Une novella dont la construction habile et dense nous fait naviguer entre deux époques, une faisant écho direct à notre présent sur le point de connaître une évolution technologique majeure, une autre dans un futur plus lointain où le rapport au vivant, à la génétique, a été complètement bouleversé, entraînant dans son sillage une complète recomposition du système économique, social et politique. En dépit de sa brièveté, le roman esquisse un ensemble de réflexions y compris éthiques sur les liens et les conséquences entre progrès scientifiques et bouleversements systémiques de notre monde capitaliste. Une novella qui est donc riche et intéressante, mais qui m'a laissé une frustration lancinante tout au long de la lecture en raison de son récit, lequel se construit autour d'un ensemble de stéréotypes : un emprunt aux thriller d'espionnage qui rejoue les grosses ficelles de pays ayant émergé après l'effondrement du monde soviétique, une représentation de …
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Lectrice avide de science-fiction 🤖, fantasy 🐲 et fantastique 👻. Et j'aime découvrir les romans auto-édités.
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Livres de Feydra
Défi lecture pour 2025
4% terminé ! Feydra a lu 2 sur 50 livres.
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Ameimse a publié une critique de La Peste du léopard vert par Walter Jon Williams
Entre thriller, biotechnologies et futur
3 étoiles
Une novella dont la construction habile et dense nous fait naviguer entre deux époques, une faisant écho direct à notre présent sur le point de connaître une évolution technologique majeure, une autre dans un futur plus lointain où le rapport au vivant, à la génétique, a été complètement bouleversé, entraînant dans son sillage une complète recomposition du système économique, social et politique. En dépit de sa brièveté, le roman esquisse un ensemble de réflexions y compris éthiques sur les liens et les conséquences entre progrès scientifiques et bouleversements systémiques de notre monde capitaliste. Une novella qui est donc riche et intéressante, mais qui m'a laissé une frustration lancinante tout au long de la lecture en raison de son récit, lequel se construit autour d'un ensemble de stéréotypes : un emprunt aux thriller d'espionnage qui rejoue les grosses ficelles de pays ayant émergé après l'effondrement du monde soviétique, une représentation de l'Afrique monolithique comme espace à "sauver", ou encore une représentation des femmes qui n'évite pas certains stéréotypes. Bref, une novella en soi intéressante sur le fond, mais un récit reposant sur des bases narratives dont je suis un peu lassée en tant que lectrice.
Feydra a répondu au statut de ptl@diaspodon.fr
@ptl@diaspodon.fr Tu peux foncer alors. 😊
Feydra a publié une critique de Projet dernière chance par Andy Weir
L'expédition de la dernière chance
5 étoiles
Que dire de ce roman ? D'abord, j'ai été surprise. Il se passe très rapidement quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas et qui est le moteur de tout le roman. Je ne peux pas en dire plus, sous peine de divulgâcher.
Ensuite, le ton est à la fois sérieux et léger. La survie de la terre est en jeu et le protagoniste se réveille seul dans un vaisseau spatial sans savoir pourquoi. Cependant, le narrateur utilise très bien l'ironie, ce qui donne un ton décalé à son récit. C'est un personnage très humain, qui a des moments de doute et de désespoir, mais aussi très curieux et très intelligent. Il possède de vastes connaissances scientifiques dans de nombreux domaines. Heureusement vu les problèmes qu'il va devoir surmonter. Je trouve qu'on peut vraiment s'identifier à lui dans certains domaines.
L'aspect scientifique est très développé, mais je n'ai pas trouvé …
Que dire de ce roman ? D'abord, j'ai été surprise. Il se passe très rapidement quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas et qui est le moteur de tout le roman. Je ne peux pas en dire plus, sous peine de divulgâcher.
Ensuite, le ton est à la fois sérieux et léger. La survie de la terre est en jeu et le protagoniste se réveille seul dans un vaisseau spatial sans savoir pourquoi. Cependant, le narrateur utilise très bien l'ironie, ce qui donne un ton décalé à son récit. C'est un personnage très humain, qui a des moments de doute et de désespoir, mais aussi très curieux et très intelligent. Il possède de vastes connaissances scientifiques dans de nombreux domaines. Heureusement vu les problèmes qu'il va devoir surmonter. Je trouve qu'on peut vraiment s'identifier à lui dans certains domaines.
