Anthony a commencé la lecture de Fragile/s par Nicolas Martin

Fragile/s de Nicolas Martin
« Nous étions mille cinq cents. La première fournée. Les mères pondeuses du futur de la Nation. L'espoir non pas …
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19% terminé ! Anthony a lu 10 sur 52 livres.
« Nous étions mille cinq cents. La première fournée. Les mères pondeuses du futur de la Nation. L'espoir non pas …
Période mouvementée des vacances oblige, j'ai mis quelques semaines à lire ce beau roman d'Ivo Andrić. De la fin du XVIe siècle au début du XXe siècle, nous vivons autour d'un édifice qui constituera un « immuable » au regard de l'agitation des hommes. De son édification à ses premières blessures (en 1914), l'auteur tisse peu à peu un lien indéfectible entre le pont et les habitants de la région. Sur la kapia – petit lieu de vie aménagé au centre du pont – se posent, se croisent (ou s'ignorent) les multiples cultures qui vivent – parfois en paix, souvent en conflit – dans la région, un territoire géopolitiquement instable et complexe, balkanisé. Une œuvre à la hauteur de l'Histoire qu'elle narre avec brio.
C'est toute l'histoire du pont que retrace ici Ivo Andric, depuis sa construction par le vizir Mehmed-pacha Sokolovic - enfant …
@Plumereine le traducteur que je connaissais (malheureusement décédé il y a quelques années) n'avait traduit que la série du monde du fleuve. Je vois que l'auteur a eu pas mal de traducteurs français différents. Bonne fin de lecture en tout cas.
C’est alors seulement que commença vraiment dans la ville la chasse aux Serbes et à tout ce qui était en relation avec eux. Les gens se partagèrent en poursuivis et poursuivants. La bête affamée qui vit en l’homme mais ne peut se manifester tant que subsistent les obstacles des bons usages et de la loi était maintenant lâchée. Le signal était donné, les barrières levées. Comme cela arrive souvent dans l’histoire, la violence et le vol, et même le meurtre, étaient tacitement autorisés, à condition qu’ils fussent pratiqués au nom d’intérêts supérieurs, sous le couvert de mots d’ordre, à l’encontre d’un nombre précis de personnes aux noms et aux convictions bien définis.
— Le pont sur la Drina de Ivo Andrić (86%)
Découvert ici, sur #bookwyrm, suggéré par l'auteur. (J'ai vraiment apprécié son premier roman : bw.heraut.eu/book/56370/review#reviews)
À l'occasion de la sortie de la bande dessinée La Route par Manu Larcenet, Points a réédité le roman de Cormac McCarthy dans cette édition illustrée par Manu Larcenet.
En même temps que l'étendue de mon ignorance de la littérature américaine, je découvre totalement Cormac McCarthy, pourtant immensément célèbre.
Donc, dans l'ordre de l'imaginaire décroissant, ce sera : roman, bande dessinée, puis film.
Note pour l'admin de cette instance, @balbec@piaille.fr, que je remercie encore au passage : l'homonymie de titre entre la bande dessinée et ce roman m'a fait créer un doublon et une mauvaise liaison entre éditions. Je n'ai pas l'impression de pouvoir corriger.
@fresseng @balbec@piaille.fr oups... je ne comprends plus rien :-) il y a deux versions illustrées ?
@fresseng @balbec@piaille.fr si tu lis l'édition illustrée par Larcenet je pense qu'il faut mieux de ne pas l'associer à la version originale. Pour moi c'est une "nouvelle œuvre" et je pense qu'elle doit se distinguer de l'originale. Mais ce n'est qu'un avis.
@fresseng @balbec@piaille.fr merci 😚 je vais corriger pour le doublon
Il se peut que je me trompe, et je ne sais même pas m’exprimer comme il faut, mais il me vient souvent à l’idée que le progrès technique et la paix relative qui règne dans le monde ont permis une sorte de trêve, engendré une atmosphère particulière, artificielle et irréelle, dans laquelle une classe de gens, que l’on appelle les intellectuels, peut en toute liberté s’amuser de façon intéressante et agréable à jongler avec les idées et « les conceptions de la vie et du monde ». Une sorte de serre de l’esprit, avec un climat artificiel et une flore exotique, mais sans le moindre lien avec la terre, le sol réel mais dur que foule la masse des vivants. Vous croyez discuter du destin de ces masses et de la façon dont elles peuvent être utilisées dans la lutte pour atteindre aux nobles objectifs que vous lui fixez, mais en fait, les mécanismes qui tournent dans vos têtes n’ont rien à voir avec la vie des masses, ni même avec la vie en général. C’est là que votre petit jeu devient dangereux, ou du moins peut le devenir pour les autres comme pour vous-mêmes.
— Le pont sur la Drina de Ivo Andrić (76%)
Comme le veut la nature, les gens résistaient à tout ce qui était nouveau, mais ils n’allaient jamais jusqu’au bout, car pour la majorité d’entre eux, la vie est plus importante et plus impérieuse que la forme qu’on lui donne. Seuls certains individus exceptionnels vivaient véritablement et très profondément le drame de la lutte entre l’ancien et le nouveau. Pour eux, le mode de vie était indissociablement et foncièrement lié à la vie elle-même.
— Le pont sur la Drina de Ivo Andrić (39%)
@Plumereine j'ai lu la série "le monde du fleuve", du même auteur, parce que j'en connaissais le traducteur de sa version française. C'est vrai que ces personnages ont vraiment "vieillis" et qu'ils sont d'une autre époque − pour le dire de manière sympathique :-)
« Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, alors pourquoi lisons-nous ce livre ? Pour qu'il nous rende heureux comme tu le dis ? Mon Dieu, mais nous serions heureux aussi si nous n'avions pas de livres, et les livres qui nous rendent heureux, nous pourrions à la rigueur les écrire nous-mêmes. Nous avons besoin des livres qui agissent sur nous comme un malheur qui nous fait très mal, comme la mort de quelqu'un que nous aimions plus que nous-mêmes, comme si on nous bannissait dans les bois à l'écart de tous les hommes, comme un suicide, un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous. »
— Kafka (Les années de jeunesse) de Reiner Stach (Kafka, #3) (Page 430)