant de Terre qui, dans le ciel, rappelle à qui lève la tête ce que les êtres humains ont fait à leur planète d'origine. Un roman de science-fiction qui ne laisse …
"Les champs de la Lune" est un superbe roman de science-fiction. L'autrice maîtrise parfaitement une narration qui entraîne ses lecteurices dans des registres très différents pour ainsi investir une large palette d'émotions, de la douceur émerveillée que font naître les immersions non anthropocentrées explorant cette vie lunaire que la narratrice s'efforce de faire se développer malgré tout, au registre du thriller d'une dureté teintée d'amertume en se confrontant à ces paysages lunaires qui n'en restent pas moins létaux. En filigrane, c'est une réflexion sur le vivant et le sensible au sens large, sur les formes qu'ils peuvent prendre et sur la place de l'humanité au milieu de tout cela qui s'esquisse, tandis que l'histoire se déploie au clair d'un croissant de Terre qui, dans le ciel, rappelle à qui lève la tête ce que les êtres humains ont fait à leur planète d'origine. Un roman de science-fiction qui ne laisse pas indifférent. Un joli coup de coeur (avec une couverture magnifique).
Le FN est devenu une boule à facettes capable de renvoyer à chacun le rayon de lumière dont il avait besoin pour se sentir rassuré.
— Nouvelles du Front de Marine Tondelier (Page 79)
C’est un fait que tous les hommes, et en particulier ceux parmi eux qui sont les plus instruits, ne partagent pas l’opinion évoquée plus haut, et qui voudrait que l’éducation des femmes soit un mal. Il est bien vrai cependant que parmi les moins instruits bon nombre y souscrivent, car il leur déplairait que des femmes soient plus savantes qu’eux.
— La cité des dames de Christine de Pizan (48%)
J'ai commencé le skate cet été en n'y connaissant rien. J'ai emprunté ce livre pour consolider un peu mes bases et en apprendre un peu d'autres.
Cette lecture donne les bases pour débuter : Comment se positionner et rouler, quels types de planche, le vocabulaire, comment freiner et chuter, ... et tout du long, beaucoup d'encouragements. Après quoi on a droit à la présentation de quelques tricks (figures) avec lesquels commencer.
Beaucoup d’anglicismes mais ça colle au contexte donc c'est normal. Le texte et la maquette (très aérée et réussie à mon avis) tentent de coller à l'univers du skateboard. Notamment avec beaucoup de notes manuscrites (parmi elles, les fausses ratures pour réécrire exactement le même mot font un peu bête mais bon je pinaille).
L'autrice prend également le temps de parler du ressenti des femmes dans cette discipline, avec toujours un ton encourageant.
Très agréable et rapide à lire. …
J'ai commencé le skate cet été en n'y connaissant rien. J'ai emprunté ce livre pour consolider un peu mes bases et en apprendre un peu d'autres.
Cette lecture donne les bases pour débuter : Comment se positionner et rouler, quels types de planche, le vocabulaire, comment freiner et chuter, ... et tout du long, beaucoup d'encouragements. Après quoi on a droit à la présentation de quelques tricks (figures) avec lesquels commencer.
Beaucoup d’anglicismes mais ça colle au contexte donc c'est normal. Le texte et la maquette (très aérée et réussie à mon avis) tentent de coller à l'univers du skateboard. Notamment avec beaucoup de notes manuscrites (parmi elles, les fausses ratures pour réécrire exactement le même mot font un peu bête mais bon je pinaille).
L'autrice prend également le temps de parler du ressenti des femmes dans cette discipline, avec toujours un ton encourageant.
Très agréable et rapide à lire. Plus qu'à mettre en pratique les choses que j'ai apprises. 🙂
Au fur et à mesure, la chair des événements se décompose et ne demeure que le squelette des impressions autour duquel broder. Viendra sans doute un jour où même les impressions ne seront plus qu’un souvenir. Il ne restera alors plus rien à raconter.
— Désorientale de Négar Djavadi (44%)
Cette naissance fut ma première. La seconde eut lieu dix ans après, quand nous arrivâmes à Paris. Kimiâ devint Kimia ou Kim ou Kimy ou « Comment ? Tu peux répéter ? ». À vrai dire, rien ne ressemble plus à l’exil que la naissance. S’arracher par instinct de survie ou par nécessité, avec violence et espoir, à sa demeure première, à sa coque protectrice, pour être propulsé dans un monde inconnu où il faut s’accommoder sans cesse des regards curieux. Aucun exil n’est coupé du chemin qui y mène, du canal utérin, sombre trait d’union entre le passé et l’avenir, qui une fois franchi se referme et condamne à l’errance.