L'aspect scientifique est très développé, mais je n'ai pas trouvé cela difficile à comprendre : les explications sont claires, accompagnées d'exemples. On plonge dans les raisonnements, les expériences et les réflexions du narrateur, ponctuées de ses réactions, ce qui rend tout cela vivant.
Le roman contient quelques scènes pleines de tension et d'émotions, qui sont très réussies.
Au fur et à mesure que le protagoniste retrouve la mémoire, des scènes de retour en arrière nous racontent tout ce qui l'a mené là. On apprend ce qui s'est passé sur Terre, pourquoi cette mission doit avoir lieu et commente il est arrivé dans ce vaisseau. En découvrant son passé, je me suis demandé ce qu'il faisait dans le vaisseau, car cela paraissait étrange qu'il ait été choisi pour cette mission, jusqu’à la révélation, vers la fin, et je ne m'y attendais pas du tout. Certains personnages étaient prêts à toutes les actions pour sauver la terre.
En conclusion, c'est un roman de science-fiction intimiste et très scientifique, où l'action se mêle à la réflexion et aux expériences. L'enjeu de l'histoire est plus grand que ne le laisse entendre le résumé, pour notre plus grand plaisir.
Feydra a publié une critique de Là où réside l'hiver par Laetitia Arnould
Un conte de vent et de givre
5 étoiles
❄️ Le roman de Laetitia Arnould nous plonge dans le givre, la glace et le froid glacial, mais aussi dans les mythes et les contes liés à l’hiver : Jack Frost en est l’un des protagonistes, mais on a aussi la Dame de l’hiver, l’harfang des neiges, le renard des neige. Chaque mois a un esprit qui lui est associé, esprit multiforme, qui prend notamment celle d’un animal symbolisant sa saison : un loup, un renard, une biche, un cerf , un ours … C’est toute une mythologie qui est créée. Voilà l’univers dans lequel on entre en ouvrant la magnifique couverture.
❄️ Jack est représenté comme je l’imaginais. Je ne connais pas bien ce personnage, ne l’ayant vu que dans un film d’animation bien connu, mais l’autrice lui donne vie, notamment parce qu’il est l’un des narrateurs. La description qu’elle en fait lui prête une présence ; on entre …
❄️ Le roman de Laetitia Arnould nous plonge dans le givre, la glace et le froid glacial, mais aussi dans les mythes et les contes liés à l’hiver : Jack Frost en est l’un des protagonistes, mais on a aussi la Dame de l’hiver, l’harfang des neiges, le renard des neige. Chaque mois a un esprit qui lui est associé, esprit multiforme, qui prend notamment celle d’un animal symbolisant sa saison : un loup, un renard, une biche, un cerf , un ours … C’est toute une mythologie qui est créée. Voilà l’univers dans lequel on entre en ouvrant la magnifique couverture.
❄️ Jack est représenté comme je l’imaginais. Je ne connais pas bien ce personnage, ne l’ayant vu que dans un film d’animation bien connu, mais l’autrice lui donne vie, notamment parce qu’il est l’un des narrateurs. La description qu’elle en fait lui prête une présence ; on entre dans ses émotions et ses pensées, dans son passé aussi.
❄️ Edda, l’autre protagoniste et narratrice, est très émouvante. Elle est singulière et a une relation très intime avec l’hiver. Son histoire n’est pas très gaie, mais elle est courageuse.
❄️ Qu’est-ce que j’ai aimé Décembre, Janvier, Février et les autres ! Personnifier les mois de l’année et les saisons étaient une très bonne idée, car cela rend le propos du roman encore plus puissant. Le réchauffement climatique est au cœur de ce roman. On le vit en même temps que les esprits ; on sent leur désespoir et leur souffrance. J'ai aussi beaucoup apprécié le rôle donné aux arbres et aux forêts. Je me suis demandée : si la nature était personnifiée, si l’on pouvait voir les esprits souffrir de nos actions sur la nature, cela nous aiderait-il à faire plus attention ?
❄️ Certaines scènes m’ont vraiment fait de la peine ; d’autres sont d’une douceur qui met du baume au cœur. La description du givre, des vents froids et de la neige me les a fait sentir. L’écriture est belle et juste ; l’alternance des narrateurs ne prête pas à confusion, puisqu’ils sont clairement identifiés à chaque fois.
