Profil

Leito Compte verrouillé

Leito@bw.heraut.eu

A rejoint ce serveur il y a 8 mois

Plus je lis, plus je lis, et ce n'est pas ici que je vais me sortir d'affaire.

Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre

Livres de Leito

Lectures en cours

Défi lecture pour 2025

93% terminé ! Leito a lu 75 sur 80 livres.

Kazuo Ishiguro: Klara et le Soleil (Paperback, French language, 2021, Gallimard)

Klara est une AA, une Amie Artifi cielle, un robot de pointe ultraperformant créé spécialement …

Klara et le Soleil

Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. Je me suis un peu ennuyé pendant une bonne partie du livre, où certains concepts clés ne sont pas explicités et on nage juste dans les considérations et remarques d'une AA : Amie Artificielle, à mi-chemin entre les remarques très pertinentes et précises et un décalage, une mauvaise interprétation des sentiments humains. Le procédé est intéressant, mais on en attend un peu plus pour avancer dans les pages, d'autant que le ton objectivo-naïf n'est pas des plus engageants. Il y a tout de même quelques points très intéressants, comme la manière dont Klara, l'androïde, perçoit l'espace dès qu'elle est désorientée, tout en "boîtes" plis ou moins grosses selon l'importance signifiante de l'élément qui s'y trouve. Un concept difficile à rendre en images (il m'a fallu plusieurs récurrences avant de comprendre de quoi on parlait), mais qui réussit indéniablement à nous …

Antonio Tabucchi: Cinéma et autres nouvelles (Paperback, French language, 2013, Editions Gallimard)

"La jeune femme le regarda, suppliante. "Oh, Eddie !" s'exclama-t-elle d'un ton déchirant en lui …

Cinéma e altre novelle

C'est toujours agréable de découvrir un auteur via les éditions bilingues, car ce sont souvent des textes courts (ici trois nouvelles) et on peut pleinement apprécier la beauté de la langue et l'écriture originelle sans perdre le sens grâce à la béquille de la page de droite où le texte est intégralement traduit. Ça permet assez facilement de se rendre compte de notre niveau de compréhension colle avec le style de l'auteur avant de se lancer dans la lecture d'œuvres plus longues ou s'il faudra se cantonner aux traductions.

Ça faisait un bout de temps que j'entendais parler de Tabucchi sans m'y être plongé, et cette mise en bouche n'a fait que confirmer que c'est un auteur avec lequel je pourrais m'entendre. Je ne sais pas encore si je le lirai en italien ou en français, mais je le lirai.

a publié une critique de L'agneau égorgera le lion par Margaret Killjoy

Margaret Killjoy: L'agneau égorgera le lion (Paperback, French language, 2024, Argyll Editions)

Après des années passées sur la route, Danielle Cain débarque à Freedom, une ville de …

L'agneau égorgera le lion

Margaret Killjoy nous entraîne à nouveau dans des communautés autonomes, punks, anarchistes, mais contrairement à Un Pays de fantômes, on échappe à ce côté un peu didactique/initiatique (qui était aussi dû au choix de narration) pour laisser davantage de place à l'atmosphère globale et aux relations entre les personnages, plus creusés et plus intéressants ici*. Peut-être aussi que l'histoire ne prenant pas lieu dans un univers totalement réinventé (et qui peut vite manquer de substance dans un court roman tant il y a à installer), mais dans notre réalité sur laquelle viendrait se calquer un peu de magie et de démons à forme animale, il y a plus de place pour dessiner ces éléments étranges et leur donner une consistance, développer des images marquantes, même quand le roman est relativement court. Ainsi, on accepte aussi facilement que les personnages que les incantations et les démons existent et on suit …

a publié une critique de Terre errante par Liu Cixin

Liu Cixin: Terre errante (EBook, français language, 2020, Actes Sud)

Dans un futur proche, le Soleil se transforme progressivement en géante rouge. La Terre se …

Terre errante

Ce qui est intéressant dans les romans de Liu Cixin, c'est de projeter une modification brutale de la civilisation telle qu'on la connaît suite à des découvertes majeures, et comment l'humanité y réagit (mesures de crise, réorganisation géopilitique…), en racontant les évènements à travers quelques individus qui jouent un rôle notable. Il explore les implications scientifiques et morales d'un tel changement de perspective, c'est plaisant pour l'imaginaire malgré un style parfois un peu rêche.

