La voix de Typhaine est sans doute ce qui m’a le plus marqué à la lecture de ce premier roman de Nicolas Martin. Elle se distingue par un réalisme saisissant, dépeinte avec une extrême sensibilité dans un style singulier. La première partie du roman est celle que j’ai le plus appréciée, que j’ai vraiment aimée. Peu à peu, l’angoisse monte, et nous nous retrouvons piégés avec la narratrice, plongés dans un univers carcéral où la claustrophobie est garantie. Mais paradoxalement, le contexte dystopique — une dictature 2.0, une monstrueuse machine à broyer dont l'omniscience est incarnée par la voix d’Alix — devient presque secondaire dans le récit. Il est difficile de classer cette première moitié du roman. Il y a ici comme l'effeuillage d'une fleur jusqu'à la découverte de son pistil.
Dans la seconde moitié du livre, nous plongeons brusquement et violemment dans un univers plus familier, celui de la …