C’est un roman que je n’oublierai pas de sitôt !
Feydra a cité Le dernier onirigraphe par Julie Muller Volb (Onirie, #1)
C’est douloureux tout le temps de côtoyer trop de monde en même temps. Le bruit, les émotions, les faux semblants, les masques, les éclats de rire, les questions, le tourbillon de paroles, de gestes, de messages à lire sur les corps des gens et leurs visages, l’afflux d’informations à traiter, la violence des mots, des jugements, des contacts, puis la rapidité à laquelle il faut suivre...
— Le dernier onirigraphe de Julie Muller Volb (Onirie, #1)
Feydra a cité Le dernier onirigraphe par Julie Muller Volb (Onirie, #1)
Je m’éveille dans mon monde intérieur. ici, j’ai tous les pouvoirs. Ici, je modèle ma réalité au gré de mes envies. Ici, je suis chez moi. Je suis en moi. Je suis.
— Le dernier onirigraphe de Julie Muller Volb (Onirie, #1)
Feydra a noté Le dernier onirigraphe : 5 étoiles

Le dernier onirigraphe de Julie Muller Volb (Onirie, #1)
J'ai un secret. Lorsque le monde s'éteint pour vous, que vous plongez dans les bras de Morphée et que vous …
Feydra a publié une critique de Le dernier onirigraphe par Julie Muller Volb (Onirie, #1)
Voyage en Oniriie
5 étoiles
Un excellent roman de fantasy onirique. Le monde des rêves est un univers à part entière, avec de nombreuses créatures, contrôlé par le Grande Tisseuse. La narratrice, Nora, est une adolescente autiste avec cette capacité de voyager dans le monde des rêves. On perçoit vraiment bien son fonctionnement particulier tout au long du récit, ainsi que ses difficultés à s'adapter à notre monde. Je trouve que ces spécificités sont vraiment bien rendues tout au long du roman. Les autres personnages sont tout aussi attachants ou haïssables. Certaines scènes sont difficiles à supporter, notamment le comportement d'Esteban avec Nora, mais elle s'en sort bien finalement. Les attitudes toxiques ne sont pas excusées ou justifiées, bien au contraire. Liorah est un personnage très positif. Et Efi un petit guide parfois drôle et loyal. Elias est un personnage plein de secrets et très émouvant. Sa relation avec Nora transcende les vies, en quelques …
Un excellent roman de fantasy onirique. Le monde des rêves est un univers à part entière, avec de nombreuses créatures, contrôlé par le Grande Tisseuse. La narratrice, Nora, est une adolescente autiste avec cette capacité de voyager dans le monde des rêves. On perçoit vraiment bien son fonctionnement particulier tout au long du récit, ainsi que ses difficultés à s'adapter à notre monde. Je trouve que ces spécificités sont vraiment bien rendues tout au long du roman. Les autres personnages sont tout aussi attachants ou haïssables. Certaines scènes sont difficiles à supporter, notamment le comportement d'Esteban avec Nora, mais elle s'en sort bien finalement. Les attitudes toxiques ne sont pas excusées ou justifiées, bien au contraire. Liorah est un personnage très positif. Et Efi un petit guide parfois drôle et loyal. Elias est un personnage plein de secrets et très émouvant. Sa relation avec Nora transcende les vies, en quelques sorte. Il est sensiblement plus âgé qu'elle (c'est une ado), mais leur histoire est tellement profonde et ancienne que cela ne m'a pas choqué. Et il ne se passe rien d'inconvenant entre eux. Enfin l'antagoniste est complexe : je n'ai pas bien compris encore son histoire ou ses motivations, mais elle est à la fois respectueuse de son devoir envers le royaume d'Onirie et des humains, mais en même temps cruelle et glaciale. Le roman est palpitant du début à la fin ; les actions et les rebondissements s'enchainent dans un rythme intense. On passe du rire aux larmes en quelques lignes. Le style d'écriture est de très bonne qualité, malgré quelques maladresses par moment. Cela se lit bien et j'ai très vite été happée par les aventures de cette adolescente pas comme les autres. J'espère qu'un tome 2 prendra vie.