Ici, malgré une idée qui éveille la curiosité (l'humanité a décidé de quitter le système solaire en faisant de la Terre un vaisseau), ça manque un peu de corps. Rien n'est très fouillé ou réaliste, des conséquences sur la vie terrestre autre que l'humanité (quasiment éludées alors qu'on nous parle de séismes, tempêtes, raz-de-marée titanesques) au personnage principal assez peu incarné, ou en tout cas peu intéressant si ce n'est que c'est lui le narrateur. Donc …

a publié une critique de Moins que zéro par Bret Easton Ellis

Bret Easton Ellis: Moins que zéro (EBook, French language, 2016, Robert Laffont)

En 1985, le roman d'un jeune homme de vingt et un ans prenait la température …

Moins que zéro

Premier roman de Bret Easton Ellis, déjà dans la description d'un monde ultra-artificiel et dérangeant (celui de la richesse et de la célébrité) où des personnages sont tellement désabusés et déconnectés de la réalité que même le sexe et la drogue ne suffisent plus à masquer le vide qui les entoure. Et quand ce vide prend trop de place, ils finissent immanquablement par sortir du matérialisme qui les définit (on jauge les autres selon la qualité de leur bronzage, ou la marque de leur pantalon) pour basculer soit dans la dépression, soit dans l'ultra-violence. Cette violence caractéristique des romans suivants de Bret Easton Ellis, crue, à la limite du supportable, semble être le dernier souffle d'une classe aisée (ici des enfants favorisés des quartiers riches de Los Angeles) pour assouvir un besoin de contrôle, de pouvoir (on parle de torture et de viol), comme si c'était la dernière chose qui …

a publié une critique de Ma reine par Jean-Baptiste Andrea

Jean-Baptiste Andrea: Ma reine (Paperback, French language, 2019, Gallimard)

"Grâce à Viviane j'étais devenu immense, j'avais touché le ciel d'une main et la terre …

Ma reine

Le narrateur est un enfant atteint de "retard mental" (qui semble être un cumul de plusieurs pathologies que je ne m'avancerais pas à diagnostiquer) qui raconte son plus bel été et sa rencontre avec Viviane (la reine du titre). Le roman tire parti de la vision "décalée" de son narrateur pour exprimer, par saillies, une vision poétique du monde, sans pour autant trop en faire, ou le faire de manière trop volontaire comme ça peut être le cas dans ce genre de roman. C'est l'émancipation d'un personnage à la marge qui trouve son bonheur…dans la marge (sur un plateau montagneux ou auprès d'un berger alcoolique et taiseux), c'est touchant et drôle, très fluide à lire, ça se mange tout seul.

a publié une critique de Neige silencieuse, neige secrète par Conrad Aiken

Conrad Aiken: Neige silencieuse, neige secrète (Paperback, French language, 2014, La Barque)

Traduction (de l'américain) de Joëlle Naïm.

Conrad Aiken (1889-1973), avant tout poète, mais aussi romancier…, …

Neige silencieuse, neige secrète

Un très beau texte, qui flirte avec la poésie, à travers les yeux d'un garçon qui voit son monde s'envelopper dans une neige toujours plus épaisse, mais qu'il est le seul à voir. Un texte très court, également, qui coupe le lecteur dans son élan. Je l'ai lu comme s'il allait y avoir encore 100 pages derrière, alors au tout début je me suis senti lésé, avant de me rendre compte que ce qui avait été dit/lu était bien suffisant pour m'occuper encore un certain temps. Donc un plaisir de lecture, à ne pas dévorer comme un roman à suspense, mais avec patience et inspiration.

a publié une critique de La source par Merwan Chabane (Mécanique Céleste, #2)

Merwan Chabane: La source (Hardcover, French language, 2023, Dargaud)

Après leur victoire à la Mécanique Céleste, Aster et l'équipe de Pan se retrouvent cloîtrés …

Mécanique Céleste : La Source

Toujours efficace dans le découpage et très fort pour donner une gestuelle et de l'expressivité à ses personnages, mais pour cette suite, l'histoire m'a moins porté. On est moins avec les personnages (qu'on connait déjà, c'est peut-être ça) et malgré quelques moments d'action amusants (un "chat perché" notamment), ce tome paraît plus fade que le premier.

a publié une critique de L'enfant brûlé par Stig Dagerman

Stig Dagerman: L'enfant brûlé (Paperback, français language, 1981, Gallimard)

« On enterre une femme à deux heures… » C’est par ces mots que commence …

L'enfant brûlé

Stig Dagerman a une écriture très précise qui dit sans cesse ce qui est et ce qui n'est pas, et qui prend des mots simples pour leur donner une signification plus profonde et souvent plus inquiétante. C'est un roman sur les masques qu'on porte (et "se démasquer ce n'est que mettre un autre masque"), sur un personnage qui ne cesse de se mentir à lui-même. Un jeune homme qui se définit par le deuil de sa mère, pour se rendre compte peu à peu que sa mort n'est pas la véritable raison de son mal-être, voire qu'elle n'était pas réellement cette figure sacrée qu'il érige face à son père, son amante et sa propre fiancée. Haïssant celle qu'il aime et aimant celle qu'il se force à haïr, il y a quelque chose de pitoyable (et détestable) dans son attitude qui n'en rend que plus forts les quelques moments de grâce …

a publié une critique de Idéal par Baptiste Chaubard

Baptiste Chaubard, Thomas Hayman: Idéal (GraphicNovel, French language, 2024, Éditions Sarbacane)

Japon, 2160. Les androïdes ont envahi la vie quotidienne, partout sauf sur l'île de Kino, …