— Désorientale de Négar Djavadi (39%)
Véra, la fille de Mélaine de «nous rêvions juste de liberté», est une jeune-fille introvertie, qui partage son temps libre à Providence entre un vieux lavoir près de la rivière Vermillon, et le garage Ceresoto, chez Freddy. Quelque temps après avoir trouvé une vraie amie, Soa, Véra part à l'Université, où elle fait la connaissance (virtuelle) d'un certain Karoun. Peu à peu, les choses changent à Providence. Goliath, grande entreprise qui fait tout et ressemble à un moteur de recherche bien connu (doublé d'un marchand en ligne bien connu avec un propriétaire chauve) s'installe dans la vallée, y construit un énorme barrage, et emploie tout le monde. Mais la résistance s'organise...
J'ai énormément aimé ce livre. C'est le pendant de "nous rêvions juste de liberté". Là où les Spitfires rêvaient de bitume, de liberté et de cylindrées, ce roman nous fait rêver de nature hospitalière et de verdure. Ce roman …
Véra, la fille de Mélaine de «nous rêvions juste de liberté», est une jeune-fille introvertie, qui partage son temps libre à Providence entre un vieux lavoir près de la rivière Vermillon, et le garage Ceresoto, chez Freddy. Quelque temps après avoir trouvé une vraie amie, Soa, Véra part à l'Université, où elle fait la connaissance (virtuelle) d'un certain Karoun. Peu à peu, les choses changent à Providence. Goliath, grande entreprise qui fait tout et ressemble à un moteur de recherche bien connu (doublé d'un marchand en ligne bien connu avec un propriétaire chauve) s'installe dans la vallée, y construit un énorme barrage, et emploie tout le monde. Mais la résistance s'organise...
J'ai énormément aimé ce livre. C'est le pendant de "nous rêvions juste de liberté". Là où les Spitfires rêvaient de bitume, de liberté et de cylindrées, ce roman nous fait rêver de nature hospitalière et de verdure. Ce roman est celui de la sororité, après celui de la fraternité.
Le livre est écrit par Véra à la première personne, dans un style déglingué, touchant, et qui va droit au cœur. Un mot pour un autre ici, une expression subvertie là, assez pour stimuler le lecteur, mais jamais trop. L'auteur évite tous les pièges, ne tombe jamais dans la caricature, et nous livre au contraire un formidable message d'espoir dans la jeunesse, et dans toutes les alternatives à Goliath, déjà existantes pour certaines. Les réseaux décentralisés, les petits commerces, les énergies renouvelables et locales, la coopération libre façon Kropotkine. Un vrai manifeste écologiste, féministe et libertaire du XXIème siècld. Mais l'essentiel n'est pas là.
On s'attache profondément à Véra et aux autres. C'est un livre que j'ai fini les larmes aux yeux, noyé par l'émotion. Autant dire qu'il m'a touché au cœur.
La bouche pleine de pâtisseries et de pistaches au safran, les femmes parlaient entre elles de leur vagin ; d’abord en gloussant et en rosissant, puis avec naturel. Elles se confiaient, donnaient des détails sur sa taille et sa souplesse, s’apitoyaient sur les dégâts causés par les accouchements successifs. Peu à peu, prenant de l’assurance, elles glissèrent vers les frontières clandestines, dévoilèrent la manière dont il réagissait, ce qu’il préférait, attendait, espérait, mais avec le sérieux de savants échangeant leurs appréciations sur les possibilités d’une matière perfectible. Tant qu’elles parlaient de leur vagin, gardant les maris et leur instrument dans le hors-champ des convenances, elles ne parlaient pas de leur sexualité, vous comprenez. Elles prenaient soin de rester dans la zone grise de l’observation empirique, à des kilomètres de leur mariage, de la moiteur nocturne de leur chambre à coucher, là où elles pouvaient être libres sans risquer rumeurs, colportages et déshonneurs. Maniant à merveille l’art persan de l’hypocrisie, elles veillaient à ce que pas un souffle de ce vent libertaire ne se glisse dans l’oreille conservatrice de leur mari. Qui sait de quoi un homme est capable s’il apprend ce qui se trame dans la tête et le bas-ventre de la population féminine qui habite sous son toit ? Mieux valait les laisser continuer leur vie, comme toujours en parallèle, engoncés dans la certitude confortable de tout maîtriser.
— Désorientale de Négar Djavadi (28%)