Anthony a cité Le Conformiste par Alberto Moravia
C'est curieux comme les déments se tiennent au courant des faits du jour... comme ils sont sensibles à tout ce qui touche la collectivité... nous avons le fascisme, le duce... alors vous trouverez des quantités de malades comme votre père dont l'esprit se fixe sur le fascisme et le duce (..). au fond, malgré leur folie, ils continuent à participer à la vie publique et leur démence est justement le moyen qui leur sert pour y participer... bien entendu, en bons citoyens fous qu'ils sont.
— Le Conformiste de Alberto Moravia (Page 178)

Sans Dec a commenté Conte de fées par Stephen King
#vendredilecture #fantastique #urbanfantasy Conte de fées de Stephen King La magie de Stephen King, c’est qu’à la page 188 il commence à peine à se passer des trucs. Mais ce n’est pas grave, parce que je suis accro depuis les premières pages, et que j’ai beaucoup de mal à lâcher ma liseuse. 🤩

Nobody a publié une critique de Martin Eden par Jack London
Martin Eden
5 étoiles
De Jack London, j’avais l’image d’un auteur de romans animaliers pour la jeunesse. Autant dire que ce livre m’a bien remis les idées en place.
C’est l’histoire semi-autobiographique d’un jeune marin qui tombe amoureux d’une bourgeoise et se découvre une vocation pour la littérature. L’auteur y dépeint ses contemporains de manière peu flatteuse, brocardant allègrement l’hypocrisie et les préjugés de la bourgeoisie et la superficialité des notables des milieux littéraires. Il y décrit aussi la dureté des conditions de vie de la classe laborieuse, et la difficulté d’essayer de s’élever au dessus de sa condition, malgré l’intelligence et le talent.
Mais Martin Eden n’est pas Jack London : contrairement à l’auteur, c’est un individualiste, adepte de Nietzche et farouchement anti-socialiste, ce qui explique sans doute l’évolution du personnage dans la deuxième partie du livre…
De Jack London, je n’avais lu que « Croc-Blanc » qui m’avait laissé une impression mitigée. …
De Jack London, j’avais l’image d’un auteur de romans animaliers pour la jeunesse. Autant dire que ce livre m’a bien remis les idées en place.
C’est l’histoire semi-autobiographique d’un jeune marin qui tombe amoureux d’une bourgeoise et se découvre une vocation pour la littérature. L’auteur y dépeint ses contemporains de manière peu flatteuse, brocardant allègrement l’hypocrisie et les préjugés de la bourgeoisie et la superficialité des notables des milieux littéraires. Il y décrit aussi la dureté des conditions de vie de la classe laborieuse, et la difficulté d’essayer de s’élever au dessus de sa condition, malgré l’intelligence et le talent.
Mais Martin Eden n’est pas Jack London : contrairement à l’auteur, c’est un individualiste, adepte de Nietzche et farouchement anti-socialiste, ce qui explique sans doute l’évolution du personnage dans la deuxième partie du livre…
De Jack London, je n’avais lu que « Croc-Blanc » qui m’avait laissé une impression mitigée. Mais « Martin Eden » m’a donné une autre image de cet auteur, qui rend mieux compte de son talent et me donne envie de m’intéresser au reste de son œuvre.

aura@books.theunseen.city a cité The Beautiful Decay par Veo Corva (Tombtown, #2)
Intrigue and concern warred within her.
— The Beautiful Decay de Veo Corva (Tombtown, #2)
I wonder how it feels to be fueled with intrigue. Is this what a vampire witch matriarch feels when she hears of a newcomer in the city bearing the name of her former lover ?

Claire Lemoine a publié une critique de Le miroir de Cassandre par Bernard Werber
Le miroir de Cassandre
3 étoiles
Voilà une lecture ambivalente. J'ai aimé le concept global de l'histoire, les personnages (Il est rare que des héros des livres soient des SDF), la description très vivante des dépotoirs. La critique de notre façon de cacher la misère et de laisser s'amonceler nos problèmes et nos déchets.
Intéressant aussi l'idée que les prémonitions se réalisent, parce qu'inconsciemment, on ferait en sorte que ça soit le cas. (même si dans les faits, si on me dit quand et comment je vais mourir, à priori je vais tenter de déjouer le "destin". )
Après, certains passages sont un peu tirés par les cheveux, et d'autres m'ont donné envie de contacter l'auteur pour lui faire quelques suggestions (rien que ça...). Par exemple, les dernières recherches tendent à montrer que non, nos ancêtres masculins n'allaient pas seuls à la chasse pendant que les femmes se terraient dans les grottes avec les enfants, sortant …
Voilà une lecture ambivalente. J'ai aimé le concept global de l'histoire, les personnages (Il est rare que des héros des livres soient des SDF), la description très vivante des dépotoirs. La critique de notre façon de cacher la misère et de laisser s'amonceler nos problèmes et nos déchets.
