Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité
Apprenti musicien (batterie, tablas)
Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
From the #1 New York Times bestselling author of Killers of the Flower Moon, a …
L'histoire du Wager est vraie, et David Grann la raconte comme un roman. Peut-être par snobisme, je l'ai achetée en VO ; ça en ralentit la lecture, ce n'est peut-être pas plus mal puisque c'est une lecture de vacances. Et qu'on a le temps, hein?
Séduit par la troublante Phyllis Dietrichson, l'agent d'assurance Walter Neff conspire avec elle le meurtre …
Un très bon roman noir sans trop de morale et plein d'ironie. Énième variation sur la femme fatale, à moins que ce ne soit l'un des textes fondateurs du genre.
Billy Wilder en a tiré un film en 1944 qu'il me tarde maintenant de voir.
Comme les nouvelles des Lunettes d’or, Le Jardin des Finzi-Contini peint la société provinciale italienne. …
Une tragédie moderne
5 étoiles
Si la 4e de couverture met en scène l'apparition de Micòl au narrateur, une scène lumineuse, tout le livre converge vers sa disparition, son refus de cette liaison amoureuse, et sa déportation et sa mort. Mais ça on le savait au tour début du livre, comme dans une tragédie grecque. Restait à apprendre comment, et laisser son cœur s'emplir peu à peu de nostalgie et de tristesse.
Un livre magnifique où les émotions humaines ne dissimulent jamais leur ambiguïté.
Comme les nouvelles des Lunettes d’or, Le Jardin des Finzi-Contini peint la société provinciale italienne. …
J'ai vu le film en ayant à peine commencé le livre. De fait, le film ignore la première partie du livre, et également son prologue. Mais surtout, il efface toute l'ambiguïté des relations entre ce groupe de jeunes, en particulier certain sous texte homosexuel qui me semble pourtant évident lorsque le narrateur découvre le studio d'Alberto Finzi-Contini. Et qu'Helmut Berger aurait sans difficulté pu rendre...
Comme les nouvelles des Lunettes d’or, Le Jardin des Finzi-Contini peint la société provinciale italienne. …
« Combien d'années s'est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? Plus de trente. Pourtant, si je ferme les yeux, Micòl Finzi-Contini est toujours là, accoudée au mur d'enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. En 1929, elle n'était guère plus qu'une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. Et moi, j'étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu'un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril. Nous nous regardions fixement l'un l'autre. Au-dessus d'elle, le ciel était bleu et compact, un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage. Rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l'a changé, du moins dans le souvenir. »
Comme les nouvelles des Lunettes d’or, Le Jardin des Finzi-Contini peint la société provinciale italienne. …
Un livre tombeau, disent les critiques.
J'achète ce livre un peu par hasard, parce que j'ai vu le film passer sur Arte, parce que la thématique était clairement la montée en puissance du fascisme dans l'Italie des années 30. Et puis je vois que le thème est plus fin encore, comment la bourgeoisie juive de Ferrare a ignoré cette montée en puissance, parce que ce n'était pas si pire, jusqu'à sa propre perte.
Le prologue est glaçant. L'arrivée de Micol dans le roman apporte une lumière que le film rend plutôt bien même si chez de Sica, le jeu de Dominique Sanda donne à Micol un côté un peu futile.
« Les morts se retrouvent ; seuls les vivants peuvent disparaître. »
Leonardo Sciascia.
Un drôle de récit que cette Disparition de Majorana. Le texte est très bien écrit, mais les enjeux étranges, on voudrait qu'elle fût liée à un refus du physicien de « toucher » à l'arme atomique, mais ce n'est pas vraiment dit non plus, et la controverse qui a suivi la publication de ce récit voudrait démontrer le contraire. Et puis quelqu'un qui déciderait, comme ça, de quitter le monde des vivants sans pour autant rejoindre celui des morts, c'est assez inquiétant ; parce que c'est une décision qui doit être maintenue longtemps (ad vitam…).
Quelque chose en elle appelait la tyrannie et la terreur, et elle corrompait mes rêves, …
Alors que le monde meurt sous une implacable vague de glace, apparemment provoquée par une guerre nucléaire, un homme poursuit une femme qu'il avait connue auparavant. Le livre frappe par le caractère absurde de la quête, et l'anonymat universel qui le traverse. Rien n'a de nom, ni les gens, ni les villes, ni les pays.
Un roman dystopique glaçant. On pense à 1984, mais il a été écrit presque 10 ans plus tôt, et par une femme.
Dans un monde où plus rien nevoys appartient, un chimiste découvre une espèce de sérum de vérité par lequel même vos pensées seront criminelles.
L'occasion de régler des comptes ? C'est sans compter, peut-être, les angoisses intimes que le régime totalitaire de l'État mondial n'a pu abolir totalement.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
J'avais acheté ce livre il y a quelques années. Le hasard du calendrier faut que je ne l'ai commencé que dimanche dernier, au soir de cette dissolution surprise, pour le finir maintenant. Métaphore d'une semaine où le paysage politique français semble s'être bouleversé.