Idéal

Une très belle bande-dessinée, avec une belle recherche graphique : les couleurs dans le chaud et vert pâle, les discrets effets de texture, des compositions complexes et une vraie science du découpage qui sait faire ressentir ce qui ne se dit pas. Tout le livre respire la maîtrise dans cette histoire d'un passé qui nous empêche d'avancer (dans le couple, dans la carrière, et plus largement dans ce Japon du futur où on veut revenir à la fermeture du pays). C'est intelligent et inquiétant sans devenir froid, c'est beau, et si je voulais trouver un défaut, je dirais que c'est presque trop réfléchi dans ses références et ses recherches (on frôle le japonisme) pour que ça passe inaperçu.

a publié une critique de La stratégie Ender par Orson Scott Card (Le Cycle d'Ender, #1)

Orson Scott Card: La stratégie Ender (Paperback, French language, 2012, J'ai lu)

Il y a cinquante ans, la flotte terrienne a réussi à repousser l'attaque des Doryphores... …

La Stratégie Ender

Un concept de base intéressant, sur une humanité qui se prépare à un guerre future contre des envahisseurs qu'elle a miraculeusement repoussé une première fois. La tension d'une bataille imminente, mais impossible à prévoir, des extraterrestres absents et jamais décrits pendant la quasi totalité du récit, la géopolitique mondiale redessinée par les ennemis de l'extérieur, mais toujours prête à rebasculer dans l'ancien ordre établi (celui de la Guerre Froide). D'autres éléments ont moins bien vieilli, notamment parce que très vagues, comme la sélection/création d'enfants super-intelligents (seul le facteur de la lignée génétique semble important, pas de formation ou presque, pas de manipulation…). La progression du récit, retrouvée depuis dans de nombreuses sagas jeunesse et donc plus attendue pour un lecteur actuel, est celle de la formation du héros qui passe les épreuves pour devenir, contre toute attente, le meilleur de sa formation/école/sport/… le meilleur élève qu'on ait jamais vu. Et …

a publié une critique de Flesh Empire par Yann Legendre

Yann Legendre: Flesh Empire (French language, 2019, Casterman)

Ce monde a pour nom Singularity. Il est contrôlé par un Sénat tout puissant, qui …

Flesh Empire

Un noir et blanc très graphique, tout dans la symétrie, la géométrie et le contraste (du dessin vectoriel mais tout de même fourni) qui est clairement le point fort de cette BD dont l'histoire reste classique (même en inversant le schéma classique du basculement de l'humanité vers la machine), et les thèmes intéressants mais peu développés, ou en tout cas peu politisés. Un plaisir visuel, donc, qui peut se parcourir plusieurs fois, plus qu'une piste de réflexion ou une grande surprise narrative.

a publié une critique de Le Nœud de Vipères par François Mauriac

François Mauriac: Le Nœud de Vipères (Paperback, French language, Librairie Generale Francaise)

Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans …

Le Nœud de vipères

À la première personne, nous avons les confessions remplies de haine d'un vieil avare paranoïaque qui ourdit un plan pour priver sa descendance de ses richesses. Sa voix, exprimée dans plusieurs longues "confessions" espacées dans le temps car écrites à des moments où il se pense aux portes de la mort, est particulièrement acerbe et donc souvent très drôle. On en viendrait presque à comprendre ses raisons, à se laisser attendrir, juste au moment où son revirement, l'illumination par la foi chez l'athée férocement anti-clérical, l'amène à revoir ses décisions, à perdre la haine qui faisait sa force, et se faire engloutir par ce "nœud de vipères" dont on commençait à se demander s'il n'était pas le pur produit de sa méfiance maladive, une rage qui aurait déteint, une conséquence plutôt qu'une cause. Un doute nourri (mais pas confirmé) par le basculement de point de vue final. L'histoire de la …

a publié une critique de L'éternaute 1969 par Alberto Breccia

Alberto Breccia, Héctor Oesterhled: L'éternaute 1969 (GraphicNovel, Français language, 2010, Rackham)

En 1969, l’hebdomadaire d’actualités argentin Gente commande à Oesterheld une nouvelle version de L’Éternaute, que …

L'éternaute 1969

Une bonne ambiance science-fiction low-fi et rétro, magnifiée et brouillée par le dessin de Breccia et son travail sur les textures. Un dessin frappant même si pas toujours lisible, donc, mais la fin du monde mérite-t-elle une ligne claire quand tout se délite et que les personnages sont plongés dans l'horreur de l'inconnu ? D'autant plus que la forme feuilletonnesque (les planches ont été originellement publiées dans un journal) invite à condenser le récit, synthétiser et accélérer les évènements. Donc pour créer l'atmosphère, l'univers, l'ambiance, tout repose sur le dessin, sur chaque case, même, puisqu'il est difficile de sur-découper ou de rester contemplatif dans ce genre de format. Évidemment on pourrait souhaiter avoir un récit plus fourni, des personnages plus développés, mais il faut réussir à découper mentalement la lecture selon les trois pages hebdomadaires pour en saisir l'essence, aux accents souvent politiques (on parle notamment d'une Amérique du Sud …