Intéressant aussi l'idée que les prémonitions se réalisent, parce qu'inconsciemment, on ferait en sorte que ça soit le cas. (même si dans les faits, si on me dit quand et comment je vais mourir, à priori je vais tenter de déjouer le "destin". )
Après, certains passages sont un peu tirés par les cheveux, et d'autres m'ont donné envie de contacter l'auteur pour lui faire quelques suggestions (rien que ça...). Par exemple, les dernières recherches tendent à montrer que non, nos ancêtres masculins n'allaient pas seuls à la chasse pendant que les femmes se terraient dans les grottes avec les enfants, sortant au mieux pour récolter des baies. L'instinct féminin... hum...
Bref, j'avais un meilleur souvenir de son livre "Les fourmis". Ce qui ne m'empêche pas d'être contente d'avoir lu celui ci.

Antoine Chambert-Loir a publié une critique de Alors nous irons trouver la beauté ailleurs par Corinne Morel Darleux
Alors nous irons trouver la beauté ailleurs
4 étoiles
Corinne Morel Darleux nous invite à l'accompagner pendant un séjour d'un mois à Pondichéry où l'ont conduites ses activités d'intellectuelle, de militante, d'observatrice du monde tel qu'il va. Mais du détail de ses activités, ou de celles qui l'avaient mené au Rojava, nous ne saurons en fait que peu de choses, il n'en est souvent question qu'au détour d'une phrase.
En fait, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est à l'intimité de son déplacement qu'elle nous convie à assister. Déplacement non seulement en Inde, mais surtout ailleurs, comme le soulignent les « confins » du sous-titre. Un ailleurs qui n'est pas tant géographique que mental. Se déplacer, déplacer son point de vue, s'extraire de ses habitudes invisibles, s'observer en reconstruire d'autres. Elle nous convie à ses lectures (paroxysme de l'intime!); notamment deux romans — Le dieux des petits riens d'Arundhati Roy, et Les yeux dans les arbres, de …
Corinne Morel Darleux nous invite à l'accompagner pendant un séjour d'un mois à Pondichéry où l'ont conduites ses activités d'intellectuelle, de militante, d'observatrice du monde tel qu'il va. Mais du détail de ses activités, ou de celles qui l'avaient mené au Rojava, nous ne saurons en fait que peu de choses, il n'en est souvent question qu'au détour d'une phrase.
En fait, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est à l'intimité de son déplacement qu'elle nous convie à assister. Déplacement non seulement en Inde, mais surtout ailleurs, comme le soulignent les « confins » du sous-titre. Un ailleurs qui n'est pas tant géographique que mental. Se déplacer, déplacer son point de vue, s'extraire de ses habitudes invisibles, s'observer en reconstruire d'autres. Elle nous convie à ses lectures (paroxysme de l'intime!); notamment deux romans — Le dieux des petits riens d'Arundhati Roy, et Les yeux dans les arbres, de Barbara Kingsolver — mais aussi ceux qu'elle a écrits, surtout La sauvagière.
Partir, être, puis revenir et confronter cette expérience du déplacement aux enjeux contemporains qui sous-tendent tout le texte, changement climatique, effondrement de la biodiversité, érosion de la démocratie, limites du militantisme… Elle esquisse d'ailleurs quelques pistes en fin de livre.
La lecture de ce livre me rappelle celui que Marielle Macé avait publié en 2018, Nos cabanes, si ce n'est que le ton ici, sans être moins poétique ni moins émouvant, est plus précis (en tout cas que mon souvenir). Les confins où nous irons trouver la beauté sont peut-être dans le monde qui nous entoure, peut-être dans notre imaginaire, celui que nos lectures suscitent. Dans tout le texte, ils sont en tout cas nourris par des animaux, des plantes, une chaleur moite, qui passe d'ailleurs d'insupportable à nécessaire… Ils ont un son, une couleur, une odeur… Ils sont vivants.