Semaine après semaine, une femme, écrivaine, confie à un inconnu ses impressions, ses émotions, alors qu'une dictature fascisante a pris le pouvoir.
Le titre du roman, Destruction, désigne les destructions matérielles auxquelles se livre le nouveau pouvoir, en particulier ces bâtiments anciens, rasés un à un. Les disparitions inexpliquées. Mais aussi la suppression de tout signe du passé, au nom d'un impératif de bonheur. Et la suppression glaçante de toute dialogue. C'est-à-dire qu'excepté ce « blog sonore », plus personne ne se parle dans ce livre, ou presque.
C'est un roman dominé par une écrasante solitude, y compris dans les rares interactions humaines qu'il décrit, jusque dans …
J'avais acheté ce livre il y a quelques années. Le hasard du calendrier faut que je ne l'ai commencé que dimanche dernier, au soir de cette dissolution surprise, pour le finir maintenant. Métaphore d'une semaine où le paysage politique français semble s'être bouleversé.
Semaine après semaine, une femme, écrivaine, confie à un inconnu ses impressions, ses émotions, alors qu'une dictature fascisante a pris le pouvoir.
Le titre du roman, Destruction, désigne les destructions matérielles auxquelles se livre le nouveau pouvoir, en particulier ces bâtiments anciens, rasés un à un. Les disparitions inexpliquées. Mais aussi la suppression de tout signe du passé, au nom d'un impératif de bonheur. Et la suppression glaçante de toute dialogue. C'est-à-dire qu'excepté ce « blog sonore », plus personne ne se parle dans ce livre, ou presque.
C'est un roman dominé par une écrasante solitude, y compris dans les rares interactions humaines qu'il décrit, jusque dans son irréelle scène finale dont on peine à deviner ce qu'elle produira.
Les premiers chapitres m'ont semblé difficiles, tant on ne comprend pas ce qui se passe, tant l'autrice reste avare de descriptions et de contexte. Peu à peu, ma lecture est devenue plus fluide, éclairée notamment par quelques livres que la narratrice évoque (Farenheit 451, Mandelstam et Tsetaieva, mais aussi Watership Down ou Le seigneur des anneaux). Mue, également, par l'angoisse profonde qui s'installe peu à peu.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
— Pourtant j'avais signé des pétitions, j'avais demandé la fin des bombardements, le début des négociations, la fin du racisme, le début de l'entente entre les peuples, la fin de la prolifération nucléaire.
—Pourtant j'avais manifesté contre la dégradation des conditions de vie, contre la pollution grandissante, contre le harcèlement au travail.
— Pourtant j'avais demandé la reconnaissance de certains pays, la rupture diplomatique avec d'autres, l'accueil des réfugiés.
— Il suffisait d'un clic sur mon ordinateur.
— Pour — quelle toute-puissance...
— Contribuer à changer le monde.
— Nous étions vigilants.
— Nous avions protesté.
— Nous avions appris.
— Pensons-nous...
— La connaissance de l'histoire.
— Les leçons tirées du passé...
— Mais rien de ce que j'espérais n'est arrivé.
— La situation s'est tendue à l'extrême.
— Les parties se sont opposéed.
— Irréconciliables.
— Les évènements ne se répètent pas.
— Ou plutôt, leur forme change, si bien qu'on ne les reconnaît pas.
— Ou plutôt, on les reconnaît — une fois qu'il est trop tard.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
— Pourtant j'avais signé des pétitions, j'avais demandé la fin des bombardements, le début des négociations, la fin du racisme, le début de l'entente entre les peuples, la fin de la prolifération nucléaire.
—Pourtant j'avais manifesté contre la dégradation des conditions de vie, contre la pollution grandissante, contre le harcèlement au travail.
— Pourtant j'avais demandé la reconnaissance de certains pays, la rupture diplomatique avec d'autres, l'accueil des réfugiés.
— Il suffisait d'un clic sur mon ordinateur.
— Pour — quelle toute-puissance...
— Contribuer à changer le monde.
— Nous étions vigilants.
— Nous avions protesté.
— Nous avions appris.
— Pensons-nous...
— La connaissance de l'histoire.
— Les leçons tirées du passé...
— Mais rien de ce que j'espérais n'est arrivé.
— La situation s'est tendue à l'extrême.
— Les parties se sont opposéed.
— Irréconciliables.
— Les évènements ne se répètent pas.
— Ou plutôt, leur forme change, si bien qu'on ne les reconnaît pas.
— Ou plutôt, on les reconnaît — une fois qu'il est trop tard.
Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain …
Une drôle d'écriture. Enfin drôle, non, pas vraiment. Mais étrange, assurément. La narratrice ne sait pas bien où elle va, ne comprend pas bien ce qui lui arrive, et pour l'instant nous non plus.